Présidentielle : Ennahdha chercherait le consensus autour de Jebali !

Publié le Lundi 16 Juin 2014 à 17:40
Hamadi Jebali Maintenant que la question de l’ordre chronologique des élections est tranchée, avec des législatives qui devanceront la présidentielle, et que les échéances des élections sont à peu près connues, moyennant quelques modifications attendues, au sein de l’ANC, du calendrier préliminaire tout juste dévoilé par l’instance électorale, les partis politiques seront amenés à se fixer rapidement, sur la manière dont ils comptent entrer dans la course électorale, tant à la présidentielle qu’aux législatives.

Dimanche, Nida Tounes, parti donné  favori dans les sondages, au coude-à-coude avec Ennahdha, a annoncé qu’il va se présenter aux prochaines législatives par ses propres listes, démentant une décision antérieure quant à la formation d’un front électoral dans le cadre de l’Union pour la Tunisie, ce qui a constitué une large déception pour ses alliés, qui doivent désormais compter sur leurs propres moyens et revoir éventuellement leurs alliances électorales.

Autre  position décisive qui mérite d’être décryptée, celle d’Ennahdha qui a plaidé pour un choix consensuel du candidat à la présidentielle, ce qui est de nature à impacter la bataille rudement compétitive vers Carthage.

Le mouvement islamiste qui avait auparavant annoncé qu’il aura son propre candidat à la présidentielle, sans préciser s’il comptait désigner un candidat parmi les siens, ou un candidat de l’extérieur, a appelé le week-end dernier à l’issue de la réunion de son instance suprême, Majless al-Choura, à un dialogue entre les acteurs politiques et sociaux, en vue de parvenir "au consensus le plus large possible autour d’une personnalité nationale", en tant que candidat à la présidence.

Par cet appel, et sans le dire explicitement, le mouvement islamiste suggère que le candidat à la prochaine présidentielle, soit choisi autour de la table du dialogue national sous l’égide du quartette, à l’instar de ce qui a été le cas lors de la désignation de Mehdi Jomaâ à la Kasbah.

Conscient de la concurrence rude autour du Palais, et de crainte que le gagnant des urnes, ne sera pas celui qu’il aura soutenu, Ennahdha trouve dans la démarche consensuelle en matière de choix du candidat, la voie la moins risquée, histoire d’éviter les mauvaises surprises. A fortiori que le mécanisme consensuel l’a servi, sa position finissait, jusque-là, par avoir gain de cause, et par rallier des voix (on l'a vu au moment de la désignation de Mehdi Jomaâ, ou dans la décision sur l'ordre prioritaire des scrutins, etc.), chose qui montre que son magnétisme opère encore, notamment pour ceux qui se positionnent déjà dans l’après-élections et les futures coalitions au pouvoir.   

Ennahdha a mis beaucoup de temps à se décider sur sa participation ou non à la présidentielle,  puis sur la forme de sa participation, et a fait longuement durer le suspense là-dessus. Sahbi Atig, président de son bloc parlementaire, a déclaré début juin à la TAP que le candidat à la présidentielle du parti sera désigné dans les deux semaines à venir. Il a ajouté que le secrétaire général du mouvement, Hamadi Jebali, demeure la personnalité qui a "le plus de chance de représenter le mouvement à la prochaine présidentielle". Les deux semaines ont quasiment expiré, et Ennahdha a décliné sa position, d'une manière différente - ne s'agit-il peut-être que d'une différence de forme- de ce qu'à soutenu Atig, l'une de ses figures de proue.

Plutôt que d’abandonner son Secrétaire Général démissionnaire, Ennahdha chercherait par sa position du Week-end à en conforter la candidature, en la faisant entériner par voie de consensus. D’autant plus que Hamadi Jebali a dit et redit que s’il décide de concourir à la présidentielle, il ne se présentera sous aucune bannière partisane, et il le fera en tant qu’indépendant, en appelant à maintenir l’institution de la présidence au dessus des tiraillements politiques.

Hamadi Jebali qui se mure dans un long silence, pourrait avoir trouvé cet arrangement avec son parti, pour être ce candidat de consensus, voire cette personnalité nationale, tout en préservant sa crédibilité et de démissionner d’Ennahdha, dans l’hypothèse où il serait candidat, comme il l’a annoncé.

Même si la fonction de président de la république demeure subsidiaire pour Ennahdha, le pouvoir se concentre, à ses yeux, entre les mains du parlement, le mouvement islamiste assuré d’avoir un bon score aux législatives, voire une majorité parlementaire, voudrait avoir un président conciliant, et qui n’ira pas à contre-courant de sa politique.

Le mouvement ne cesse de plaider pour le consensus, dans la gestion de la future étape postélectorale, mais il semble tenir à ce que la situation n’échappe pas à son contrôle, et à être le maitre du jeu politique. Des pronostics que seul le verdict des urnes est de nature à infirmer ou à confirmer.   
H.J.



 

Commentaires 

 
+8 #1 Juste pour rire ...
Ecrit par A4     16-06-2014 19:14
Il est vrai qu'il s'est montré très performant et d'une compétence insoupçonnable.
Il est vrai qu'avec son gouvernement nous avons connu une quiétude et un bonheur qui rappellent le 6ème califat.
Il est vrai que c'est grâce à lui que nous avons appris que "le ras el mel est jabène".
Il est vrai aussi qu'il faut un minimum d'intelligence pour se rendre compte que l'on est CON !!! Et hélas, ce minimum n'existe pas ...
 
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