Tunisie/ Présidentielle : ATIDE révèle les dépenses de certains candidats

Publié le Vendredi 28 Novembre 2014 à 15:26
ATIDE lors d'un point de presse ce vendredi. L'ATIDE a tenu, vendredi matin, une conférence de presse, durant laquelle elle a présenté son rapport préliminaire d'observation du premier tour des élections présidentielles qualifiées de pluralistes et marquées par le manque de transparence et d'intégrité : "Il était prévu qu'on organise cette conférence après le deuxième tour des élections mais la tension qui règne ces derniers temps, causée par le discours politique tendu, nous a poussés à l'avancer" a souligné, Moez Bouraoui.
 
Selon l'ATIDE, le fait que l'élection soit pluraliste est un acquis pour la transition démocratique en Tunisie mais le manque de transparence causé par la difficulté d'accès des observateurs aux centres de collecte et de tri porte atteinte aux normes internationales relatives à la transparence des élections.
 
Certains observateurs ont également été écartés des centres de vote. D'autres ont subi des provocations de la part de responsables de bureaux de vote ou encore des représentants et de partisans de candidats.
 
Au sujet du parrainage, l'ATIDE a relevé des milliers d'infractions et a décidé de porter plainte contre leurs auteurs : "Nous avions demandé à l'ISIE d'exiger des signatures légalisées sur papier pour éviter ce qui est arrivé. La porte a été ouverte à la corruption et à la falsification. Beaucoup de dépassements ont été enregistrés, plus de 3000 et exigent que la loi soit appliquée" a déclaré Abdeljawad El Harrazi, Conseiller juridique de l'association. Les candidats concernés ? Ils sont sept et vous saurez de qui il s'agit bientôt". El Harrazi a ensuite qualifié les élections de pluralistes quantitativement vu le grand nombre de candidats mais pas qualitativement vu le manque de transparence.
 
L'ATIDE a aussi pointé du doigt l'ISIE suite à la non-publication sur son site officiel et sur le Journal Officiel de la République Tunisienne des procès-verbaux des réunions de son conseil conformément à l'article 3 de la loi numéro 23 daté du 20 décembre 2012 relative à la création de l'instance électorale.
 
Ce premier tour des présidentielles s'est distingué, selon ATIDE, par un manque d'intégrité étant donné que les candidats n'ont pas bénéficié du même nombre de
passages dans les médias nationaux. Selon Leila Chraibi, il y a eu des dérapages sur les plateaux télés et certains animateurs n'ont pas fait preuve de neutralité. Quant au dossier du financement de la campagne, l'ATIDE a pointé du doigt l'ISIE qui, selon elle, n'a pas ouvert d'enquête. "Certains candidats ont dépensé des centaines de milliers de dinars pour les affiches distribuées sur le Grand Tunis. Slim Riahi a dépensé environ 377260 dinars pour mettre 224 affiches. Hamma Hammami et Beji Caied Essebsi ont, de leur côté, dépensé respectivement 178960 et 143433 dinars. Combien ont-ils dépensé en tout alors ? " s'est interrogée Chraibi.
 
Les observations de l'ISIE n'ont pas été jugées satisfaisantes par rapport à la non-application du silence électoral et aux discours de certains candidats lesquels étaient entachés par des incitations à la haine et à la violence. Des propos régionalistes ont également été relevés. Des partisans de certains candidats ont été auteurs d'actes de violences verbales et physiques que ce soient entre eux ou envers des agents des bureaux de vote, des journalistes ou des observateurs : "Exemple ? L'incident causé par Imed Dghij qui s'est présenté dans un bureau de vote qui ne le concerne pas et n'a pas apprécié d'être filmé par nos observateurs. Sorti du centre par les forces de l'ordre, il a causé un rassemblement qui a nécessité l'intervention de l'armée qui l'a arrêté. Nous savions que des choses pareilles allaient se passer. Nous n'étions donc pas surpris. A noter qu'il y a eu également un appel à la violence sur Facebook" a déclaré Bouraoui qui a rappelé aux candidats qu'ils ont besoin d'appeler au calme : "Nous craignons le pire lors du second tour surtout que les deux candidats ont une popularité très grande".
 
Afin de réussir le deuxième tour des élections présidentielles, l'Association Tunisienne pour l’Intégrité et la Démocratie des Elections recommande à l'ISIE de :
 
- Respecter les procédures d'affichage des listes électorales dans les bureaux de vote des circonscriptions de l'étranger.
- Assurer un équilibre entre les deux candidats au niveau de leurs passages dans les médias.
- Appliquer les mesures relatives au contrôle du financement de la campagne des deux candidats.
- Assurer un nombre suffisant d'observateurs de l'ISIE et des IRIEs pour limiter le nombre de dépassements durant la campagne et la période relative au silence électoral.
- Poursuivre les auteurs d'actes de violence, d'achat des voix et de falsification.
- Fournir aux observateurs de la société civile un environnement favorable à leur mission notamment en ce qui concerne l'observation des opérations de collecte et de tri.
- S'employer à pouvoir annoncer les résultats préliminaires du deuxième tour à la fin de la journée électorale, et ce pour éviter les déclarations portant le doute sur les résultats officiels.
 
Enfin, l'ATIDE appelle les candidats et leurs partisans à respecter les principes de la campagne électorale ainsi que l'intégrité et la démocratie des élections, à éviter les actes et les déclarations pouvant provoquer des troubles à l'ordre public et entrainer par conséquent l'abstention des électeurs dans un climat déjà marqué par un manque de confiance des citoyens envers la classe politique.

Anis Ben Othman

 

Commentaires 

 
#2 P. Libérale
Ecrit par Taher KENZARI     10-12-2014 20:43
Il faut rendre un grand hommage à cette association, à Moez BOURAOUI et toute son équipe pour le travail formidable fait à ce jour afin de faire avancer le processus de la transparence et de l'équité qui doivent caractériser nos échéances électorales à venir: Ce noble 'objectif de tous démocrate Tunisien.Bravo et encore des efforts. Merci
 
 
+2 #1 anarchie
Ecrit par Royaliste     28-11-2014 21:10
Qui respecte les règles ou les lois dans ce pays?

- personne./
 
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