Tunisie/ Pouvoir : Démission, accusation de putsch et ambition !

Publié le Lundi 01 Février 2016 à 17:47
Ridha Belhaj se désolidarise du camp Caïd Essebsi. Le départ de Ridha Belhaj de la présidence, quelque peu inattendu, paraît être en relation avec la crise de Nidaa Tounes. Le chef du cabinet présidentiel démissionnaire semble ne pas être prêt à assumer les conséquences de l’implosion de l’ancien mouvement de la majorité, et  avoir choisi le temps de se retirer.

A en croire sa lettre de démission, Ridha Belhaj, avocat de profession faisant partie de la nouvelle génération politique, celle qui a percé dans le monde politique après la révolution, ne se retire pas que de ses fonctions de chef de cabinet de la présidence, mais prend aussi congé de la vie politique. Puisqu’il fait part de sa décision "de prendre un moment de réflexion, en prélude à son retour à l’action politique".

Plusieurs voix, qu’elles soient de Nidaa Tounes ou des autres partis de la coalition, tentaient jusque-là de minimiser les effets de la scission de Nidaa Tounes, sur le gouvernement et les institutions de l’Etat. L’affaire Belhaj prouve le contraire. Avec sa démission ce 1er février 2016, Ridha Belhaj semble se désolidariser des Caïd Essebsi, père et fils, même s’il ne s’est pas encore prononcé sur son avenir au sein de Nidaa, où il occupe officiellement encore le poste de directeur exécutif.

Son absence des journées parlementaires organisées par le groupe de Nidaa Tounes, auxquelles Caïd Essebsi junior a pris part, serait peut-être un signe de son départ imminent du mouvement, dont il est l’un des fondateurs. 

Nouvel échec
A en croire Faouzi Elloumi, les journées parlementaires ont été un nouvel échec pour imposer le putsch et la politique du fait accompli aux enfants de Nidaa, ayant enregistré, selon ses dires, une faible présence des Nidaouis.

Sur un poste paru le 30 janvier sur sa page officielle, Elloumi écrit : "ce qui s’est passé lors de ces journées parlementaires montrent que la majorité des Nidaouis sont attachés au parti, mais ils refusent en même temps, le putsch et le faux processus dans lequel il était entraîné. C’est un processus qui en a secoué l’image auprès de l’opinion publique et de ses partisans, a contribué à l’affaiblir, à le paralyser et l’a empêché de jouer son rôle en tant que parti au pouvoir, ayant présenté d’importantes promesses électorales aux citoyens".

Les députés absents ont transmis un message clair, selon lequel, ils restaient attachés à la philosophie et aux principes ayant présidé à la fondation du parti, même les députés présents, ils partagent en majorité cette conviction, et y ont assisté dans une tentative de réformer les choses de l’intérieur, souligne-t-il.

Elloumi ajoute que le communiqué issu des journées parlementaires, a été fait "sous pressions, et ne comporte aucune solution à la crise, a fortiori que l’instance politique issue du congrès putschiste est dénuée de légitimité politique et morale, et est partie du problème", la solution commence, à ses yeux, par sa dissolution. "Le temps joue contre Nidaa et tous ses enfants doivent se réunir pour sauver, ce qui peut l’être encore", estime-t-il.

Dans cette situation de flou, Béji Caïd Essebsi réitère son credo selon lequel, "la patrie avant le parti". "A mon âge, je n’ai plus d’autre ambition que de sortir le pays de l’ornière", a-t-il confié à Néji Chebbi, reçu ce lundi au palais de Carthage, qui lui a rétorqué qu’il ne faisait pas son âge, et qu’il se portait bien physiquement et intellectuellement, selon une vidéo mise ne ligne.

Gnet