Tunisie/ Pétrole : Ni populisme, ni opacité, juste la vérité !

Publié le Jeudi 28 Mai 2015 à 17:16
Vivement un audit du secteur pétrolier. La campagne où est le pétrole ? "وينو البترول'" lancée sur Facebook divise la scène publique. Ses partisans pensent que la Tunisie serait un pays pétrolier et gazier, et ses richesses nettement supérieures  à ce que les pouvoirs publics veulent bien nous faire croire. Ses détracteurs la considèrent inopportune et préméditée et l’imputent à des parties politiques qui cherchent à pécher en eau trouble.  

Entretemps, la campagne continue à rallier de nouveaux  adeptes, un élan spontané s’exprime sur la toile, tous réclament en chœur où est passé le pétrole tunisien.  

Au-delà de son aspect anecdotique, cette campagne fait valoir le droit de savoir la vérité sur les ressources naturelles nationales, une exigence tout à fait légitime dans un pays qui se dit en consolidation démocratique.

Le secteur de l’énergie n’a cessé d’alimenter la polémique au cours de ces dernières années, avec des soupçons de corruption, d’opacité et de mauvaise gestion. La question a été longuement évoquée sous le gouvernement de Mehdi Jomaâ, et les tensions étaient vives entre le gouvernement et l’Assemblée nationale constituante, s’agissant du prolongement ou de l’octroi de permis d’exploration, que l’ANC refusait de valider.

Le gouvernement avait à l’époque balayé d’un revers de main ces accusations, invoquant le caractère assez particulier de ce secteur, et de la réglementation qui le régit, et démentant toutes les allégations qui le disent minée de malversation, et de pots-de-vin. Le même gouvernement avait de surcroit déploré les répercussions de ces blocages législatifs, dans la mesure où ils contribuaient à freiner les activités d’exploration et de prospection, et donnaient une image peu reluisante de la Tunisie auprès des compagnies étrangères.

Chose qu’à pointé ce jeudi le PDG de l’ETAP, en affirmant  que les tiraillements politiques, et les accusations de corruption et de pillage de richesses sont de nature à provoquer la désaffection des compagnies étrangères.

Puisque personne n’a intérêt à ce que les choses se détériorent, et que l’image du secteur énergétique ou ses activités soient atteintes de quelque manière que ce soit, il n’y a qu’une seule solution : opter pour la transparence la plus totale, en procédant à un audit, à travers des experts indépendants, à la lumière duquel, on aura à mettre à nu les pratiques de corruption si elles existent, à en dénoncer et à punir les coupables, et s’il s’avère que tout va bien et que les règles sont respectées, on aura permis de taire à jamais les rumeurs, en procédant par la même occasion à la mise en place d’un système de gestion transparent, et imperméable aux abus et à la corruption.

La présente campagne pourrait constituer un déclic dans cette direction, loin de tout populisme de mauvais aloi. Quant à s’attarder sur ses instigateurs, ses mobiles et son timing, cela reviendrait à s’intéresser aux questions périphériques et à oublier le fond.

En toute logique, la Tunisie serait loin d’être un pays qui regorge de richesses pétrolières et gazières à l’instar de ses deux voisins frontaliers, la Libye et l’Algérie. Si c’était le cas, ça se serait su, ne serait que dans les rapports des organismes internationaux spécialisés qui pullulent.

Indépendamment de l’importance de nos réserves et notre potentiel, ces richesses peuvent toujours être optimisées et exploitées à bon escient pour le bien de la collectivité.

Quant à ceux qui disent que le pétrole est une malédiction, à l’origine d’une économie de rente qui ne fait consacrer le sous-développement des peuples, et l’enrichissement indécent de leurs dirigeants, ou encore qu’il est source de guerres et de convoitises mondiales et n’apporte aux peuples, dont le pays en possèdent à profusion, que malheurs et destruction, ce constat colle, malheureusement, à la réalité.

En revanche, le pétrole est bien une bénédiction dans des pays, qui en font un instrument de prospérité et de développement durable. Dans les pays développés, plus précisément en Norvège, un cas d’école en la matière, une partie des revenus du pétrole est placée dans un fonds souverain, précieusement préservé pour assurer l’avenir des générations futures, au cas où la manne pétrolière venait à tarir. L’autre partie est injectée dans l’économie pour l’essor du pays. Mais entre la Tunisie et la Norvège, c’est des années-lumière. A propos, ouinou elphosphate ?
H.J.


 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie/ Pétrole : Ni populisme, ni opacité, juste la vérité !
Ecrit par Agatacriztiz     29-05-2015 16:05
Bon, il n'y a pas de quoi paniquer, si on ne trouve pas de pétrole, on aura toujours le "mazout" en bouteille pour se consoler, car ça, n'ayez crainte, on en trouve partout !
 
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