Tunisie/ Okba Ibn Nefaâ : Une brigade écrêtée et éradiquée à 90 %

Publié le Lundi 13 Juillet 2015 à 12:26
Le ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli, a déclaré dimanche que l’opération sécuritaire menée vendredi contre la brigade Okba Ibn Nefaâ au Mont Orbata, région d’el-Ktar (Gafsa), était un prolongement de l’opération sidi Aïch de mars dernier, ayant débouché sur l’éradication de neuf terroristes dont le chef de la brigade, Lokman Abou Sakhr. Des divergences et des divisions ont éclaté au sein de la brigade après la disparition de Lokman, a-t-il confirmé.

Avec les deux opérations de Sidi Aïche et du Mont Orbata, la brigade Okba Ibn Nefaâ a été éradiquée à 90 %, a indiqué hier dans la soirée Najem Gharsalli, lors d’une conférence de presse, affirmant que les éléments éliminés vendredi sont "des poids lourds" de la brigade. L’opération d’Orbata se poursuit, avec le ratissage de la montagne, a-t-il ajouté, n’excluant pas la possibilité qu’il y ait d’autres éléments encore sur les lieux.

Revenant sur les cinq terroristes abattus lors de cette opération, il s’est attardé sur le cas de Mourad Gharsalli, "un enfant de Kasserine qui  est derrière la polarisation et le basculement de nombreux jeunes de la région dans le monde du terrorisme, et est impliqué dans plusieurs opérations terroristes".

Un plan pour précipiter le pays dans le chaos
Tarek AmraouiIntervenant lors de la conférence de presse, Tarek Amraoui, porte-parole de la direction générale de la garde nationale, a souligné qu’en 2011, Aqmi et Ansar al-Charia avaient convenu d’installer des camps sur les frontières tuniso-algériennes, à Jendouba, au Kef et à Kassrine. Le 10 décembre 2012, Mourad Gharsalli et Lokman Abou Sakhr ont participé à l’opération de Feriana (Kasserine), où l’adjudant de la garde nationale, Anis Jlassi a été tué. Dès lors, "ce groupe avait un plan pour précipiter le pays dans le chaos".

La brigade Okba Ibn Nefaâ implanté dans les monts Chambi, Semmama et Selloum a perpétré plusieurs opérations terroristes, dont l’attaque du Ramadan 2013 où nos soldats ont été égorgés, l’assaut contre la maison de l’ex-ministre de l’Intérieur en mai 2014 et l’attaque de Henchir Tella pendant le Ramadan 2014, a-t-il dit.

"Mourad Gharsalli et Lokman Abou Sakhr projetaient l’ouverture de camps militaires terroristes à Gafsa en guise de liaison avec la Libye, pour introduire des armes et des véhicules piégés en Tunisie et faciliter la circulation des éléments terroristes entre la Libye et la Tunisie".

L’opération de Sidi Aïche menée en mars 2015 par les unités spéciales de la garde nationale a débouché sur l’éradication de neuf éléments de la brigade Okb Ibn Nefaâ, dont ses principaux dirigeants Mouaouia Abou Hamza et Lokman Abou Sakhr.

Au sujet de l’opération de vendredi du Mont Orbata de Gafsa, Amraoui a indiqué qu’elle était précédée par l’interception des mouvements des éléments terroristes, pendant un mois.

Après une reconnaissance du terrain effectuée dix jours avant l’opération, "un plan a été préparé et plusieurs scénarios ont été mis en place pour éradiquer ce groupe terroriste".

Le jour de l’opération, le 10 juillet, un élément est arrivé en premier à 8h du matin pour contrôler les lieux de cette région montagneuse et rocheuse et sécuriser le déplacement des autres éléments. Deux terroristes l’ont rejoint à 9 h et deux autres à 9h 20. C’est là que les forces spéciales ont donné l’assaut et ont abattu les cinq terroristes qui sont  Mourad Gharsalli qui s’apprêtait à prendre la tête de la brigade à la place du frère de Lokman ; Hakim Hazzi alias Dhirar, poursuivi pour une affaire de droit commun où il a égorgé son gendre avant de partir au Mali pour participer à la guerre, et Abou el-Fateh, un terroriste demandé des autorités algériennes depuis 1994, a-t-il relaté.

Les corps des deux autres éléments sont en cours d’identification.

Gharsalli met en garde contre le relâchement
Le ministre de l’Intérieur a affirmé que "la stratégie suivie en matière de lutte contre le terrorisme consiste non seulement à le combattre, mais à l’extirper à la racine, ce qui requiert une approche globale à laquelle tout le monde doit adhérer : citoyens, partis, associations et unités sécuritaire et militaires".

"La politique du gouvernement adoptée en matière de lutte contre le terrorisme, est de ne pas attendre les terroristes, mais d’anticiper et d’aller vers eux", a-t-il dit.

Gharsalli a appelé les unités militaires et sécuritaires à la vigilance et à s’en tenir aux instructions et aux plans sécuritaires, pour poursuivre la guerre contre le terrorisme avec succès.

Il a prévenu contre le relâchement après la réussite de l’opération du Mont Orbata, signalant que "les éléments terroristes dans les montagnes ont toujours des plans, et utilisent de nouvelles méthodes".

La guerre contre le terrorisme se poursuit avec des campagnes sécuritaires, et des descentes nocturnes dans tout le pays, ce qui a permis de démanteler des dizaines de cellules dormantes, tous types confondus, chargé de soutien logistique, d’information, de recrutement, de planification et d’exécution, a-t-il fait savoir.

Le ministre a promis "la non-complaisance, la non-tolérance et la non-coexistence" avec le terrorisme quelle que soit sa position, au niveau du discours tenant du takfir, du soutien ou autre.

Il a salué l’obstination du peuple tunisien à défendre son mode de société, "ce peuple courageux et vigilant qui a montré une grande capacité à défier ces criminels, en maintenant inchangé sa vie quotidienne, et en continuant à se rendre aux matchs de foot, aux festivals et en affichant soutien et confiance aux institutions sécuritaire et militaire", a-t-il dit.  

"Quels que soient les sacrifices et les difficultés, ces éléments ne pourront pas vivre en Tunisie et changer le mode sociétal de ce peuple pacifique et amoureux de la liberté, vieux de 3 mille ans d’histoire", a-t-il martelé.

Gharsalli a mis en garde contre le fait que ces groupes ciblent la jeunesse. "La catégorie jeune est la plus visée par le terrorisme", a-t-il averti, appelant les parents "à contrôler leurs enfants, et à s’apercevoir de tout changement au niveau de leur comportement, afin d’éviter qu’ils ne soient polarisés, qu’ils ne disparaissent et basculent dans le terrorisme".
Gnet


 

Commentaires 

 
+2 #2 Et l'autre ...
Ecrit par A4     14-07-2015 01:57
Il reste la brigade ''rached ghannouchi''...
 
 
+1 #1 C'est juste.
Ecrit par Tounsi     13-07-2015 19:25
"Quels que soient les sacrifices et les difficultés, ces éléments ne pourront pas vivre en Tunisie et changer le mode sociétal de ce peuple pacifique et amoureux de la liberté, vieux de 3 mille ans d’histoire", a-t-il martelé.

C'est juste, je confirme. Eux ils persent dans l'eau ils n'auront rien.
 
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