Tunisie/ Municipales : Un enjeu crucial pour les citoyens et les partis politiques

Publié le Lundi 16 Avril 2018 à 16:55
Municipales du 06 Mai 2018. La campagne des municipales 2018 en est à son troisième jour. Lancée le samedi 14 avril, elle arrivera à son terme le 04 Mai prochain. Une quinzaine hyper-chargée  pour les 2074 listes candidates, qui auront à convaincre les électeurs de la justesse de leurs choix et programmes, pour transformer leur localité, y améliorer commodités, services publics et qualité de vie.

Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, des milliers de candidats vont aller à la rencontre des électeurs pour les rallier à leur cause et les impliquer dans les élections locales, les premières après la révolution censées rompre avec un provisoire qui a inlassablement duré. Pendant sept ans, les municipalités ont été confiées à des délégations spéciales dont la gestion approximative, en est pour beaucoup dans la dégradation de l’espace public. Le scrutin du 06 Mai marquera le passage de délégations transitoires désignées, à des conseils municipaux élus, et contribuera ainsi à parachever et à  consolider le processus de transition démocratique.

Les thématiques de la campagne sont quasiment les mêmes d’une circonscription, à une autre, et ont trait à des sujets de proximité, et à la gestion de la vie locale, s'agissant de la propreté, la protection de l’environnement, la préservation de la voie publique contre tout type d'agression, des projets d’infrastructure, la création de crèches, de jardins d’enfants, de parkings, l’organisation de l’espace urbain, l’aménagement d’espaces verts,  la lutte contre la construction anarchique, l’amélioration de la qualité des prestations municipales rendues aux citoyens, etc.

Des projections et projets dont la finalité ultime est d’améliorer le cadre de vie, et de mettre fin au désordre qui a régné pendant toutes ces années où plusieurs cités et quartiers ont été quasiment à l’abandon.

Démocratie participative
Dans leur quête et conquête des électeurs, les listes candidates s’efforceront de les persuader que le scrutin local est fondamentalement leur affaire, et qu’ils seront associés à la gestion de leur commune, à travers les mécanismes de démocratie participative, qui outre la contribution à la prise de décision, permettront aux citoyens d’exercer un contrôle sur leurs conseils municipaux pour voir jusqu’à quelle mesure ils auront été fidèles à leurs promesses électorales, appliqué les règles de transparence et de bonne gouvernance, et combattu corruption, pots-de-vin, clientélisme et toutes ces fléaux qui freinent le processus de développement local. 

L’enjeu de ce scrutin printanier est crucial tant pour les citoyens que pour les partis politiques.

Pour les premiers, des élections réussies et des équipes municipales issues des urnes seraient perçues comme une délivrance, et équivaudraient à une meilleure prise en charge de leurs doléances, quels qu’elles soient, au niveau local.

Pour les seconds, ce premier test sera décisif pour pouvoir mesurer leur popularité et déterminer leur poids au niveau local. Ils souhaitent tous réaliser une poussée dans les urnes, de manière à asseoir un ancrage local, a fortiori à une année des échéances nationales soit la présidentielle et législatives de 2019. Les partis au pouvoir, notamment les deux mouvements de la majorité parlementaire, chercheront à conforter leur position de premières forces politiques du pays, et l’issue des urnes est capitale pour eux. Les formations d’opposition placent, à leur tour, de gros espoirs sur ce scrutin, à travers lequel, ils cherchent à consolider leur popularité auprès d’un électorat lassé de la politique et des politiciens, lequel compte un grand nombre d’indécis qui restent à convaincre à se rendre aux bureaux de vote le Jour J.

Bien entendu, les partis ne sont pas sur un pied d’égalité en termes de moyens déployés. Les grands partis ont commencé la campagne en force, en mobilisant les gros moyens, les autres font comme, ils peuvent. La vigilance devra être mise pour empêcher que les pratiques douteuses et l’argent sale n’entrent en jeu pour fausser la compétition, et entamer un scrutin, que l’on souhaite vraiment libre, intègre et transparent. 
Gnet