Tunisie/ Municipales : Les appels au report se multiplient !

Publié le Vendredi 18 Août 2017 à 14:15
Des voix s’élèvent de plus en plus en milieu partisan pour réclamer le report des municipales. Les conditions ne sont pas réunies pour la tenue du scrutin à la date impartie du 17 décembre 2017, estiment de nombreux partis, suggérant de repousser l’échéance à mars 2018.  L’instance électorale se dit, elle, prête à organiser les élections locales et à en assurer le succès, même si elle n’est pas encore au complet. Son président n’a pas été élu par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Des formations politiques de différents bords, dont certaines sont proches sur les plans idéologique et programmatique, et d’autres n’ont en partage que les craintes que les municipales, tenues dans la précipitation, soient entachées d’irrégularités, appellent à l’ajournement du scrutin.

Pour elles, il n’en est pas question que les Tunisiens soient appelés aux unes pour élire leurs conseils locaux, sans que le code des collectivités locales ne soit voté. Les partisans du report appellent, par ailleurs, l’Assemblée à parachever l’élection des membres du conseil de l’ISIE dont son président, et réclament la mise en place de tribunaux administratifs dans les régions, ainsi que les mécanismes de contrôle pour prévenir les dépassements et faire en sorte que ces élections soient démocratiques, transparentes et intègres.

Aussi ces partis sont-ils obsédés par le danger du financement illégal des campagnes électorales, et de l’argent sale. Les accusations à ce sujet sont adressées aux deux partis de la majorité parlementaire, Nidaa et Ennahdha, qui souhaitent, eux, que les élections se déroulent à leur date, à la fin de l’année en cours. Même s'ils n’ont pas encore dévoilé leurs intentions quant à la manière d’y participer soit séparément, soit sur des listes communes ou sur des listes de coalition avec d’autres formations politiques ou/ et des indépendants.

Ceci étant, qu’ils soient pour décembre 2017 ou mars 2018, tous les partis se préparent au scrutin, et se lancent dans un marathon de tractations dans la perspective d’éventuelles alliances électorales, de manière à éviter l’effritement des voix.

L’explosion du paysage partisan et le foisonnement de partis qui sont dans la même mouvance sont de nature à donner lieu à une dispersion des suffrages. Sans compter la crainte d’un fort taux d’abstention prédit dans les sondages, et dont les résultats mitigés de la campagne d’inscription sur les listes électorales ne font que corroborer.

Pourtant, le pays a intérêt à ce que ce rendez-vous électoral décisif, qui a pris un sacré retard, soit organisé et débouche sur des équipes locales élues à même de prendre à bras le corps les problèmes de leurs localités et villes et de pallier à l’action approximative, voire déplorable des délégations spéciales.

Aussi le processus démocratique ne peut être parachevé sans la tenue des élections locales, dont les dernières dans le pays remontent à 2009, à l’ancienne époque.
Gnet