Tunisie/ Municipales : Le risque de zéro liste évité, mais des communes restent peu pourvues

Publié le Jeudi 22 Février 2018 à 17:18
Municipales 2018.Le dépôt des candidatures pour les municipales prend  fin ce jeudi 22 février. L’opération, entamée jeudi 15 février, a débouché sur une couverture de l’ensemble des circonscriptions électorales, au nombre de 350, éliminant l’hypothèse de la tenue d’élections partielles.

Pendant une semaine, les listes ont afflué vers les bureaux centraux de l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), pour solliciter les suffrages des Tunisiens, aux prochaines municipales du 06 Mai, les premières élections locales après la révolution (les dernières municipales ont eu lieu en Mai 2010), vouées à consolider le processus de transition démocratique amorcé à l’orée de 2011. 

A ce jour, la crainte que des communes ne soient boudées par les candidats aux futurs conseils municipaux, laissant présager un scrutin partiel, s’est dissipée, avec un taux de couverture de 100 %. Toutes les circonscriptions ont leurs listes, avec un niveau de compétition variable d’une commune à une autre. Selon les tous derniers chiffres publiés par l’instance électorale à quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures (Ce soir à 18 heures), le nombre de listes a atteint 1741, dont 948 listes partisanes, 104 listes de coalition, et 689 listes indépendantes.

La circonscription de Monastir tient le haut du pavé face aux autres régions du pays, avec 159 listes déposées jusqu’à ce jeudi 15 heures. Parallèlement, les candidats ne se sont pas bousculés au portillon dans certaines communes, où le nombre de listes reste faible. Même si la donne a changé à la fin de cette dernière journée de dépôt, l'ensemble des commune ont plus qu'une seule liste, celles qui ont seulement deux listes passent de 45 au milieu de la journée, à 30 actuellement et le chiffre est appelé à changer.

Toujours est-il que la compétition ne sera pas la même dans toutes les communes ; la partie reste aisément gagnable dans certaines circonscriptions, et non dans d’autres, à l’instar de Monastir où les électeurs auront à choisir entre une multitude de listes. Mais le fait que le risque de zéro liste ait été évité constitue une véritable source de soulagement notamment pour l’instance électorale, les trois communes de Hbabsa (Siliana), Kasserine Ville et Matmata (Gouvernorat de Gabès), hier dépourvues de listes, ont bien les leur, à ce stade.

Même s’il reste globalement satisfaisant et se rapproche du nombre des listes présentées aux législatives de 2014, d’aucuns jugent le nombre de listes candidates au scrutin local décevant et en deçà des attentes.

Le facteur incriminé est la loi électorale ayant exigé notamment une parité verticale et horizontale, c'est-à-dire que chaque liste électorale doit comporter en alternance autant de femmes que d’hommes. Si elle est facile à remplir par les grands partis, du fait de leur ancrage à travers le pays, cette condition parait rédhibitoire pour les moyennes et petites formations, et les indépendants.

Quoiqu’il en soit, l’effectif des postulants en lice est ce qu’il est, espérons que le qualitatif prévaudra sur le quantitatif, et que les candidats choisis répondront au profil demandé, les habilitant à siéger dans les prochains conseils municipaux, et à prendre à bras le corps, les problèmes de leurs localités pour en améliorer le quotidien, et offrir à leurs habitants une meilleure qualité de vie.

Avec l’achèvement de l’étape du dépôt des candidatures, les choses vont s’accélérer pour l’instance électorale, et les partis politiques qui ont du pain sur la planche pour tenter de séduire l’électorat, et éviter un fort taux d’abstention, qui reste appréhendé, vu la désaffection grandissante des Tunisiens envers la politique, et la chose publique.

Le gouvernement, lui, ne cesse de réitérer son engagement à faire réussir ce rendez-vous crucial, qui marquera le passage d’une gestion centralisée des affaires, à une autre décentralisée, à même de changer en profondeur le mode de développement dans les régions, à travers une implication directe du citoyen dans la gouvernance et la prise de décision locale. Un véritable remue-ménage en perspective, qui requerra une réorganisation administrative, une redistribution des prérogatives entre le pouvoir central et les autorités locales, des localités autonomes…Un processus qui, une fois abouti, est censé réduire les blocages administratifs, activer la prise de décision, et accélérer la mise en œuvre  des projets.     

Gnet