Tunisie/ Municipales : Le gouvernement Chahed devra agir par ordonnance !

Publié le Lundi 08 Août 2016 à 13:31
Le Tunisien a vu son cadre de vie se dégrader grandement. Le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, s’est de nouveau alarmé ce lundi 08 août, sur Express sur le retard pris par l’adoption de la loi régissant les municipales au parlement. Le 23 juillet, date butoir à laquelle la dite loi devrait être entérinée n’a pas été respectée. L’examen de la loi n’a pas été programmé pour le mois d’août, et les vacances parlementaires entamées le 31 juillet ne vont guère arranger les choses.

S’il y a une extrême urgence posée dans le pays, c’est bien celle des municipales, au vu de l’état de dégradation méthodique et continue de l’environnement général. La saleté et les amas de détritus deviennent désormais partie intégrante du paysage, tant dans les quartiers populaires, que ceux huppés, au centre de Tunis, et des  grandes villes, qu’à leur périphérie.

Les délégations spéciales aux commandes se sont révélées inefficaces, et la tenue du scrutin local à même de porter aux responsabilités des équipes élues ne devra plus être ajournée ; les partis en veulent néanmoins autrement.

La persistance de certains points litigieux notamment sur le vote des sécuritaires et militaires et le fait de ne pas se prononcer clairement sur la concomitance ou la séparation entre municipales et régionales - un sujet qui a tant ralenti les choses lors des présidentielles et législatives de 2014- bloquent la loi, dont le vote est renvoyée sine die, ce qui met en question tout le calendrier mis en place par l’ISIE et fait passer à la trappe la date du 26 mars 2017, retenue précédemment pour le déroulement de cette échéance électorale. 

Cette question semble d’autant plus disparaître des préoccupations immédiates des partis, que toute leur attention est focalisée, à l’heure qu’il est, sur la formation du futur gouvernement de Youssef Chahed, et du poids qu’ils auront en son sein. Au vu des dossiers brûlants qui attendent la future équipe gouvernementale, la crainte n’est pas à exclure de voir le sujet des municipales repousser davantage, et son corollaire la pollution gagner encore du terrain dans le pays.

Youssef Chahed censé être bien informé sur ce dossier, étant lui-même ministre des Affaires locales dans le gouvernement sortant, serait amené à se prononcer  sur cette question, voire à trancher les désaccords aussitôt investi dans ses nouvelles fonctions. Si le parlement persiste à manquer à sa mission en la matière et si les députés, mus par les calculs partisans étriqués, affichent plus longuement ce relâchement à affronter les urnes, le gouvernement n’a qu’agir par ordonnance, et signer des décrets-lois permettant la tenue des municipales en 2017, et répondre ainsi à une revendication pressante des Tunisiens.

L’autorité de l’Etat que le gouvernement devrait rétablir passe par la lutte contre le laxisme ambiant qui gagne aussi bien la classe politique, que le peuple. Tout le monde se complait dans les atermoiements et les tergiversations, le temps n’a plus aucune valeur, et notre credo collectif semble être : il est urgent d’attendre. Tant que cette mentalité est de mise, le pays ne pourra sortir du marasme, et les choses ne peuvent avancer.

La Tunisie a aujourd’hui besoin de dirigeants forts et déterminés, outre le fait qu’ils soient intègres et désintéressés, capables d’imposer une ligne de conduite à tous, et de désigner clairement les fautifs quels qu’ils soient, lorsqu’un manquement est constaté dans un tel domaine, ou tel autre.

Dans le cas d’espèces, le blocage de la loi régissant les municipales est à imputer au parlement, et aux partis qui le composent qui ne se sentent pas prêts à solliciter les suffrages des Tunisiens et ne trouvent pas mieux que de freiner les choses à leur convenance. Peu importe si la situation environnementale devient difficilement supportable notamment dans certaines régions, et que les Tunisiens en ont ras le bol du statu quo. Le hiatus entre les Tunisiens et leur classe politique ne cesse de se creuser, et la crise de confiance n’a pas l’air de se dissiper d’aussitôt ; les raisons sont aussi visibles que les ordures qui sont en permanence dans notre champ de vision.
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #2 RE: Tunisie/ Municipales : Le gouvernement Chahed devra agir par ordonnance !
Ecrit par Agatacriztiz     09-08-2016 12:07
On préfère laisser des incompétents et des corrompus gérer la plupart des municipalités, comme par exemple a Sfax ou les étals anarchiques font la loi et où le commerce parallèle "bouffe" plus de 50% des activités économiques de la ville.
Méfiez vous du jour où les "vrais citoyens" descendront dans la rue...
 
 
+2 #1 1er a faire
Ecrit par Tunisien     08-08-2016 18:39
Normalement c'est la premiere chose a entamer.


La propreté c'est indispensable et c'est important. On ne peut rien faire si on n'est pas propre.
 
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