Tunisie/ Municipales : Cafouillis autour de la date du 25 Mars, sur fond d’appels au report

Publié le Mercredi 13 Décembre 2017 à 17:26
La date du 25 mars pour la tenue des municipales, est de nouveau au centre des désaccords. Les partis de la majorité, Nidaa et Ennahdha, ainsi que l’Union patriotique libre (UPL) appellent à repousser l’échéance à la mi-mai. Des partis d’opposition s’accrochent à la date du 25 mars. Alors que d’autres formations politiques, au sein et en dehors du pouvoir, appellent l’ISIE à une réunion de concertation pour se fixer sur une date précise.

Youssef Chahed a appelé ce mercredi 13 décembre l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) à poursuivre les concertations en vue de se décider sur la date du scrutin local. Recevant une délégation de l’instance électorale, conduite par son président, Mohamed Tlili Mansri, le locataire de la Kasbah a dit la détermination du gouvernement à faire réussir cette échéance électorale à la date fixée par l’instance.

Cette réunion est intervenue dans la foulée de l’appel des partis au pouvoir, Nidaa et Ennahdha, de reporter les municipales. Ceux-là même qui étaient opposés à leur ajournement la première fois, lorsqu’ils allaient se tenir à l’échéance initiale du 17 décembre. C’est à ne plus rien comprendre !

L’opposition est, elle, partagée entre ceux qui réclament le maintien du 25 mars 2018, comme date définitive pour la tenue du scrutin local, à l'instar d'Ettakatol et du mouvement du peuple,  et d’autres qui appellent à la concertation pour fixer une échéance.

Lors d’une réunion de concertation, tenue mardi 12 décembre, une dizaine de partis,  d’opposition et au pouvoir, ont examiné l’état d’avancement du processus électoral, appelant à assurer les meilleures conditions politiques et légales à la tenue des prochaines municipales.

Les partis al-Moustakbal, Machrou Tounes, Afek Tounes, al-Moubadra, al-Badil, le parti du travail national démocratique, al-Joumhouri, al-Massar, la Tunisie d’abord et la rencontre démocratique ont émis des réserves sur le fait que l’ISIE ait publié la date du 25 Mars, avant de se concerter avec les parties concernées.

Ils ont pressé l’instance électorale à tenir rapidement une réunion de concertation, et à établir une feuille de route pour l’organisation des élections. Ils ont également appelé à adopter le code des collectivités locales, à mettre en place les tribunaux administratifs et à garantir l’impartialité de l’administration.

Le processus électoral est donc de nouveau mis à mal, et les craintes que le scrutin ne soit renvoyé aux calendes grecques ressurgissent de nouveau, de quoi décontenancer les électeurs, au moment où les sondages montrent  une désaffection grandissante envers politique, et prévoient une forte abstention lors des élections locales.

Les divergences sur les municipales s’expriment, face à une instance électorale qui semble jusqu’alors attachée à la date du 25 mars, et engagée à organiser le scrutin et à le réussir.

Son Président Mohamed Tlili Mansri, avait déclaré en début du mois, que toutes les raisons ayant motivé le report du scrutin local ont été réglées à 90 %, étant donné que la vacance a été pourvue au sein de l’instance électorale, et les textes d’application ont été publiés. Mansri avait appelé à tenir les municipales à l’échéance prévue, pour éviter l’imbrication des élections, dans la perspective des législatives prévues en 2019, chose qui est de nature, le cas échéant, d’éreinter l’électeur, et l’instance électorale.

Le tenue des municipales à la date du 25 Mars requiert l’émission par le chef de l’Etat du décret convoquant les électeurs aux urnes dans les délais réglementaires, soit avant le 25 décembre prochain, trois mois avant la date de la tenue des élections, et la publication du calendrier électoral au journal officiel. Ni l'une, ni l'autre n'a eu lieu à ce stade.
Gnet