Tunisie/ Migrations : Collecter des chiffres, mais surtout les interpréter

Publié le Mercredi 06 Avril 2016 à 16:19
Vue de la conférence
L’Observatoire National de la Migration récemment entré en activité a organisé un atelier de travail ce mercredi sur les meilleurs outils et méthodes de travail pour l’Observatoire. Son directeur, Chokri Arfa, a déclaré à cette occasion que la mission principale de l’institution, est de collecter et de traiter les données sur la migration en Tunisie, et l’amélioration du système informatisé à ce sujet.

L’Observatoire qui travaille de concert avec le Centre international pour le développement des politiques de migration, a invité des experts internationaux  « afin d’apprendre de leurs expériences, notamment en matière de centres et d’observatoires similaires dans le monde », a dit le directeur.  
 
L’Observatoire planche essentiellement sur la collecte des données et vise à renforcer son savoir-faire en la matière. « Observer les mouvements de migration, et effectuer des études afin de faire face à certains phénomènes comme l’émigration clandestine », a ajouté Chokri Arfa.

L’observatoire a déjà effectué quelques études, dont l’une sur les étrangers en Tunisie, une autre sur les programmes d’emploi des étrangers en Tunisie, et une troisième sur l’amélioration et la mise à jour des chiffres de la migration, qui vise à tirer profit des données déjà existante en la matière. 
 
Interrogé au sujet des Tunisiens portés disparus entre la Tunisie et l’Italie, le directeur de l’Observatoire a répondu que la commission nationale formée il y a trois ans, par décision ministérielle, est celle habilitée à suivre les cas de ces personnes. « Concernant l’émigration clandestine, la mission de l’Observatoire est de mener des études sur les moyens qui mettent un frein au phénomène », a précisé le directeur de l’Observatoire.

Lors de cette rencontre, une formation a été inculquée aux membres de l’observatoire, par le spécialiste des Migrations internationales de l’Université de Louvain en Belgique. 

D’après lui, il existerait beaucoup de chiffres en Tunisie, mais qui ne sont pas analysés. «Après les avoir collectés, il faut les disséminer avec une analyse. Car le politique ne va pas spontanément comprendre ce que veulent dire tels ou tels chiffres », a-t-il dit. 
 
Une statistique n’a de sens, selon lui, que si elle sert à supporter une politique. « La statistique a été créée pour soutenir une gouvernance. Si elle existe c’est pour en faire quelque chose. Il faut donc utiliser au maximum tout ce qui existe, dans les registres de police, les données consulaires, etc.  et les analyser », a-t-il expliqué. 
 
Il y a autant d’informations qui viennent des documents administratifs que de données qui viennent des enquêtes, selon Poulain. Vient ensuite la mission d’échanger les données, entre différentes institutions internes au pays, et entre différents pays. « Il existe plusieurs niveaux d’échanges. Il y a des pays qui échangent systématiquement les données comme dans les pays nordiques où, quand vous émigrez d’un pays à un autre, toutes vos données vous suivent », a-t-il expliqué.

La séance a ensuite porté sur les outils, et les questions à poser aux personnes sondées lors d’enquêtes portant sur la migration. Le lieu de résidence, le lieu de naissance, les motifs de déplacement, les origines, et les intentions de déplacement sont parmi les questions qui servent à répertorier les migrants.
Chiraz Kefi