Tunisie/ Maghreb arabe : La priorité est à la sécurité

Publié le Mardi 26 Mai 2015 à 17:21
Le Centre de la Ligue des Etats arabes à Tunis, et le centre  arabo-africain des Etudes et recherches stratégiques a organisé ce mardi à une conférence sur "le Maghreb arabe et les pays voisins", durant laquelle Mohamed Samir Koubaa, directeur général des affaires arabes et islamiques, représentant du ministre des Affaires Etrangères tunisien  a déclaré que la priorité est aujourd’hui à la coopération entre les pays du Maghreb  arabe et les pays avoisinants. «Le terrorisme, le trafic d’armes, l’immigration clandestine,  le trafic de stupéfiants…menacent la région, et nous imposent de trouver des mécanismes de lutte commune », a-t-il dit.

Concernant la coopération avec les pays du bassin méditerranéen, il a précisé qu’il fallait un type de relations qui préserverait les intérêts des pays du Maghreb, «la situation actuelle impose de redoubler d’efforts pour rapprocher les pays du Maghreb arabe, mais aussi les pays africains », a-t-il dit.

Ridha Kazdaghli, secrétaire général de l’Institut arabe et Africain pour les Etudes et recherches stratégiques, a déclaré pour sa part que le Maghreb est réuni par sa culture et sa langue communes. « Récemment, les pays du Maghreb arabe ont connu des changements politiques et des dynamiques qui ont besoin de plus d’encadrement et de recherches de la part des centres spécialisés, de la société civile, des appareils officiels et non officiels. Parmi les  défis saillants qui caractérisent la période, on trouve le consensus, mais aussi la sécurité qui impose un rapprochement des politiques des pays voisins », a-t-il dit.

Tarak Ltaief, directeur des Affaires politiques, de la communication, représentant du Secrétariat Général du Maghreb Arabe a déclaré que les peuples de la région n’ont cessé de lutter côte à côte, contre le colonisateur durant plusieurs décennies, ont obtenu leur indépendance grâce à leurs efforts communs, et que la création d’un espace a été ensuite créé grâce à plusieurs consultations et réunions. Il a passé en revue l’histoire de l’espace du Maghreb arabe, et les différentes actions communes, notamment  des réunions portant sur l’infrastructure et la sécurité alimentaire. « L’union ne peut réussir sans le sens du consensus entre les différents pays. Il faut aussi instaurer un dialogue avec les grandes puissances, avec l’ONU, les USA, et l’Union Européenne, pour que l’Union du Maghreb Arabe soit présente lors des grands rendez-vous », a-t-il dit.

Il a par ailleurs, ajouté que la situation sécuritaire qui prévaut dans certains pays du Maghreb arabe, ne peut qu’avoir un impact direct  sur le reste des pays maghrébins, mais aussi sur la région et sur le dialogue régional. « La montée  de la violence, du crime organisé, du trafic d’armes et de stupéfiants, a eu un effet déstabilisateur dans la région », a-t-il dit.

Il a précisé qu’un sommet qui s’est tenu à Alger en 2012, avait mis en garde contre la montée de l’insécurité dans la région, et que les ministres des Affaires étrangères arabes se sont réunis pour débattre de la question, ainsi que les ministres des Affaires religieuses en septembre 2013 à Nouakchott, toujours au sujet des mêmes préoccupations. Les ministres arabes de la Jeunesse et des sports se sont aussi réunis aussi à Tunis pour la même cause, a indiqué Tarak Ltaief, qui a exprimé le souhait de voir se réunir cette année dans l’un des pays maghrébins un conseil des ministres maghrébins traitant des questions judiciaires « afin de continuer le processus entamé il y a trois ans en Algérie, et le couronner d’une politique sécuritaire maghrébine commune », a-t-il dit.

 Il a également loué l’importance du travail non gouvernemental, afin de faire avancer le travail gouvernemental. Au mois de février  2014, une rencontre tenue à Marrakech a réuni les unions des travailleurs maghrébins, que Ltaief qualifie d’évènement majeur, « qui a impulsé le travail commun maghrébin ». Parmi les recommandations de ce sommet, « accélérer l’activation de l’espace économique maghrébin inclusif pour faire face aux défis socio-économiques », a-t-il rappelé.

Dans le but d’approfondir les relations entre le Maghreb et ses voisins, une réunion s’est tenue, à Rabat, entre de hauts responsables maghrébins et européens en septembre 2013.  La partie maghrébine a exposé un nombre de propositions pour approfondir la coopération entre les deux parties, se rappelle le représentant de l’UMA. Des propositions qui n’ont toujours pas trouvé écho auprès des interlocuteurs européens, mais Ltaief demeure optimiste et espère voir ces propositions examinées de plus près.
Chiraz Kefi