Tunisie/ Lutte contre le terrorisme : Gare aux erreurs du passé ! |
Publié le Jeudi 29 Mai 2014 à 18:12 |
Les condamnations fusent de partout contre l’attaque terroriste perpétrée mardi dans la nuit contre le domicile du ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, à Kasserine. Une certaine unanimité se dégage quant à la nécessité de resserrer les rangs et de s’unir pour lutter contre le terrorisme. Un discours réconfortant dans cette angoisse ambiante envers l’issue du fléau terroriste dans nos contrées. D’aucuns tentent néanmoins d’instrumentaliser ce sujet extrêmement grave, et de pousser vers les tiraillements politiques et idéologiques de naguère, qui ont failli faire sombrer le pays dans une guerre civile. N’oublions pas que la Tunisie est revenue de loin, et qu’elle a vécu une crise politique aigue, sans précédent dans son histoire. N’eut été le sursaut de conscience, et l’accès de sagesse chez sa classe politique et civile, qui a fini par faire transcender l’esprit de dialogue et de consensus sur les dissensions et luttes intestines, on n’en serait pas là aujourd’hui. Ce n’est pas qu’on est, à ce stade, complètement tirés d’affaire, loin s’en faut, les difficultés sont encore là menaçantes, et risquent d’être fatales, pour peu que l’on se trompe dans l’approche de leur règlement. Il n’y a pas besoin d’être un expert, ou un fin politologue pour affirmer que la Tunisie n’a d’autre voie de salut que celle de l’unité et de la concorde nationale. A fortiori que cette recette s’est révélée fructueuse, et a évité au pays de sombrer dans l’abîme de la division…il n’y a qu’à se rappeler la scission qui s’est emparée de la société tunisienne, l’été dernier, au moment où la crise politique atteignait son faîte, pour prendre la mesure des pas franchis. Mais, la route est encore longue, et notre projet de coexistence pacifique dérange, et est, par ricochet, visé. Allons-nous laisser faire ces âmes diaboliques qui cherchent à nous monter les uns contre les autres, et à fragiliser notre ciment social, pour pouvoir mette à exécution leur stratagème contre l’Etat et le modèle sociétal tunisiens. Bien sûr que non. L’ensemble des Tunisiens sont en colère face au terrorisme, dépités de voir le sang de leurs compatriotes couler, et déterminés à contribuer au combat contre ce fléau étranger à nos mœurs, d’autant plus que nous formons un peuple tolérant et modéré, qui se prévaut d’un paradoxe presqu’unique, étant à la fois conservateur et contemporain, enraciné dans son identité arabo-musulmane, et ouvert sur l’extérieur et l’universel. Les Tunisiens sont à chaque opération terroriste, outre le sentiment de tristesse, plongés dans la stupeur quant aux raisons de l’intrusion du terrorisme, avec une telle ampleur, sur leurs terres pacifiques. Notre pays a certes connu des opérations terroristes par le passé sous l’ancien régime, avec notamment les affaires de Djerba et de Slimane, mais ce qui est à la fois inhabituel et effroyable, c’est la cadence ascendante de ce fléau après la révolution, et la quantité d’armes dont disposent les groupes armés. Ces groupuscules ont profité des profonds changements politiques survenus dans la région, notamment en Libye, et du relâchement de l’Etat dans la foulée du 14 janvier, où nos frontières étaient complètement poreuses, pour faire entrer un armement des plus sophistiqués, et préparer leur plan de transformation de la société, à l’aune de leur doctrine malfaisante. Ils ont dissimulé leurs véritables intentions, et se sont cachés derrière un discours qui dit que la Tunisie est une terre de prosélytisme et non de djihad pour brouiller les cartes. Dans un contexte postrévolutionnaire caractérisé par le règne des libertés, un tel discours était audible, étant entendu que chaque Tunisien avait le droit de s’exprimer librement, du moment où il respecte les lois et les règles de cette démocratie naissante. Mais, les voilà maintenant complètement mis a nu, en tant qu’ennemis de la nation, qui est plus que jamais déterminée à les mettre hors d’état de nuire. Pour ce faire, il ne faut pas que l’on reproduise les erreurs du passé, et que l’on renoue avec les tiraillements et l’échange d'accusations, générateurs de divisions, qui feront la part belle au terrorisme. H.J. |
Commentaires
Ecrit par touness elhora 31-05-2014 11:21
Ecrit par Royaliste 30-05-2014 01:57
encore la, des milliers de jeunes ont étés envoyés s'entrainer en Syrie, ils vont revenir bien entrainés et endoctrinés ...qui a facilité leur envoie et pourquoi?