Tunisie/ Kerkennah : 1er succès du gouvernement : une goutte dans l’océan !

Publié le Vendredi 23 Septembre 2016 à 17:24
Le gouvernement doit renoncer aux politiques palliatives. Les choses semblent rentrer dans l’ordre à Kerkennah. Un accord a été signé ce vendredi 23 septembre, marquant une sortie de crise sur l’Île. Petrofac renonce à quitter la Tunisie, et décide une reprise de ses activités, et les contestataires verront leurs revendications satisfaites progressivement. Après avoir annoncé l’échec des négociations, chose qui a donné des sueurs froides à plus d’un, vu les lourdes conséquences que le départ de la compagnie britannique engendrera, le gouvernement annonce un règlement définitif de ce conflit, qui n’a fait que trop durer.

Avec l’accord de ce vendredi, le gouvernement Chahed enregistre son premier succès, et sauve quelque peu les meubles, évitant un départ tonitruant de Petrofac, ce qui aurait été un mauvais signe pour la Tunisie, qui fait de l’attraction et de la reconquête des investissements une question de survie économique ; et un mauvais départ pour le gouvernement qui place d’énormes espoirs sur la conférence internationale des investissements, prévue les 29 et 30 novembre, censée être un déclic pour la concrétisation des objectifs ambitieux inscrits au plan quinquennal de développement 2016 – 2020.

Le désamorçage de la tension sur l’Île constitue une note positive dans la morosité ambiante certes, mais ce n’est qu’une goutte dans l’océan des revendications populaires des différentes régions du pays. Lesquelles demandent des solutions radicales et pérennes, leur garantissant développement, emploi, justice sociale et attributs d’une vie digne, et non des demi-mesures dont l’effet est provisoire, et qui sont synonymes de précarité et d’insécurité sociale et économique.

La crise de Kerkennah trouve son origine dans les politiques palliatives adoptées par les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution, pour arracher une paix civile éphémère. Sous la pression des revendications populaires pressantes, l’Etat postrévolutionnaire, assailli par des difficultés de toutes sortes,  a mis en place dans l’urgence des programmes temporaires, donnant des emplois à durée déterminée à des chômeurs, qui sitôt arrivés à expiration, font ressurgir les problèmes avec une plus grande acuité.

Les autorités n’ont fait tout au long des cinq dernières années que calmer quelques douleurs liées au chômage, à la pauvreté… sans les guérir complètement. C’est ce qui fait que les difficultés s’accumulent, la situation se complexifie et la Tunisie se retrouve dans l’état d’aujourd’hui.

Le pays ne supporte plus une telle méthode de gestion, et requiert une vraie politique de réformes, selon une vision claire avec des objectifs à court, à moyen et à long terme. Il est temps que le gouvernement décline ses intentions là-dessus, qu’il dévoile les mesures douloureuses qu’il compte prendre pour redresser le pays, et qu’il jette les fondements de la transition économique annoncée, pour permettre au pays de préserver sa souveraineté qu’elle est en train de perdre peu à peu, par une dépendance quasi-vitale de la dette.

Le gouvernement d’union nationale est confronté, à l’heure qu’il est, au casse-tête du déficit qu’il ne sera en mesure de combler, que si la banque mondiale et le FMI daignent débloquer les fonds promis pour que les autres bailleurs de fonds leur emboîtent le pas. Pas d’alternative à l’heure qu’il est, excepté le fait d’amorcer un processus de développement qui passe par des chantiers que tout le monde appelle de ses vœux : la lutte contre la corruption, et la contrebande, l’intégration du commerce parallèle dans le circuit formel, l’assainissement du climat des affaires…conditions sine qua non pour la relance des investissements locaux et étrangers. Et à la base de tout ça, une application stricte de la loi, dans une approche d’Etat de droit.
H.J.

 

Commentaires 

 
#1 1er test, 1 er échec
Ecrit par Royaliste     25-09-2016 12:48
Succés?

pour moi c'est un échec, le gouvernement a plié face au chantage de citoyens:
demain, les habitants de Sousse ont la possibilité de bloquer l'autoroute, l'airoport de Enfidha et le port pour soutirer des salaires et des emplois au gouvernement centrale de Tunis

le gouvernement a laissé la situation pourrir et a écorné l'image de la Tunisie,

ce que les citoyens et les investisseurs garderont en tete:
_ Etat faible qui plie face au chantage
- Etat qui ne sait pas gérer les crises et attend le pourrissement pour agir

PS: quand vous parlez d'un événement, détaillez les faits, détaillez les conditions, nommez les intervenants sinon elle ou la valeur ajouté de cet article?
 
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