Tunisie/ Gouvernement d’union : Les concertations sur la personnalité la plus apte

Publié le Lundi 01 Août 2016 à 13:43
Le deuxième round des concertations ne sera plus tarder. Le gouvernement d’Habib Essid sera amené à expédier les affaires courantes, jusqu’à la prise de fonctions du nouveau gouvernement d’union nationale. C’est l’objet de l’entretien BCE/Essid de ce lundi 1er août, précédé par la signature la veille d’un décret présidentiel portant sur le même sujet, dans la foulée du vote de l’Assemblée, ayant retiré samedi la confiance au gouvernement, considéré dès lors comme étant démissionnaire. 

Béji Caïd Essebsi devra désigner, dans les délais constitutionnels, la personnalité la plus apte à former le nouveau gouvernement. En vertu de l’article 89 de la loi fondamentale, le président de la République engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte à former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois.

Si le nouveau gouvernement ne parvient pas dans les quatre mois suivant la première désignation, à obtenir la confiance du gouvernement, le chef de l’Etat peut dissoudre l’Assemblée et appeler à des élections législatives anticipées dans un délai de quarante cinq jours, selon le même article. 

Mais, on n’en est pas encore là ; même si elle n’est pas exclue, une telle perspective semble lointaine. L’immédiat porte sur les concertations qui ne devront plus tarder à débuter, pour être  focalisées sur le choix du successeur d’Habib Essid, la personnalité la plus apte à former et à diriger le futur gouvernement. Et là, les avis sont divergents. Nidaa Tounes exige que le prochain locataire de la Kasbah  soit parmi les siens, ce à quoi Ennahdha n'émet pas d'objection, certains partis le souhaitent sans appartenance partisane, d’aucuns refusent qu’il soit issu du gouvernement sortant...

Quoiqu’il en soit, la position dominante, notamment parmi les partis de la coalition sortante, plaide en faveur d’un gouvernement politique, entendez par là dirigé par une personnalité partisane, dont la vision, la politique et le programme seront politiquement cautionnés et soutenus, et jugés le moment venu par les Tunisiens, aux prochaines échéances électorales.

Les tractations imminentes devront impliquer directement ou indirectement les différentes parties ayant participé aux premières concertations de juin dernier, couronnées par la signature le mercredi 13 juillet dernier, du document de Carthage sur les priorités du gouvernement d’union.

Même si la future équipe n’aura pas à rassembler les trois organisations nationales et les 09 partis politiques signataires, tous exigeront d’avoir voix au chapitre en matière de choix de la nouvelle équipe et de son chef. Si tout va bien, et à condition que les tractations n’achoppent sur tel désaccord ou tel autre, le nouveau gouvernement devra être formé et investi d’ici le 1er septembre, pour être véritablement aux commandes à la rentrée, où des dossiers brûlants l’attendent, en prime les volets économique et sécuritaire.

Les choses peuvent néanmoins avancer normalement, voire s’accélérer, comme elles peuvent trébucher et marquer le pas, et là, le pays aura à avancer avec un gouvernement d’expédition des affaires courantes, qui aura, certes, à assurer la continuité de l’Etat et éviter toute vacance, mais avec le cœur et l’enthousiasme en moins. 
Gnet