Tunisie/ Gouvernement d’union : En quête de ministres sur mesure !

Publié le Lundi 15 Août 2016 à 13:33
La lutte contre la corruption figure parmi les cinq priorités du gouvernement d'union. Youssef Chahed est en train de composer avec différents groupes de pression, pour donner naissance à son futur cabinet. Son gouvernement d’union doit plaire au plus large microcosme politique et civil, ce serait son premier gage de réussite. A part les partis politiques qui ont leur mot à dire sur la composition de la nouvelle équipe, et qui livrent successivement leur liste de candidas aux portefeuilles ministériels, les organisations nationales et civiles ont aussi voix au chapitre. Sans vouloir mettre la main dans le cambouis, à travers une participation directe au gouvernement, elles revendiquent le droit d'émettre leurs avis sur les personnalités nommées à un tel maroquin, ou tel autre.

Le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed, a poursuivi ce lundi 15 août le deuxième round des concertations, entamé vendredi dernier, sur les personnalités à désigner à la tête des différents ministères. Il s’est entretenu avec le président de l’UTAP, qui a exclu la participation de l’organisation agricole au gouvernement, affirmant l’intérêt de celle-ci pour les politiques et les choix stratégiques du futur titulaire du département de l’Agriculture.

Chahed a également rencontré ce lundi même les présidents des universités ; l’entretien a tourné autour de la politique adoptée en matière d’enseignement supérieur, de la promotion de la recherche scientifique et de la formation professionnelle et du profil et priorités du prochain ministre de l’enseignement supérieur. 

Dans un entretien avec al-Quds al-arabi, paru ce lundi sur son site, le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, a déclaré lui que le patronat n’allait pas participer au gouvernement de Youssef Chahed, mais allait présenter des suggestions sur les personnalités qui auront à occuper des portefeuilles ministériels à caractère économique, soulignant que le futur gouvernement doit avoir pour mission d'instaurer la paix civile, d’attirer les investisseurs et de relancer la croissance économique.

Elloumi a ajouté que l’organisation patronale avait évoqué lors de son entrevue avec Chahed les priorités du prochain gouvernement mentionnées dans le document de Carthage, son architecture, tout en focalisant sur les portefeuilles socio-économiques. L’UTICA prône la nécessaire coordination entre les ministères économique (Industrie, Commerce, Finances et Investissement), tout en formulant des suggestions à même de relancer l’économie, l’emploi et le développement des régions, et en s’intéressant au profil des membres du gouvernement, a-t-il indiqué en substance.

Idem pour l’UGTT qui tout en écartant une entrée au gouvernement, à travers ses propres candidats, dit avoir toute latitude a émettre son avis sur les futurs ministres, notamment celui qui l’intéresse au premier chef, le ministre des Affaires sociales.

Les partis eux, plus impliqués dans la formation du gouvernement, cherche chacun à avoir la part belle en son sein. Nidaa Tounes, auquel appartient le chef du gouvernement, voudrait avoir la première position au sein de la nouvelle équipe, étant le parti victorieux des élections de 2014.

Ennahdha qui est parvenu à confisquer le statut de première force parlementaire, même si l’écart le séparant de Nidaa s’est réduit à deux députés, voudrait une position influente dans le nouveau gouvernement et revendique la deuxième place. Le mouvement n’a de cesse de marteler son opposition à un gouvernement de technocrates, et son appel à un gouvernement politique où il voudrait placer un certain nombre de ses dirigeants.

Les deux autres partis de la coalition sortante cherchent, tout aussi, à figurer en bonne place dans le gouvernement. Son président, Yassine Brahim, ayant exclu son intention de rempiler dans le cabinet en devenir pour se consacrer à la construction de son parti, Afek chercherait à propulser d’autres personnalités, pour asseoir sa réputation d’un parti qui gouverne. L’UPL, elle, serait intéressée à maintenir ses ministres à leurs postes, notamment celui du Commerce, Mohsen Hassan.

Trop de prétendants, mais très peu d’élus ; d’autant plus que l’on évoque l’idée d’un gouvernement restreint. 
Gnet

 

Commentaires 

 
#1 les bases du recrutement
Ecrit par Royaliste     16-08-2016 11:18
est-ce qu'il va faire des entrevues pour écouter ce que les futurs ministres pensent de leur mission?
 
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