Tunisie/ Futur gouvernement : La liberté sous conditions de Mehdi Jomaâ

Publié le Vendredi 10 Janvier 2014 à 12:17
Dernière mise à jour, le Vendredi 10 Janvier 2014 17:55
Mehdi Jomaâ. La démission officielle intervenue hier du gouvernement d’Ali Laâridh, et l’élection des membres et du président de l’instance électorale, ont marqué une accélération des processus prévus par la feuille de route de sortie de crise. Au mieux, les différents processus gouvernemental, électoral et constitutif seront couronnés le 14 janvier, date du 3ème anniversaire de la révolution, au pire, ils enregistreront un retard de quelques jours. Mais, quoiqu’il en soit, on est au seuil du démarrage de la troisième, et censée être la dernière, étape transitoire, à même de conduire le pays à des élections démocratiques et transparentes, marquant son passage du provisoire au durable. C’est ainsi qu’on aura réussi le modèle de transition démocratique, "made in Tunisia", une expression tirée du discours d’hier du chef du gouvernement sortant.

A l’heure qu’il est, la scène politico-médiatique multiplie spéculations et pronostics sur la composition du prochain cabinet de Medhi Jomaâ. Ce nom issu du dialogue national, objet d’un consensus partiel, bénéficie jusque-là d’un préjugé favorable de l’ensemble des forces politiques, et de la majorité de la population. Au centre du débat politique, la formation de son cabinet et les noms qui y figureront font encore l’objet de divergences. Le quartette, l’UGTT en tête, et l’opposition incarnée par le front de salut national, le pressent de partir d’une page blanche, et de renouveler tous les membres du gouvernement démissionnaire. Les partis de la troïka ne voient pas d’inconvénients que des ministres qui ont fait leurs preuves soient maintenus à leur poste, le nom du ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, est évoqué avec insistance.

Mais les uns et les autres soulignent que Mehdi Jomaâ aura la totale latitude de choisir les membres de son équipe. Une Liberté manifestement sous conditions. Dans l’esprit de la sacro-sainte feuille de route, Mehdi Jomaâ aura à former un cabinet restreint, respectant les critères d’indépendance, de compétence et de neutralité en ce sens qu’il doit se tenir à distance égale de tous les partis, et dont les membres doivent s’engager à ne pas se présenter aux prochaines élections.

Le gouvernement de Mehdi Jomaâ devra être annoncé incessamment sous peu, peut-être avant l’expiration du délai de 15 jours, que lui accorde la mini-constitution. Le chef du gouvernement désigné a déjà commencé ses tractations et ses concertations au lendemain de sa désignation par le dialogue national. Selon asharq al-awsat, citant des sources informées, Mehdi Jomaâ en est à un stade avancé en matière de formation de son gouvernement, seuls 3 à 4 noms ne sont pas encore tranchés. Le journal saoudien basé à Londres reprend l’information selon laquelle les candidats précédemment en lice à la présidence du gouvernement au dialogue national, pourraient faire partie de son cabinet à l’instar de Mohamed Ennaceur, de Mustapha Kamel Nabli, de Jelloul Ayed et de Radhi Meddeb. La femme sera représentée dans le nouveau cabinet, en dehors du portefeuille de la femme, ajoute le journal. Il est attendu de renoncer à ce ministère pour en intégrer les missions dans un autre département, comme c’est le cas de nombreux autres ministères, afin que le gouvernement soit restreint comme le stipule la feuille de route.   

Selon les protocoles d’usages, et conformément à la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, Mehdi Jomaâ a été chargé officiellement ce vendredi par le président de la République, Moncef Marzouki, de former son gouvernement dans une période de quinze jours. Le chef de l’Etat avait auparavant reçu pour la deuxième fois en moins de 24 heures, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que le quartette qui lui ont proposé le nom issu du consensus, pour succéder à Ali Laâridh à la Kasbah.

Rached Ghannouchi avait déclaré hier, à l’issue de l’audience que lui a accordée Moncef Marzouki à Carthage pour lui remettre la lettre l’habilitant à désigner un candidat à la présidence du gouvernement, que l’acceptation d’Ennahdha de renoncer au pouvoir est un fait rare dans le monde. Le président d’Ennahdha a rendu hommage à Ali Laâridh d’avoir "accepté avec un cœur sain l’opération d’alternance qui se passe aujourd’hui", laquelle est "rare dans le monde", a-t-il affirmé, signalant que "notre chef du gouvernement bénéficie du plus grand groupe au parlement et est soutenu par le peuple", et faisant valoir "le principal choix" de son parti qui est "celui de servir la démocratie en Tunisie et de mettre le pays sur les rails des élections".
Gnet


 

Commentaires 

 
-1 #4 incha allah
Ecrit par aloui1953     23-01-2014 23:43
Incha allah Mr Jomaa tiendra ses promesses pour l’intérêt du pays, ce pays a beaucoup souffert et il souffre encore depuis plus de 3 ans, Incha allah ce nouveau premier ministre mènera le pays à bien et fermera les yeux et les oreilles aux faux experts qui ne cherchent que leur intérêts avant le pays, depuis 14 janvier 2011, on n'a pas vu un gouvernement qui a fait quelque chose pour le pays, la liberté du peuple se pratique en appliquant les lois avec courage et sincérité , et tous sont égaux devant la lois- merci
 
 
-2 #3 faites gaffe !
Ecrit par chouchou     16-01-2014 09:57
nous devons être vigilants et ne pas permettre à jomaa de désigner des ministres sous le pression....
ces nouveaux ministres doivent avoir pattes blanches, ne pas avoir des plaintes judiciaires en cours, être indépendants politiquement, et surtout avoir du bon sens,
non au népotisme, non à l'oligarchie,
 
 
#2 blague
Ecrit par riadh     12-01-2014 15:49
Bref, on demande à Jomaa de faire ce qu on avais demandé a ennahdha de faire en un an...
bref: BCE a fait ce qu il a dis,
Ennahdha a fait le contraire de ce qu ils ont promis aux tunisiens..
retour a la case fonctionnaire technocrate francophone tant detseté par marzouki..
que de temps et d argent et de sang perdu..
c'est ridicule.. Quel echec des élections de 2011..

mais au moins la Tunisie n a jamais tué l espoir dans son cœur.
bravo a nous tous
 
 
#1 RE: Tunisie/ Futur gouvernement : La liberté sous conditions de Mehdi Jomaâ
Ecrit par Royaliste     10-01-2014 13:51
avant de passer a ce gouv. faites nous une belle critique sur les actions du gouv sortant, ses réalisasions, ses échecs
 
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