Tunisie/ France : 90% de demandes de visas acceptées en 2016 |
Publié le Lundi 27 Mars 2017 à 13:28 |
Lors d'une conférence de presse organisée ce lundi 27 Mars à l'Institut français, l'ambassadeur de France, Pierre Poivre d'Arvor, a souligné l'importance de la mobilité avec la Tunisie. Un mouvement qui doit profiter aux deux pays, balayant les faux préjugés : "Les visas ? Nous avons enregistré 150 000 demandes. Seulement 10% ont été rejetées en 2016". Le sujet est capital pour la France, étant donné le nombre de Tunisiens qui y résident (environ 1,2 million de personnes). Selon Pierre Poivre d'Arvor, la relation franco-tunisienne est construite sur ces mouvements des citoyens des deux pays, historiquement liés, rappelant au passage qu'un tiers des étudiants tunisiens poursuivent leurs études dans les universités de l'hexagone. Pour lui, il faut déjà préparer l'avenir et imaginer comment serait la mobilité dans une dizaine d'années : "C'est maintenant que ça se construit, pour que ce soit bénéfique pour les deux pays". L'Ambassadeur souligne ensuite que cette mobilité, contrairement aux préjugés, n'est pas vécue comme une problématique en France, mais c'est plutôt une richesse : "Réjouissons-nous", a-t-il déclaré. Cette richesse des phénomènes migratoires sera évoquée pendant la période du forum (Mobilités et Diasporas) qui sera organisé du 30 mars au 1er avril. Un des principaux mouvements est celui des étudiants tunisiens : "Nous y sommes très favorables. Il est bien entendu clair qu'il faut répondre à un certain nombre de critères avant d'obtenir son visa, mais la tendance est clairement positive. Des chiffres ? Ils sont en hausse depuis plus de trois ans et nous comptons bien continuer à progresser dans ce sens". Place aux statistiques publiées par l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII). La Tunisie occupe la troisième place mondiale en termes de flux en 2016 et dépasse la Chine. Aussi, 10% des migrations sont familiales et professionnelles contre 5,5% des étudiants. Les visas délivrés par la France en 2016 ? La Tunisie occupe la première place avec 126 771 visas accordés. Les contrats de travail : 2375 personnes en ont bénéficié ce qui représente 24% de hausse par rapport à 2015. La Tunisie occupe la deuxième place mondiale derrière le Maroc. La catégorie qui a le plus bénéficié de ces contrats : les ingénieurs qui représentent 85% du flux. Après, place à la migration de retour. La Tunisie est sixième avec 46 dossiers. Mais l'aide au retour est couplée avec un process de réinsertion. Les autorités françaises mettent en contact les revenants avec les opérateurs pour leur assurer un retour digne et remettre en selle les jeunes qui se sont retrouvés dans des situations assez compliquées. La majorité des aides accordées sont des projets localisés dans le Sud Est de la Tunisie et principalement dans le domaine afgricole avec une enveloppe moyenne de 5000 euros. Le principal problème auquel les deux pays font face est celui des migrants clandestins. En 2016, un tiers des LPC (Laisser passer consulaire) ont été délivrés à des Tunisiens. Le nombre de ceux qui ont été interpellés en France est en forte décrue depuis 2012. Le responsable du ministère de l'Intérieur français a précisé qu'il y a toujours de la délinquance, mais la collaboration va dans le bon sens. "Le constat est clair. Les chiffres sont en baisse. Et c'est très bien pour les deux pays", conclut-il. Les étudiants ? Le nombre de dossiers traités par CFT (Campus France Tunisie) est en constante croissance depuis 2012 et particulièrement en 2015 et 2016 avec une progression de17% (environ 13 000 étudiants). A signaler que 50% des étudiants qui partent en France sont issus des provinces de la Tunisie. Le pourcentage de refus ? De 13% en 2013, il a baissé à 8% en 2016. L'organisatrice du Forum Mobilités et Diasporas, Ines Boubaker a passé en revue le programme de l'événement, tout en précisant qu'Il y a trois messages qui vont être passés : "Transversalité des actions, contribution au développement du pays à travers la diaspora tunisienne en France et mise en valeur de la présence de diasporas subsahariennes en Tunisie". Selim Slimi
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