Tunisie/ Femmes en politique : peu présentes et sujettes à la violence même pour leur tenue !

Publié le Mercredi 19 Septembre 2018 à 13:55
La Ligue des Electrices Tunisiennes a présenté ce mercredi 19 septembre son étude «Intégration de la notion de la violence politique dans les normes internationales», c’était l’occasion de faire un état des lieux de la présence des femmes dans l’espace politique en Tunisie, et de dénoncer toute forme de violence qui les vise. 

Cette idée englobe différentes notions, comme nous le confie la Vice Présidente de la LET, Torkia Chebbi. « La violence politique, c’est tout acte qui vise à éliminer, empêcher ou exclure les femmes de l’espace public et politique. C’est une forme de discrimination entre les deux sexes.
On sait que la présence des femmes est très faible, tant au niveau du pouvoir politique, de la représentation diplomatique, dans les hauts postes de la fonction publique, ou même dans la représentation au sein des partis politique ».

Torkia Chebbi.

La violence politique fait également référence à la notion de parité. Lors des dernières élections municipales, le code électoral a imposé une parité à la fois horizontale et verticale. Même si dans les faits, cette parité n’a pas été toujours respectée, cela a permis à de nombreuses femmes d’apparaître dans le paysage politique.

«Pendant les municipales du 06 Mai dernier, nous avons recensé 580 femmes têtes de liste pour des listes partisanes. En revanche, seulement 4% des listes indépendantes avaient des femmes tête de liste contre 96% pour les hommes ».

Ainsi, au sortir des élections, seules 67 femmes ont été élues Maires.

Ce rapport intervient en marge de l’affaire Nadia Zangar. La députée avait déchaîné l’opinion au sujet de sa tenue vestimentaire lors d’une visite d’école dans la région de Nabeul, en compagnie du Ministre de l’Education et d’autres officiels.

Soumaya Ouerfalli

Une situation que regrette Soumaya Ouerfalli, membre du Conseil Municipal de Nabeul. « Je trouve cet incident regrettable. Je ne comprends pas que l’on puisse juger quelqu’un sur sa tenue vestimentaire alors que ce qui compte vraiment ce sont les compétences. Pour ma part, je n’ai jamais vécu de forme de violence politique car je suis une enfant de Nabeul donc tout le monde me connaît. De plus, Nabeul reste une grande ville, où les mentalités sont assez ouvertes. Mais j’ai entendu plusieurs histoires dans d’autres régions, plus reculées, où certaines femmes ont été victimes de ce genre d’agissements », nous confie la jeune élue.

Wissal Ayadi