Tunisie/ Entreprises publiques : l’année 2018 sera décisive |
Publié le Lundi 12 Février 2018 à 17:14 |
La restructuration des entreprises publiques est parmi les chantiers qui seront ouverts par le gouvernement en 2018. Une stratégie visant à en améliorer la gouvernance et à en assainir la situation financière sera mise en œuvre, en vue d’en améliorer les performances et en réduire les déficits qui grèvent énormément le budget de l’Etat. Un processus qui ne devra, en aucun cas, déboucher sur une cession, la centrale syndicale s’y oppose farouchement. Manifestement, l’UGTT ne voit pas d’un bon œil ce qui se prépare pour les entreprises publiques, comme l’entendent certaines parties officielles, favorables à un désengagement de l’Etat de certains secteurs, au profit des acteurs privés. Le secteur public est une ligne rouge, l’influente organisation syndicale ne cesse de le marteler. Pour anticiper toute accélération du processus, et inciter le gouvernement à adapter sa stratégie de restructuration aux doléances syndicales, de manière à préserver la vocation étatique du secteur public, le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, donnera demain le coup d’envoi d’une campagne de défense du secteur public. La centrale syndicale demeure ouverte à la réforme du secteur public afin qu’il soit productif, et participe pleinement à l’économie nationale. Elle plaide pour sa restructuration économique et sociale afin qu’il soit au diapason des évolutions, et qu’il ait un rôle en matière d’employabilité et de capacité compétitive. L’UGTT explique les difficultés dans lesquelles se débattent actuellement les entreprises publiques par des erreurs stratégiques commises pendant des décennies, liées à la mauvaise gouvernance, à une gestion approximative et défaillante, à une accumulation de la dette, à un laxisme ayant fait que le matériel de production tombe en désuétude sans qu’il ne soit renouvelé... ces facteurs réunis ont fait que le déficit se creuse, et que ces entreprises ne soient plus rentables, et leur pérennité soit mise à rude épreuve. La solution incombe, selon l’UGTT, à les moderniser et à leur donner les moyens des ambitions nationales en la matière, soit leur rendre leur prestige d’antan, et en faire des fleurons, dignes de leur passé au service de la construction de l’Etat d’indépendance. Dans sa stratégie, le gouvernement se garde à ce stade d’évoquer carrément le mot privatisation, celle-ci reste néanmoins l’une des hypothèses envisagées notamment dans certaines entreprises où l’ouverture à la concurrence permet, selon certaines voix, d’améliorer la qualité de prestations, et de réintégrer ces entreprises dans le circuit de production, et de productivité. La stratégie du gouvernement de promotion des entreprises et établissements publics repose sur quatre axes : la gouvernance générale, la gouvernance intérieure et les ressources humaines, le dialogue social et la situation financière. La stratégie vise la restructuration de 104 entités publiques opérant dans 21 secteurs, dont la valeur ajoutée a reculé de 15,3 % dans la limite de 6615,6 millions de dinars en 2015. L’appui financier de l’Etat à certaines d’entre elles, a atteint 5851,5 millions de dinars en 2014, et près de 2609,2 millions de dinars en 2015. Dans le processus de restructuration, l’effort sera focalisé sur 29 entreprises publiques, qui souffrent de déficit structurel. Le cas échéant, l’Etat se propose de revoir son rôle en leur sein, vu les lourdes charges qu’elles lui font assumer, et auxquelles, les ressources budgétaires, en ces temps de disette, ne permettent plus de faire face. Globalement, les entreprises publiques souffrent de problèmes au niveau de la gouvernance, l’absence de vision stratégique, la baisse de la productivité, la hausse du coût de la production, la complexité des procédures administratives, la maintenance du parc et de la flotte (pour ce qui est des sociétés de transport), la hausse des dépenses et la baisse des recettes, etc. Parmi les mesures préconisées par ladite stratégie, figure la création d’une structure administrative centrale unique ou une instance de supervision et de coordination, voire une instance de gestion des participations publiques. Dotée de l’autonomie financière et administrative et d’un statut spécifique, cet organisme en devenir aura à soumettre ses rapports et recommandations au chef du gouvernement et au parlement. Ce faisant, le gouvernement s’était engagé au printemps 2017 auprès du FMI à mettre en œuvre un programme de gestion efficient et à améliorer les performances de entreprises publiques en l’occurrence la compagnie Tunisair, la STEG, l’Office national des céréales (ONC), la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA), et la Société tunisienne des industries de Raffinage (STIR). Gnet
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Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 13-02-2018 11:58
Alors arrêtez de prendre le bon peuple pour une poire et liquidez ce qui encore possible de liquider et, quelqu'en soit le prix obtenu, ça sera toujours une bonne affaire pour l'Etat.
Ecrit par Agatacriztiz 13-02-2018 11:39