Tunisie/ Elections : Faisons un choix de raison, et non de cœur !

Publié le Vendredi 12 Septembre 2014 à 17:30
Les partis politiques fourbissent leurs armes en prévision de la compétition finale.Les échéances électorales avancent à grands pas. Les partis politiques fourbissent leurs armes en prévision de la compétition finale. L’heure est maintenant de mettre les dernières retouches aux stratégies de campagne et aux programmes électoraux. Attendons-nous, nous autres Tunisiens, de nous voir promettre la lune. Mais, attendons-nous aussi d’être étourdis par les excès d'une logorrhée politicienne annoncée.

La Tunisie présente, près de quatre ans après la révolution, un kaléidoscope de partis, avec des sensibilités et des idéologies différentes, et des parcours tout aussi  divers. Etant entendu qu’un parti politique n’est pas une organisation caritative ou philanthropique, et que son objectif numéro un est d’accéder au pouvoir, tout ce beau monde souhaite voir ses efforts de persuasion des Tunisiens, se couronner par une victoire dans les urnes.

Qu’ils soient aux législatives, où à la présidentielle, les candidats, chacun selon son style, vont faire passer les Tunisiens par différents états de conscience et d’esprit. A les entendre on va peut-être se mettre à espérer, à rêver, et à croire en notre capacité de pouvoir nous relever, surmonter les difficultés et bâtir notre présent et notre avenir. On va aussi hésiter, douter, avoir des inquiétudes et des craintes, d’autant plus qu’on est passé d’illusion en désillusion lors de ces dernières années, sur fond d’une conjoncture régionale explosive, prête à dégénérer d’un instant à l’autre.

Les candidats vont s’efforcer à  nous séduire, voire à nous hypnotiser, pour  nous rallier à leur cause, en se présentant, qui pour un démocrate et défenseur des libertés et de justice ; qui pour un patriote et un partisan invétéré de la souveraineté du pays de son indépendance de toute influence étrangère ; qui pour un fédérateur, rassemblant tous les Tunisiens qu’elles qu’en soient l’appartenance, la sensibilité et l’idéologique ; qui pour un sauveur, qui donnera à l’économie son envol, combattra le chômage et la précarité, garantira la justice sociale et la stabilité, et instaurera la stabilité et la sécurité. D’aucuns vont mettre en avant une dimension holistique, histoire d’augmenter leur capital sympathie et confiance aux yeux des électeurs.   

L’attention populaire sera on ne peut plus requise pendant les semaines de campagne, pour écouter, et comprendre les programmes et orientations des uns et des autres, et pouvoir en jauger l’opportunité, la faisabilité et le réalisme.

Les Tunisiens gagneront à faire lors des prochains scrutins un choix de raison, et non un choix de cœur. Ils doivent donner leurs voix à ceux qui sont les plus à mêmes à sortir le pays de l’ornière, à ceux qui auront tenu un discours réaliste et sincère, à ceux qui répondent aux critères de compétence, qui jouissent des conditions physiques les habilitant à remplir pleinement leurs fonctions, et à prendre à bras le corps les problèmes qui rongent le pays.   

La gestion des affaires à cette étape postélectorale ne sera pas une sinécure, ni une promenade de santé, mais un travail lourd, éreintant et difficile, qui requiert abnégation, don de soi, et beaucoup de désintéressement.  Les futurs dépositaires du pouvoir auront des réformes décisives à engager, des urgences sociales et sociétales à satisfaire, des attentes populaires à contenter, etc. Ils auront à raffermir et à enraciner l’édifice démocratique encore fragile pour l’immuniser contre tout retour en arrière. La période électorale doit être placée sous le signe de l’action et de la reconstruction, lesquelles doivent procéder d’une vision claire, durable et déterminée.

Pendant les quatre premières années de la révolution, on a jeté non sans coup férir, les fondements d’une démocratie naissante à travers notamment la rédaction d’une nouvelle constitution. L’accomplissement de cette étape constitutive, aussi important qu’il soit, n’est qu’un pas franchi et le chemin est encore long. Pour le parcourir, il nous faut une classe dirigeante : un président, un chef du gouvernement et un parlement, qui sont au fait des difficultés, et  directement opérationnels pour s’y attaquer.

L’on demeure néanmoins sceptiques que les choses soient menées avec célérité et  efficience, face à la multitude de listes aux législatives ; à la profusion des candidats à la présidentielle et au morcellement qui risque d’en découler. Plus le paysage politique est effrité, plus il sera difficile au parlement de fonctionner normalement, et au gouvernement d’être constitué, et investi de pleins pouvoirs pour agir. On craint que l’intérêt national ne sera de nouveau sacrifié sur l’autel des calculs politiciens étriqués, que le pays ne s’enlise dans les tractations politiques sans fin, et que l’apaisent politique ; conditions sine qua non au regain de stabilité, à la visibilité économique, et préalables au retour des investisseurs, ne sera pas au rendez-vous.

La conférence Investir en Tunisie, Start up Democracy, organisée le lundi 8 septembre dans nos murs était une occasion pour les partenaires, les bailleurs de fonds d’exprimer leurs dispositions à financer de grands projets et à inciter les investisseurs à s’installer dans nos contrées, mais cela ne sera possible que si nous prouverons nous-mêmes que nous sommes aptes au changement, et dignes de confiance. Aide-toi, le ciel t’aidera.  
H.J.


 

Commentaires 

 
#1 A propos de choix ...
Ecrit par A4     14-09-2014 16:17
PRINCESSE
Ecrit par A4 - Tunis - Le 03 Septembre 2014

Travaillez, prenez de la peine !
Disait le vieux père alité
Vous êtes toujours à la traîne
Et vous parlez de dignité ...
Travaillez, retroussez vos manches
C'est la prière d'un moribond
Tous les jours ne sont pas Dimanche
Si vous espérez un rebond

Partout ailleurs, sous d'autres cieux
On n'attend ni chance, ni bon vent
On est volontaire, audacieux
On vise haut, on prend les devants
C'est bien le courage qui vous manque
Le travail net et méthodique
Vous ne rêvez que d'une planque
Dans l'inerte fonction publique

Travaillez, faites quelque chose
A quoi vous servent vos deux bras
Debout, défendez votre cause
Bougez votre corps gros et gras
Qu'espérez-vous petits terriens
Atteints de maladive paresse,
Vivre au dépend des galériens
Ou bien aux frais de la princesse ?

La princesse est bien épuisée
Fatiguée, lasse de vos ratages
De tous ces gugusses amusés
Qui n'accumulent que les ravages
Qui jouent aux clowns bien déguisés
Et qui méritent un grand "dégage !"
Avec cette loque abusée
Dont la présence souille Carthage

La princesse se cache de tristesse
Sa robe en haillons n'est pas belle
Elle ne veut plus de vos promesses
De vos rues jonchées de poubelles
Elle se plaint de vos maladresses
De vos têtes d'ogres sans cervelles
De vos saints, de vos dieux et déesses
Et de vos noires pensées cruelles

La pauvre est morte de chagrin
Ne parle plus, elle est muette
Ne fredonne plus vos refrains
Ne supporte plus voir vos têtes
Qui l'ont mise dans ce pétrin
Accumulant dettes sur dettes
Pour nourrir tous ces bons à rien
Tous ces pantins, toutes ces mauviettes

Le malheur est de constater
Que tous ces esprits inféconds
Qui ne savent que tout rater
Qui sont voraces comme des faucons
Se prennent pour des miraculés
Alors qu'ils sont de vrais démons
Qui envoient des écervelés
Leur servir de chair à canon

Que peut faire la pauvre princesse
Au cœur brisé, ensanglanté ?
Elle peut bien leur crier sans cesse
Dans un langage réinventé:
Travaillez, sortez de la marge
N’attendez ni aides ni dons
Travaillez, prenez-vous en charge
Oubliez ces promesses bidon

Elle peut le dire et répéter
Mille et une fois s’il le faut
A ces ignares, ces nullités
A ces bipèdes pleins de défauts
Mais elle l’a dit à son miroir
Et s’est rendue à l’évidence
Que pour comprendre il faut avoir
Un minimum d’intelligence

Ce minimum n’existe pas
Chez ces abrutis sans conscience
Qui au lieu d'un mea-culpa
Veulent éterniser leur nuisance
Même le sot calife presse le pas
Lui, symbole de la défaillance
Il cherche à engloutir l'appât
Et occuper la présidence

Est-ce raisonnable bonnes gens
N'avez-vous plus de hardiesse
Le temps presse, il est plus qu'urgent
De secourir votre princesse
C'est décevant, c'est même rageant
De subir toutes ces bassesses
Cette racaille et ses agents
Qui abusent de votre sagesse

Chassez-la cette bande maudite
Ces charognards et ces corbeaux
Ces affamés sans un mérite
A la cervelle de crapaud
Votre princesse mérite l'élite
Pour lui conduire son blanc bateau
Regardez ses yeux de pépites
Quand elle lève haut son rouge drapeau !
 
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