Tunisie/ Education : Les grands axes de la réforme

Publié le Jeudi 28 Janvier 2016 à 17:08
Vue de la conférenceLe ministre de l’Education Neji Jalloul  a déclaré aujourd’hui vouloir une réforme de l’Education « avec le plus large consensus possible », lors d’une conférence organisée, ce jeudi sur le sujet, par le Centre des Etudes Islam et Démocratie.

Il a ajouté qu’il y avait un temps à tout, «un temps pour les discussions et les différends, mais on ne peut pas y passer toute la vie, sinon on n’avancera pas », a-t-il dit au sujet des divergences qu’il y au eu entre les participants au dialogue national sur la réforme, et notamment le désaccord avec la Coalition civique pour la réforme de l’éducation.
 
Il a annoncé que la 1ere année et la 2ème année de l’enseignement de base auront de nouveaux manuels scolaires et de nouveaux horaires, à la prochaine rentrée scolaire. « Nous avons changé les horaires parce que nous sommes l’un des peuples à avoir l’année scolaire la plus courte, et le plus de vacances scolaires dans le monde », a-t-il dit. Il a expliqué que d’après les experts, après 10 jours de vacances, la déperdition serait importante pour les élèves. 
 
Au sujet de l’annulation de la semaine bloquée, le ministre a dit que l’écrasante majorité avait opté pour cette solution, lors du dialogue national, «mais que lors de son application tout le monde a contesté».
 
Neji Jalloul a indiqué que la réforme était en cours, malgré les retards, les contestations et les éventuelles erreurs, « nous préférons faire quelque chose, plutôt que de ne rien faire », a-t-il précisé. Il a évoqué la question des écoles qui fonctionnent encore au régime « de groupes ». C'est-à-dire que deux niveaux différents sont intégrés dans la même classe. Une pratique encore répandue dans 14 gouvernorats après la révolution. « C’est une honte…il s’agit d’une discrimination qui est la cause de l’abandon scolaire », a pointé le ministre.
 
D’ailleurs, Jalloul a affirmé aujourd’hui, que son ministère a contacté 15 000 enfants ayant interrompu leur éducation, et les a réintégrés dans le cursus scolaire. « Notre défi pour cette année, est de faire réintégrer 60% des jeunes ayant abandonné l’école, et je le ferai », s’est-il promis. Mais aussi il a parlé de 5000 jeunes, qui rejoindront les centres de formation, l’année prochaine. 
 
Concernant les cours particuliers, le ministre a indiqué qu’ils ont été réintégrés au sein des établissements scolaires dans le cadre d’une démarche progressive « qui vise à en venir à bout de manière définitive ». 
 
Le ministère de l’Education se dirige vers une nouvelle forme de scolarité, où l’enfant est en classe la première moitié de la journée, et l’autre moitié sera consacrée aux activités artistiques et sportives. Neji Jalloul a parlé également des écoles dans les régions défavorisées du pays qui fourniront les élèves en collations. «Nous savons qu’il y a des élèves  à la campagne qui arrivent à l’école avec le ventre vide le matin», a-t-il dit. 
 
Nejib Zebidi, directeur des programmes au sein du ministère, et membre de la commission de réforme de l’Education, a quant à lui rappelé que la réforme a effectivement commencé le 15 mai 2015, avec plusieurs dialogues et consultations avec les premiers concernés qui sont les élèves et les enseignants. Un livre, regroupant toutes les propositions découlant de ce dialogue, a vu le jour au mois de septembre 2015. En Novembre, le ministère a organisé une grande conférence nationale à laquelle ont participé des intellectuels, des experts, l’UGTT,  et la coalition civique pour la réforme de l’Education, pour décider « d’une vision commune » pour l’éducation. Suite à quoi un rapport général a été élaboré, bien que la coalition ait quitté la conférence, pour divergences d’opinions. Douze commissions chargées de la réforme ont répertorié les priorités qui sont ressorties de la conférence. 
 
Parmi ces priorités, se trouve la nécessité de créer des écoles publiques gratuites pour tous les niveaux, y compris les petites sections. L’une des commissions appelle à instaurer l’obligation de la scolarisation jusqu’à l’âge de 16 ans, avec un programme unique et impartial. La nécessité d’enseigner les Droits de l’Homme et la citoyenneté, et « que l’élève à la fin de son cursus ait le sens du patriotisme et l’attachement aux valeurs de la constitution,  qu’il soit créatif, inventif, ayant le sens de l’entreprenariat, doté d’une personnalité équilibrée et une vision moderne, tout en étant enraciné dans son identité », a énuméré l’expert. 
 
La commission de la gouvernance propose la création d’un conseil supérieur de l’Education et d’autres conseils régionaux, avec la généralisation des conseils pédagogiques, et la création d’un Office de l’Education. Mais aussi cette commission a proposé de créer des cursus universitaires pour la formation des éducateurs et enseignants. « Nous planchons dessus ces jours-ci », a commenté Zebidi. La commission a aussi appelé à mettre à la disposition de l’éducation les ressources financières et logistiques nécessaires.
 
Zebidi a ajouté qu’il a été proposé d’ « adopter le principe de diversification dans l’enseignement au détriment des stéréotypes, dans une approche globale, souple et efficace. Mais aussi renforcer la place de la langue arabe, avec l’ouverture sur les autres langues. Faire diminuer les heures d’enseignement par jour, et en contrepartie, une année scolaire plus longue. On parle d’une année qui commence le 1er septembre et se termine le 30 juin. On propose une semaine de vacances toutes les 5 semaines de cours, et de deux semaines de vacances entre les deux semestres. On parle aussi de réduire la différence entre les coefficients des matières enseignées », a-t-il souligné.
 
Il a parlé du défi de donner une place de choix aux nouvelles technologies dans l’éducation, ajoutant que toutes ces propositions seront examinées par des commissions techniques pour décider des procédures d’application.   
Chiraz Kefi
 
 

Commentaires 

 
+1 #1 اللغة العربية
Ecrit par منجي بن أم هنة     29-01-2016 10:14
بدون اعتماد اللغة العربية، لغة للتدريس في جميع مراحل الاتعليم، لن يثبت أي اصلاح، لان تعليم الطفل ثم الشاب بلغته الام يوفر عليه العديد من المتاعب و المصاعب المتعلقة بفهم ما يقدم اليه

و هذا ما توصلت اليه احدث الدراسات العلمين، فانظروا الى تركيا، و ايرانن و اليابان، و حتى اسرائيل باي لغة يدرسون ابناءهم، ثم احكموا

فاللغة الفرنسية لا تفي بالغرض، فحتة ابناءها قد هجروه اذلا لا تتعدى البحوث الفرنسية المتقدمة باللغة الفرنسية نسبة 2 بالمائة من مجموع البحوث
 
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