Tunisie/ Education : Il n’y aura pas d’année blanche, mais le danger plane !

Publié le Lundi 21 Janvier 2019 à 16:30
Une solution devra être trouvée  dans quatre semaine, sinon la situation sera catastrophique.Le Directeur Général du cycle préparatoire et de l’enseignement secondaire, Hatem Amara, a mis en garde contre les conséquences de la poursuite du boycott des devoirs par le syndicat de l’enseignement secondaire. "Si les devoirs de contrôle n’ont pas lieu dans quatre semaines, la situation sera critique, et l’on entrera dans une zone rouge, voire une zone de danger". Il s’est voulu néanmoins rassurant quant à la détermination du ministère et du syndicat de parvenir à une solution et d’éviter une année blanche.

"Le ministère ne veut pas aller à une année blanche. Il en va de même pour le syndicat. Je rassure les élèves et les parents que pendant les jours, sinon heures qui viennent, on va parvenir à un accord tenant compte des intérêts de toutes les parties, quitte à reporter à plus tard le règlement de certains points de désaccord persistants", a-t-il souligné en substance.

Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi 21 janvier, sur le lancement de la plateforme électronique pour les collèges et les lycées, Hatem Amara a déclaré que "le mode de contestation adopté par le syndicat général de l’enseignement secondaire, celui de boycotter les devoirs de synthèse et de retenir les notes pendant le premier trimestre et son appel à poursuivre le boycott pendant le deuxième trimestre est sans précédent, et attente à l’opération pédagogique, dans la mesure où l’apprentissage et l’évaluation sont indissociables, l’un ne va pas sans l’autre". 

"Ce boycott a provoqué beaucoup de problèmes pour l’institution éducative, a donné lieu à une situation difficile et critique, et a fait monter la tension au rang des élèves et des parents, ce qui a impacté le déroulement normal des cours et a provoqué un blocage partiel, voire totale des cours dans de nombreuses régions".

Cette situation pose des difficultés pour les élèves des classes terminales, qui ont besoin de leur bulletin de notes pour pouvoir faire la pré-inscription, a-t-il ajouté. 

Face à la persistance de cette situation, le ministère a essayé de trouver des solutions tenant compte de l’intérêt suprême de l’élève, garantissant la stabilité éducative, et préservant un climat sain, a fortiori que l’occasion de rattrapage existe encore, dans le cas où le syndicat renonce à imposer cette situation pédagogique, et ce moyen de pression, jamais adopté auparavant, a-t-il martelé.

"Nous volons que le dialogue continue, le ministère n’en a jamais fermé la porte", a-t-il affirmé, souhaitant un compromis tenant compte de l’intérêt de toutes les parties. "Si l’on ne se rattrape pas pendant les quatre prochaines semaines, et si on ne fait pas les devoirs de contrôle, la situation serait critique et catastrophique, et on entrera dans une zone de danger", a-t-il alerté.

Certains enseignants qui ont fait passer les devoirs aux élèves, se sont heurtés à des difficultés au moment de la remise des notes, notamment avec les agents administratifs et les directeurs d’établissements. D’où le lancement de cette plateforme numérique qui va permettre aux enseignants de verser les notes à distance, et d’éviter cette tension entre professeurs et administration, a-t-il indiqué.

Ainsi, les enseignants pourront organiser les devoirs du deuxième trimestre, et verser directement les notes via la nouvelle plateforme. 

Le directeur général du centre national d’innovation pédagogique, Riadh Ben Boubaker, a abondé dans le même sens, signalant qu’on ne peut parler d’apprentissage sans évaluation, laquelle est organisée depuis plus d’un demi-siècle dans les collèges et les lycées.   

"L’évaluation des acquis des élèves s’effectue de façon permanente, tout au long des différents cycles d’enseignement en complémentarité et en interaction avec l’opération d’apprentissage. L’évaluation requiert un caractère formatif et diagnostique au cours de l’apprentissage, et un caractère certificatif au terme de l’apprentissage. Elle fait partie des attributions du corps enseignant dans toutes les étapes : conception, correction, exploitation des résultats", conformément à l’article 59 de la loi d’orientation n’o 2002-80 du 23 juillet 2002, relative à l’éducation et à l’enseignement secondaire, a-t-l rappelé. 

Ce faisant, le syndicat général de l’enseignement secondaire annonce ce lundi son intention d’entamer un sit-in ouvert au siège central du ministère de l’Education, en vue d’appeler le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations.
Gnet