Tunisie/ Ecole : ils sont en train de tuer les rêves de nos gosses !

Publié le Lundi 01 Juin 2015 à 16:51
Les écoliers sont inquiets et personne n'est en mesure de les rassurer. Les petits écoliers, 6-12ans, sont punis, au moment où ils s’apprêtaient à cueillir les fruits d’une année scolaire bien pleine. Ils sont privés de passer les examens, et encourent l’année blanche. Pourtant, ils se sont impatientés de voir ce moment arriver, qui de passer d’une classe à une autre, qui d’un cycle à un autre (de l'école au collège), pour faire plaisir à maman et papa, et passer des vacances bien méritées.

Les instituteurs ont mis leurs menaces à exécution, et ont empêché à compter de ce 1er juin, le démarrage des examens du troisième trimestre, en guise d'une grève administrative qui consiste à boycotter les épreuves écrites et orales, la remise des notes, et la correction y compris pour l'examen d'admission aux collèges pilote, la sixième. C’est une ligne rouge qui est franchie, les parents sont dans tous leurs états, les gamins sont désemparés, en voyant leurs efforts en train de tomber à l’eau, et leurs rêves en train de se briser.

Une année scolaire n’est jamais une sinécure, ni pour les enfants, ni pour leurs parents. C’est difficile en milieu citadin, c’est en encore plus pénible en milieu rural, où les enfants font des kilomètres et des kilomètres à pieds, au milieu d’une nature austère, pour rejoindre leur école, qui est la plupart de temps, dans un état lamentable, de point de vue de l’infrastructure.

Parents en détresse, enfants choqués
Les parents se saignent à blanc, par les temps qui courent, pour garantir à leur progéniture une scolarité sans accrocs. Ils se privent de tout pour pourvoir à ses besoins, en termes de fournitures, et de cours particuliers. Ils se réveillent à la première lueur du jour, pour préparer le petit déjeuner, la collation de midi, accompagner les enfants, et les déposer à 8h pile devant l’école.

Tout au long de l’année, quelque soit les difficultés et les soucis du quotidien, ils sont aux petits soins, feuilletant livres et cahiers, suivant l’état d’avancement du programme, et aidant leurs enfants à accomplir leurs devoirs. Une année scolaire, c’est beaucoup d’argent, de temps et d’énergie dépensés, c’est en fait d’immenses sacrifices, que papa et maman acceptent volontiers de consentir, pour optimiser les chances de succès de leurs enfants, et leur donner les clefs de la réussite dans la vie.

Pour les mômes, ce n’est pas, non plus, une promenade de santé. Les 6 - 12 ans triment à longueur d’année, et sont soumis à un stress permanent, sans qu’ils n’aient le droit de se plaindre. S’ils le font, on s’efforce de leur expliquer, dans un langage adapté à leur degré de compréhension, que c’est là, la rançon de la gloire, on leur dit que l’école, est l’unique voie pour la concrétisation des rêves.

Ne voudrais-tu pas être médecin, pilote, avocat, juge, commerçant, instituteur…et bien, il faut bien étudier à l’école, rester sage et concentré en classe, obéir aux instructions du maître et de la maîtresse, bien t’acquitter de tes devoirs de maison… C’est le seul moyen d’avoir de bonnes notes, de gravir les échelons scolaires et universitaires, et de devenir ce que tu voudrais bien être plus tard.

Alors qu’ils sont en train de faire leurs premiers pas dans la vie, de passer du premier (famille) au deuxième lieu de socialisation (l’école), de forger leur personnalité, et leurs rapports avec l’autre, horizontaux avec leurs camarades de classe, et verticaux avec l’instituteur ou institutrice (seconde autorité après celle des parents) ; les enfants sont à longueur de temps bombardés de conseils, d’ordres, de leçons de morale…qu’ils assimilent tant bien que mal. Dans ce processus d’assimilation, ils se réfèrent forcément, à ce que font les adultes, ces moralisateurs qui les incitent à l’exemplarité et la rectitude, et c’est là, le choc.

Dans l’innocence de leur raisonnement, ils s’aperçoivent que la théorie qu’on leur a inculquée est en déphasage avec la pratique qu’on leur fait subir. Ils n’y comprennent plus rien, et s’adressent rapidement à papa et maman, pour trouver des réponses à la multitude d’interrogations qui les taraudent…mais les parents n’ont pas de réponses, sont aussi inquiets et déconcertés que leurs enfants, et ont du mal à les rassurer et les apaiser.  

Les écoliers se trouvent aujourd’hui embarqués dans des tensions, dont ils n’y sont pour rien. Ils sont pris en otage par le syndicat, qui s’en sert comme moyen de pression, pour acculer le ministère de l’Education, à se plier à ses desiderata.

C’est l’exemple même de l’égoïsme, et de l’antipatriotisme, que les petits écoliers n’ont peut-être pas appris à l’école, mais sont en train d'en constater aujourd’hui la pleine illustration, de la part de ceux qui sont censés les initier à la lecture, l’écriture et au calcul, et leur inculquer les valeurs et les principes. Quand est-ce que va cesser cette tentative acharnée de détruire le présent et l’avenir ?
H.J.
 



 

Commentaires 

 
-3 #1 Justice sociale ????
Ecrit par habib48     02-06-2015 11:35
Personnellement je donne raison aux enseignants et à la classe ouvrière en général qui n’arrive plus à satisfaire leurs besoins primaires, après 60 ans d’indépendance, alors les millionnaires et les milliardaires comptent aujourd’hui par milliers. Les parents sont responsables aussi de la situation par leurs votes irréfléchies en faveur des mafieux libéraux comme Ennahdha, Nida Tounes etc. Nous devons assumer les conséquences de nos erreurs.
 
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