Tunisie/ Débat télévisé : il n’y a pas de raison d’en priver les Tunisiens |
Publié le Mercredi 26 Novembre 2014 à 17:35 |
La question d’un débat télévisé entre les deux vainqueurs du premier tour de la présidentielle défraie la chronique. Chacun y va de son commentaire et son analyse. Une tradition dans les démocraties occidentales, de la France, aux Etats-Unis et on en passe, ce procédé est inhabituel dans la région arabe, il est tout aussi étranger à la Tunisie, qui monte marche après marche l’échelle démocratique. Pour la petite histoire, Moncef Marzouki a défié son compétiteur Béji Caïd Essebsi, le soir du premier tour, à accepter de l’affronter dans un débat télévisé. La réponse du candidat de Nida Tounes ne s’est pas fait attendre, elle est négative. BCE a assimilé hier, mardi 25 novembre, un tel débat (à un combat de moutons), entendez par là, un combat de coqs qui vise "à rassembler les gens pour leur faire peur". Un argument peu solide, et est perçu comme une manière de fuir cette confrontation et de redouter son adversaire. Même si rien n’oblige le candidat classé en tête du premier tour d’accepter la proposition de son rival, il serait dommage de priver des millions de Tunisiens de cet exercice démocratique par excellence, dont la finalité ultime est de les éclairer sur les deux personnalités qui aspirent à occuper la plus haute fonction de l’Etat, au cours des cinq ans à venir. La Tunisie n’a eu de cesse depuis la révolution de cumuler les acquis et de construire l’édifice démocratique, pierre après pierre, l’organisation d’un tel face-à-face télévisé entre les deux finalistes du deuxième tour sera un autre jalon à même d’affermir cette démocratie naissante, objet d’admiration dans le monde. Le duel télévisé revêt, indéniablement, un aspect spectacle dont les Tunisiens sont friands, son intérêt est néanmoins de donner lieu à un débat d’idées, permettant de confronter deux conceptions de la Tunisie, et deux projets sur des thématiques de fond, à l’instar de la démocratie et des libertés, de l’économie, de l’enseignement, de la santé, des questions sociales et sociétales, de la politique étrangère, etc. Aujourd’hui, on peut se perdre dans les conjectures et les analyses sur qui des candidats, est le plus à même de sortir vainqueur de cette confrontation, mais l’essentiel est d’attester de son bénéfice pour l’électeur et pour la démocratie en Tunisie. Plusieurs débats de l’entre-deux-tours, organisés en France et aux Etats-Unis sont rentrés dans les annales, par les formules devenues célèbres et qui marquent encore les esprits, et par la capacité qu’ils avaient à renverser la vapeur. Dans le cas d’espèce, le président sortant et le président de Nida Tounes ont certes chacun ses forces et ses faiblesses et sont tous les deux bien habilités à mener une telle confrontation. Tenir la dragée haute à l’adversaire, revient à être attentif au lexique et à la sémantique, et à anticiper les attaques de son rival, d’où la préparation que requiert un tel exercice par les deux équipes de campagne des deux candidats. Quelque soit l’issue des résultats de la présidentielle, Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki ont la chance d’être les deux premiers finalistes de la première élection présidentielle, démocratique et transparente jamais organisée en Tunisie, et sont rentrés pour ce faire dans l’histoire. Ils pourront devenir les deux candidats à avoir inauguré un usage démocratique, et créé un précédent salutaire qui ne fera que conforter l'image de l’exception tunisienne. H.J.
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Commentaires
Ecrit par khammous 27-11-2014 14:35
Ecrit par cinq 27-11-2014 13:08
Ecrit par Pirlo 27-11-2014 10:32
BCE démontre une fois encore qu'il n'est pas prêt à accepter les règles de la démocratie, et cela fait extrêmement peur..
Ecrit par Cyril 27-11-2014 00:47
Ecrit par Royaliste 26-11-2014 20:12
a mon avis, ce débat ne servira pas a grand chose, la vision du président n'a rien a voir avec la politique du gouvernement, puisque le président n'a pas de pouvoir sur l'économie, l'éducation la santé...tout ce qu'il va promettre n'engage que sa petite personne:
il aurait fallu abolir ce poste et économiser 85 milliards par an