Tunisie/ Crise économique : On s’est vraiment mis dans le pétrin

Publié le Jeudi 10 Avril 2014 à 17:40
Les caisses de l'Etat sont vides. Encore de mauvaises nouvelles qui confirment l’ampleur et la gravité de la crise économique. De l’aveu du gouverneur de la BCT, le déficit de la balance commerciale atteint des proportions graves, du fait du fossé grandissant entre exportations et importations, et du repli des investissements. Un trou d’autant plus onéreux qu’il est payé en devises, lesquelles se rétrécissent telle peau de chagrin. Tant qu’on n’investit pas et on n’exporte pas assez, on ne peut gagner des euros et des dollars. C’est la quadrature du cercle en fait.

Déjà que la Tunisie souffre depuis des lustres d’un déficit commercial chronique, variable selon la conjoncture nationale et mondiale. N’étant ni un pays gazier, ni un pays pétrolier, la Tunisie dispose généralement d’une balance commerciale déficitaire. On vend des agrumes, des matières premières et du textile aux marchés extérieurs, pour leur acheter matériel industriel, voitures et produits de luxe. On paie chèrement nos achats de l’étranger, et on en récolte très peu de nos ventes. A ce déséquilibre structurel, se sont greffés les effets pervers de la révolution, avec ses mouvements sociaux en cascade, ayant eu pour conséquence directe la baisse de la production dans plusieurs secteurs, dont celui stratégique des phosphates, avec ses corollaires le recul des exportations, et la contraction de nos rentrées en devises.

Cette détérioration s’est répercutée sur l’état des finances publiques qui traversent une très mauvaise passe, réitérée ce jeudi par le ministre chargé des Affaires économiques. Nidhal Ouerfelli a fait état, lors d’une conférence de presse,  "de grandes pressions sur les finances publiques, et d’une situation aigue en termes de liquidités". Il a fait savoir que le ministère de l’Economie et des Finances a pris des mesures exceptionnelles pour payer les salaires du mois d’avril, ajoutant que le gouvernement doit assurer 600 millions de dinars d’ici le mois de juillet pour prévenir tout déficit dans le budget alloué aux salaires et autres dépenses.

Quand l’économie éternue, la transition démocratique s’enrhume
Une situation sérieusement grave, une machine qui s’est totalement grippée, et le pire semble à venir, en l’absence de mesures efficaces à même d’arrêter cette descente aux enfers.  

La remise en marche de l’économie ne peut se déclencher de nouveau que par la reprise du travail, l’amélioration de la production, la relance des investissements, et la création des richesses. Il s’agit là de la voie toute tracée pour sortir de l’ornière. Ce n’est pas d’états généraux de l’économie, et de davantage de discours et de conférences, dont on a besoin, mais d’un passage à l’action. Or de ce côté-là, on semble encore atteint de paralysie, comme on l’a été dès le lendemain de la révolution.

La situation inextricable d’aujourd’hui découle de la gestion du quotidien et de la politique du court terme, suivies par les différents gouvernements depuis le 14 janvier, pour circonscrire les successives grognes sociales. Les mesures nécessaires qui devraient être prises pour préserver les équilibres généraux de l’Etat, et sauvegarder la finance publique, ne l’ont pas été. Conséquences : Les dépenses ont explosé d’une manière sans précédent, les problèmes se sont accumulés peu à peu jusqu’à que l’on arrive à ce point critique.  Et bien entendu, quand l’économie éternue, la transition démocratique s’enrhume. C'est-à-dire que si la débâcle économique n’est pas endiguée, c’est tout le processus transitoire qui sera mis en péril.

Avec toutes les mesures difficiles et impopulaires que le gouvernement ne pourra éviter en termes de la réforme de la caisse de compensation, et des augmentations des prix de nombreux produits qui en découleront, le pouvoir d’achat des Tunisiens, déjà affaibli, va en pâtir encore plus. D’où le risque que le climat social ne se dégrade de nouveau, et que le ralentissement économique n’empire, ce qui hypothèquerait la préparation des élections, but ultime de ce gouvernement.

Le non-respect des échéances électorales prévues par la constitution avant la fin de l’année 2014, est un scénario redoutable, qui risque d’étouffer dans l’œuf l’espoir né de cette relative détente politique. Il donnera lieu à la prolongation du provisoire qui tue, celui qui a porté préjudice au pays, et lui a fait beaucoup perdre en termes de stabilité et de visibilité. La Tunisie ne retrouvera la voie de salut que par le passage du provisoire au durable, avec l’installation d’un gouvernement de coalition nationale en mesure d’en amorcer le vrai redressement, selon un horizon temporel clair. D’ici là, le chemin reste semé d’embûches.
H.J.

 

Commentaires 

 
+2 #7 Minables les commentaires de Léon
Ecrit par Houba     14-04-2014 04:13
Léon sait tout, a une réponse à tout et prédit tout avant tout le monde. Il est plus intelligent que l’ensemble des Tunisiens et les insulte à tour de bras mais se proclame être un exemple du dialogue civilisé.

Il s’offusque d’être accusé par ses concitoyens d’avoir la nostalgie de la dictature mais peine à cacher dans chaque post ses regrets de l’ ère ZABA.

Rien ne lui plait, encore moins ce gouvernement décent, professionnel, honnête, qui place les intérêts du peuple au-dessus des intérêts politiques. Entre trahir son pays et trahir ses “acolytes”, Léon trahira le premier.

Léon Hibou Lugubre : foutez-nous la paix…Laissez-nous travailler et former une nouvelle classe politique. Nous avons le sentiment que nous en sommes capables car plein de véritable patriotisme subsiste encore sur les verts pâturages de notre Tunisie.
 
 
+4 #6 Travailler plus.
Ecrit par Tunisien     12-04-2014 20:04
La solution:
- Respecter les heures de travaille.
- Travailler et arrêter de perdre du temps.
- Prenez le travail au sérieux.
- Travailler plus pour le pays.
- Eliminer la perte du temps aux cafés pendant les heures de travail.
- Faire quelque chose qui occupe pour le bien du pays. (exemple si tu es a la retraite tu peux aider les jeunes à acquérir une expérience via les clubs organises aux écoles vendredi ou samedi après midi)
- Finalement si on veut s’en sortir de la crise il faut travailler et donner beaucoup d’importance au travail.
- On peut organiser beaucoup de choses en groupe par exemple : (Tandhife Elhoma et ca se fera avec plaisir)
- Apres tout c’est notre pays et c’est notre environnement.
- Le travail et le travail voila la solution.
- Merci de votre compréhension.
 
 
-4 #5 H.E.U.R.E.U.X
Ecrit par Léon     11-04-2014 20:20
C'est un bonheur de voir que je suis si mal noté par des gens qui ont détruit leur pays en optant pour la révolution OTPOR et Freedom House. Une note négative par les traîtres est le meilleur des compliments que je puisse recevoir.
Si cela prouve quelque chose, c'est que je ne leur ressemble pas.
Quelle récompense!
Léon qui se conchie à en sortir ses tripes sur votre révolution (...)
 
 
+2 #4 ça sent le souffre!
Ecrit par zarzour     11-04-2014 16:08
L'attentisme,la perte de deux années aprés la révolution ont permis de précipiter le pays dans la banqueroute.Cette situation grave des finances de la tunisie est aussi dûe à la Troïka par son autosuffisance et son manque de compétence dans la gestion des affaires .Le nouveau gouvernement doit jouer le rôle de catalyseur,de rayonner dans le sens pur du terme en imposant un cap et des étapes draconniènnes en matière d'importation et de réortation industrielles .Il faut absolument qu'on arrète de recourir à des solutions faciles et de surendettement.Tout doit marcher :industrie,commerce,tourisme,a griculture quitte à réquisitionner le potentiel humain pour sauver le pays.
 
 
+5 #3 Arrêtons les importations inutiles
Ecrit par Mehdi     11-04-2014 12:49
La situation étant ce qu'elle est on se demande pourquoi on continue à importer des BMW, des Mercedes, porshes et autres Jaguars à coup de millions de $,des costumes qui se retrouvent à 2000D dans les boutiques du lac, des espadrilles à 800D sans parler de chocolats, biscuits et même dentifrices et shampoings. Il faut arrêter pour un temps ces importations totalement inutiles, sinon le pays va couler... et nous avec.
 
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