Tunisie/ Cité Hellal, Agba et el-Mourouj : Grande affluence, quelques écarts !

Publié le Dimanche 26 Octobre 2014 à 16:59
Pour les électeurs, tout s'est bien passé à El Mourouj A trois années des  élections de 2011, le peuple a encore une fois répondu ce dimanche à l'appel du devoir, pour élire en toute liberté, les futurs membres de son Parlement. L’affluence, sans être exceptionnelle, était supérieure aux attentes. Remarquable baisse du nombre des jeunes.

Pour beaucoup, ce 26 octobre 2014 restera à jamais une date dont les générations futures se rappelleront avec fierté. Du moins, avant la parution des résultats d’un scrutin historique, avec tous les sens du terme. Contrairement à 2011, quelques tensions étaient palpables dans les files d’attente. Les trois années de transition, et les dernières polémiques dans les médias ont multiplié les animosités. A Cité Helal, du côté de Mellassine, les représentants des partis ont rajouté une couche. Vers 14h, insultes et échauffourées ont poussé les forces de l’ordre à l’intervention assez rigoureuse. Les électeurs réagissent devant cette scène invraisemblable. La situation est contrôlée in extrémis, avec l’intervention de quelques sages.

 
Des problèmes de répartitions des noms et des salles ont été signalés à Al Agba, mais tout s'est finalement bien passé

A quelques encablures, du côté d’Al Agba. A l’école d’El Mechtel, les représentants des partis continuent à influencer les électeurs, venus depuis les premières heures du matin. La directrice du centre qui a refusé de révéler son identité a confié à Gnet : « Un des plus grands partis tente de soudoyer les femmes et les adultes. Nous les avons rappelés à l’ordre, en vain. C’est seulement grâce à l’armée nationale qu’on a pu isoler tous les représentants ". Interrogés, ces représentants se sont jeté les accusations, avant d’en venir aux mains. L’armée intervient à nouveau pour calmer tout le monde. Le chef du centre revient et souligne : " Il y a eu quelques problèmes de répartition des noms dans les salles, ce qui a provoqué la colère de certains électeurs, mais cela a été rapidement corrigé". Le taux de participation ? « Environ 30% vers 15h30 », affirme Jamel Ouerhani, observateur.

C’était plus calme El Mourouj 5, au centre de Bayrem Tounssi. Le responsable Ali Ayyeda ne se plaint pas : « Tout va comme sur des roulettes. Nous n’avons pas eu d’incidents. Les électeurs étaient bien organisés et les responsables des partis ont été priés de ne pas commettre de dérapages. Sur 4150 inscrits, nous avons enregistré 35% de taux de participation vers 14h. Nous ne sommes pas très loin des chiffres de 2011 ». Mohamed Hedi Souihli, commerçant intervient : « Ce n’est que comme ça que nous avancerons. Nous avons montré à tout le monde que la démocratie à de la place dans un pays arabo-musulman ».

 
Un peu partout, les adultes étaient plus nombrezux que les jeunes

Contrairement aux premières élections, la présence des jeunes électeurs était assez timide. Partout où on regardait, l’écrasante majorité était composée d’adultes et de personnes âgées. Aziza Bennour, jeune pharmacienne, interrogée au centre d’El Mourouj s’étonne : « C’est l’avenir de notre pays qui est en jeu. Les jeunes ont été très déçu par les évènements des derniers temps, mais je ne pense pas que le boycott soit la meilleure solution ».

Et la sécurité ? Le dispositif mis en place ne laissait rien passer. Les policiers et les soldats étaient très aimables avec les électeurs, mais aussi rigides et fermes avec tous les intrus. Il n’était pas question d’errer après avoir voté. Enfants et adolescents étaient priés de quitter les lieux. Ceux qui ont refusé d’obéir ont été mis dehors. Un des chefs de sécurité nous a confié : "Après ce qui s’est passé jeudi, nous avions quelques craintes. Mais franchement, ça s’est très bien passé. C’était une dure journée. Nous espérons que les efforts de tout le monde seront récompensés et que ce pays retrouve finalement la sérénité ».
Selim Slimi