Changement climatique : La Tunisie n’est pas préparée aux phénomènes extrêmes !

Publié le Mardi 25 Septembre 2018 à 16:11
C’est dans le cadre de la semaine de la diplomatie climatique que l’ambassade d’Allemagne à Tunis, en collaboration avec le ministère des Affaires locales et de l’environnement et la fondation allemande Heinrich Böll a organisé les 24 et 25 septembre un atelier sur le changement climatique. Les inondations survenues à Nabeul le week-end dernier rappellent à quel point ce sujet est important pour l’avenir non seulement de la Tunisie, mais aussi de la région et du monde entier.

La Tunisie est un des pays signataires des accords de Paris sur le changement climatique lors de la COP21 en décembre 2015. Au sortir de celle-ci, le pays  a décidé de réduire de 41% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030.

Vue de la conférence sur changement climatique, Tunis, le 25 septembre, 2018.


Mohamed Zmerli, coordinateur de projet au ministère de des Affaires Locales et de l’Environnement se confie à GNET. « Il y a beaucoup de choses à prévoir dans le futur proche. L’idée de cet atelier est de hisser le niveau de discussion sur le changement climatique à un rang plus politique. Il y a une vraie volonté d’engagement de la part du gouvernement sur ce sujet. Il faut qu’il y  ait une vraie appropriation des enjeux du changement climatique, au niveau des décideurs, à travers des réformes et des politiques ».

En décembre prochain, aura lieu la COP24 en Pologne, dont l’objectif premier est l’application concrète des accords de Paris. Les pays signataires vont présenter des propositions sur les actions à entreprendre, alliant les dimensions écologique et de développement.
Le changement climatique a un impact important sur les économies des pays en développement ; l’adaptation est donc un besoin prioritaire.

« Nous avons besoin d’une coopération internationale sur trois volets. Tout d’abord sur le volet technologique car beaucoup de pays n’ont pas la capacité et le savoir faire technologique pour s’adapter aux changements climatiques. Il faut également renforcer les institutions qui travaillent sur ce sujet. Et enfin au niveau financier, nous avons besoin de la coopération internationale pour financer nos projets dans ce domaine » selon Mohamed Zmerli.

Mohamed Zmerli

Il est évident que les inondations qui ont eu lieu à Nabeul samedi dernier, sont une conséquence du réchauffement de la planète. C’est ce que l’on appelle un cas de climat extrême. Selon des études réalisées, les phénomènes comme celui-ci, qui surviennent tous les 100 ans apparaîtront désormais tous les 50 ans. Leur intensité tendrait même à se renforcer si rien n’est fait.

Mohamed Zmerli insiste. « Il  y a un manque de préparation à ces phénomènes extrêmes. Il faut avoir une bonne infrastructure au niveau des routes ou de la gestion des eaux de ruissellement par exemple. Nous devons avoir des équipes formées et prêtes à intervenir tout de suite. Des gestes simples peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique. Comme réduire la consommation d’énergie, recycler les déchets, réduire la consommation de l’eau, éviter de bâtir sur des zones inondables, etc".

Pour le moment, la problématique du changement climatique n’est pas une priorité pour les Tunisiens. Il est donc urgent d’améliorer la communication sur ce sujet, en passant par la sensibilisation mais surtout par la vulgarisation. Le réchauffement de la planète est une préoccupation universelle et ne doit pas être réservée aux seules élites et scientifiques.

Wissal Ayadi