Tunisie/ Carthage II : BCE fait valoir l’esprit de concession, en n’excluant pas un remaniement |
Publié le Lundi 14 Mai 2018 à 15:05 |
Chaque chose en son temps, a fait valoir ce lundi 14 Mai le président de la république. Tout en marquant certaines distances avec l’organisation syndicale, contrairement aux fois passées, le chef de l’Etat a appelé les différents partis et organisations à examiner Carthage II, dans un esprit positif et de concession, pour parvenir à des points de convergence, tout en laissant la porte ouverte à un éventuel changement du gouvernement. Chose qui devra être décidée à la fin de la semaine. Présidant ce matin la réunion des partis et organisations signataires du document de Carthage autour du pacte dit Carthage II, le chef de l’Etat a salué la tenue des municipales, "même s’il y à dire sur leur évaluation et analyse". "La tenue de ces élections est positive, et envoie un message clair au monde, selon lequel la Tunisie est attachée à son processus démocratique", a-t-il dit, faisant état des félicitations parvenues de part le monde pour l’organisation de ces élections, "les 4ème du genre après l’élection de l’ANC en 2011, les législatives et présidentielle de 2014, qui ont consacré la méthode adoptée pour acheminer la Tunisie vers le progrès et la stabilité". "On verra, le moment venu, les réactions à ces élections", a-t-il ajouté, en allusion aux réactions internes, s’agissant des résultats, des alliances, des mairies qui sont disputées, etc. "Malheureusement la réussite dans le processus électoral n’est pas allée de pair avec une réussite dans le processus économique et social, mais cela ne veut pas dire que tout est noir", a-t-il encore indiqué. "BCE a estimé que Carthage I a réalisé des résultats non négligeables, signalant que le but de ce document était de se réunir autour de dénominateurs communs, et de doter le gouvernement d’union nationale d’une ceinture politique". Les problèmes entre l’UGTT et le gouvernement ne s’inscrivent pas dans ce cadre, a-t-il dit, faisant observer que "les circonstances sont difficiles, si la majorité (partis et organisations) n’est pas impliquée, on ne pourrait réussir". Selon sa perception, il n’est pas, opportun de parler, à ce stade, du changement du gouvernement. "On évoquera ce sujet, une fois on se sera mis d’accord sur la stratégie et les priorités", a-t-il préconisé, signalant que des concessions doivent être faites autour des priorités pour rapprocher les points de vue et parvenir à un compromis. Il a ajouté que "Carthage II a arrêté une liste de priorités, devant être examinées pour parvenir à des points de convergence". "On ne veut exclure aucune opinion, ni aucune partie". "Carthage II est une actualisation de Carthage I", a-t-il noté, appelant les différentes parties à y contribuer avec des prédispositions positives, "car le monde entier nous attend". "Si on arrive à une plateforme commune, on verra quel est le meilleur moyen de la mettre en application, car, tout gouvernement n’est pas forcément capable de le faire", a-t-il déclaré, en restant évasif sur un éventuel remaniement, sa nature et son ampleur. Dans une déclaration aux médias, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré que la réunion avait débouché sur des propositions qui seront soumises à des commissions ad hoc censées plancher dessus dès demain, et présenter les résultats de leurs travaux à la fin de la semaine à une réunion analogue. Les propositions tournent, selon ses dires, autour du "programme de salut national" qui devra être adopté par le gouvernement, signalant que parmi les points évoqués est celui de traduire dans les faits la loi régissant le partenariat public/ privé. "L’important est que l’on se mette d’accord sur le programme, on décidera après qui va l’appliquer", a-t-il souligné, s’alignant sur la position présidentielle. La porte-parole de la présidence, Saïda Garrach, a annoncé que le comité des experts allait se réunir demain, mardi 15 Mai, pour convenir d’une mouture définitive du document de Carthage. Une réunion aura lieu à la fin de la semaine sous la présidence du chef de l’Etat pour s’accorder, d’une manière définitive, sur la teneur du document. Toutes les décisions seront prises lors cette réunion, a-t-elle dit, dans une déclaration aux médias. Gnet |