Tunisie/ Campagne anti-corruption : Que dira Chahed le 20 juillet à l’Assemblée ?

Publié le Vendredi 14 Juillet 2017 à 13:28
Youssef Chahed sera jeudi 20 juillet 2017 à l’hémicycle pour faire le point sur la campagne de lutte contre la corruption. Il aura à répondre aux interrogations des députés, lors d’une plénière annoncée de longue date, sur la stratégie nationale de lutte contre la corruption et la situation générale dans le pays.

Le coup de filet lancé la dernière semaine de Mai dans les milieux de la corruption et de la contrebande, a été applaudi par l’opinion publique. Le locataire de la Kasbah a gagné des galons de celui qui sait joindre l’acte à la parole.

Dès son accession à la primature, Chahed ne manquait pas une occasion pour affirmer la détermination de son gouvernement à combattre la corruption. Plus incisif que tous ses prédécesseurs sur ce dossier, le co-chef de l’exécutif a pointé, dans des déclarations médiatiques, "une mafia de la corruption" qui sévit dans le pays, dans l’administration et les rouages de l’Etat, en assénant que "la place des corrompus est en prison". Pour prouver son volontarisme, il se prévalait des lois votées et des centaines de dossiers transférés à la justice.

Mais tout cela semblait être, aux yeux des Tunisiens désabusés, une gesticulation sans lendemain, jusqu’à ce que les choses prennent soudain une tournure sérieuse, le 23 Mai dernier, avec les premières arrestations pour corruption, atteinte à la sûreté de l’Etat, contrebande, etc. 

L’information enfiévrait le tout Tunis et au-delà. Tout le monde s’emballait, avec une vox populi totalement acquise à la démarche du chef du gouvernement, sur fond de grincements de dents dans les milieux politiques.  Se déclarant, à coup de surenchères, officiellement engagés dans la lutte contre la corruption, histoire d’être en phase avec l’humeur populaire, les partis politiques ne cachaient pas leur embarras, voire leur malaise, invoquant le procédé des arrestations, qui ne serait pas respectueux de la légalité. Des critiques qui ont été vite mises en sourdine, lorsqu’il a été expliqué que les arrestations ont été effectuées, en vertu du décret du 26 janvier 1978, réglementant l’état d’urgence.

Ces péripéties et tant d’autres seront relatées par Youssef Chahed jeudi prochain au palais du Bardo. Le chef du gouvernement fera des révélations, inconnues jusque-là du grand public, sur les mobiles ayant motivé l’opération anti-corruption. Il aura à rassurer sur son caractère impartial et sincère, en n’étant pas sélective et en n’obéissant pas à des considérations partisanes, ni à des règlements de compte politiques, comme l’ont laissé entendre certains. 

Il réitéra l’engagement de son gouvernement à aller de l’avant dans sa bataille contre les corrompus, pour préserver les biens du peuple, protéger les ressources du pays, et assainir le climat des affaires, préalables à la relance de l’investissement local et étranger. 

Une action de longue haleine qui ne devra pas s’arrêter au côté répressif, mais induire de nouveaux rapports entre les acteurs de la société, régis par la seule force de la loi. La corruption a gagné du terrain après la révolution, et s’est emparée de tous les milieux.

La banalisation de ce fléau laissait craindre son institutionnalisation. Un coup de frein s’imposait ; la campagne sécuritaire en était un. Reste à la consolider par la promotion de la bonne gouvernance au niveau des institutions de l’Etat, l’administration, et les différents sphères d’activités, à travers la mise en place de nouveaux réflexes et de nouvelles règles qui dissuaderaient corrupteurs et corrompus. Aussi cette bataille ne devra pas être du seul ressort de l’exécutif, mais doit impliquer les instances indépendantes et la société civile, gages de sa pérennité.

Le véritable redressement de l’économie tunisienne, et la réussite des grandes réformes engagées, ne sauront aboutir sans que le pays ne se soit débarrassé du terrorisme et de la corruption ; deux fléaux qui l’empêchent d’avancer, freinent sa croissance, et ternissent son image à l’intérieur et à l’extérieur.
Gnet

 

Commentaires 

 
#1 Dieu vous donne la force.
Ecrit par Tunisien     15-07-2017 15:19
C'est difficile, mais on arrivera si on lâche pas.
Pour La TUNISIE et son peuple:
- L’opération anti-corruption est nécessaire et indispensable si on veut avancer pour le bien de notre pays.
- La bataille contre les corrompus contenue jusqu'au l'infini du grand échelle à bas échelle.
- Il faut qu'un jour on voie notre pays sans corruption et sans malfaiteurs.

- Si on rase pas le virus, on reste toujours malade.
Que Dieu vous donne la force Mr Chahed, les vrai Tunisiens sont de votre coté.
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.