Tunisie/ Budget 2018 : Un nouveau casse-tête pour le gouvernement ! |
Publié le Mardi 04 Juillet 2017 à 13:22 |
2018 sera une année difficile ; préparer son budget semble être un casse-tête pour le gouvernement. Déjà que boucler le budget de 2017 n’était pas chose aisée. N’eurent été les fonds débloqués par les institutions financières internationales, en prime le FMI suivi par la banque mondiale, la banque africaine de développement (BAD) en attendant les autres, le cap n’aurait pu être franchi. Pour l’Etat, le soulagement n’aura été que de courte durée, dans la perspective de 2018 et de ses défis quasi-insurmontables. Si l’état des finances publiques reste inchangé, si la croissance ne redémarre pas, et si l’économie ne sorte pas de son marasme, il ne restera plus qu’un seul recours : l’austérité et ses coupes budgétaires drastiques ; une hypothèse écartée, à ce stade, par le gouvernement. Bien qu’elle soit de mise dans sa version light, avec la rigueur budgétaire appliquée en ce 2017 (et le sera aussi en 2018) dans la fonction publique, induisant suspension des recrutements, non-remplacement des départs à la retraite, maîtrise des dépenses liées aux promotions et primes, etc. Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, a déclaré hier que l’année 2018 sera extrêmement difficile du fait des pressions grandissantes sur les finances publiques. Participant à une journée d’études parlementaires sur le principe de discrimination positive, le ministre a reconnu qu’il y a des difficultés à préparer le budget de 2018 qui avoisinerait les 36 milliards de dinars, soit une augmentation de 3 milliards de dinars, par rapport au budget de 2017, du fait d’une augmentation des dépenses au titre des salaires et de la hausse de la facture énergétique, entendez par là la subvention de l’énergie, celle qui est, en grande partie, à l’origine du creusement du déficit commercial. La solution ? La reprise de la croissance en est la principale à même de sortir le pays de l’ornière. Un vœu exprimé par tous les gouvernements post-révolution, mais qui n’a pas été toujours au rendez-vous. Des embellies intermittentes en termes de croissance, on en a connu, mais qui ont été souvent insuffisantes pour résorber les difficultés. Dans le cas d'espèce, Abdelkefi préconise une croissance de plus de 3 %, en guise de première solution pour faire face à cette situation. La deuxième solution qui n’est pas, selon ses dires, à l’ordre du jour, est celle de suivre une politique d’austérité. Il a ajouté qu’il n’était plus possible de poursuivre le même cheminement en matière de couverture du budget, soit le recours à la hausse des impôts, à l’endettement, ou à la privatisation, contre un marasme persistant des autres moteurs de croissance. Maintenant que les choses sont dites, sans aucun effet de surprise tant la situation est connue de tous, le gouvernement est attendu sur les modalités pratiques : Quelle politique adopter pour relancer la croissance sur le temps court ? La première chose à faire serait de capitaliser les indicateurs positifs enregistrés au premier trimestre de 2017, faire fructifier les signes de reprise du tourisme, du phosphate, des exportations... pour aller plus loin. Le gouvernement aura à construire sur le taux de croissance (2,1 %) du 1er trimestre 2017, pour faire mieux. Il doit accélérer les investissements publics et privés, créateurs de richesses et d’emploi. Il s’agit, ainsi, de promouvoir ce cercle vertueux investissement – croissance – emploi ; encore beaucoup plus facile à concevoir en théorie, qu’en pratique. La discrimination positive, l’objet de la journée parlementaire, pourrait y aider, si elle est activée, en donnant lieu à la dynamique salvatrice dans les régions. Face à une réalité de disparités régionales, le principe de discrimination positive fait l’unanimité, dira le ministre. L’application de ce principe a connu de nombreuses difficultés, à l’instar de la manière de l’adapter aux politiques publiques, et l’absence de précision au niveau des indicateurs de développement régionaux et locaux, a-t-il indiqué, ajoutant qu’une importante partie du budget de l’Etat a été allouée au développement régional après la révolution, sans qu’elle n’atteigne les objectifs escomptés. La situation sociale du pays, et les problèmes fonciers et réglementaires entravent, selon ses dires, la réalisation des projets dans les régions, outre la détérioration de la finance publique ayant redu plus difficile le financement des programmes de développement. Abdelkefi a évoqué l’intention d’impliquer des bailleurs de fonds étrangers pour financer les projets dans les gouvernorats marginalisés, dans le cadre de la réalisation du plan quinquennal de développement. Gnet
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Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 04-07-2017 13:46