Tunisie/ Blocage à l’ISIE : La transition démocratique marque le pas !

Publié le Mercredi 27 Septembre 2017 à 13:13
Visiblement, les municipales sont renvoyées aux calendes grecques, au grand dam des Tunisiens qui assistent, résignés, à la dégradation méthodique et continue de leur environnement et milieu naturel. Avec le deuxième fiasco consécutif, vécu hier mardi à l’hémicycle, où le second tour du scrutin n’a pas dégagé la majorité requise (109 voix) pour un candidat, afin qu’il puisse prendre les rênes de l’instance électorale, celle-ci se trouve bloquée, et enchaînée, avec un président intérimaire dont les prérogatives et le champ d’action sont limités, et le processus électoral ainsi suspendu. Une situation devant se poursuivre jusqu'à la nouvelle session parlementaire qui s'ouvre le 17 octobre prochain.

L’ISIE était pourtant fin-prête pour mener à bien le processus électoral, et organiser le scrutin dans les meilleures conditions, pour peu que les vacances en son sein soient pourvues. Les choses ont néanmoins traîné, et cette instance qui a jusque-là bien fonctionné, pour avoir mené avec succès législatives et présidentielle ayant consolidé la construction démocratique dans le pays, a basculé le jour de la démission surprise de son ancien président et de deux de ses membres.    

Outre le blocage au niveau de l’ISIE, l’impréparation à appeler les électeurs aux urnes pour choisir leurs conseils locaux, touchent d’autres aspects, à l’instar de la mise en place des tribunaux administratifs et des Cours des comptes dans les régions, et l’adoption du Code des collectivités locales, encore dans les tiroirs de l’Assemblée.

Avec ses 346 articles, ce nouveau cadre juridique sans lequel, le scrutin aura du mal à avoir lieu, a fortiori que de nombreux partis opposent un refus catégorique à la tenue des élections sur la base de l’ancienne loi, prendra du temps à être discuté et adopté, d’abord en commission, et ensuite en plénière.

Autant de procrastinations qui, réunies, risquent d’hypothéquer la tenue du scrutin en Mars 2018, comme le préconise l’ISIE, et confirment ainsi leur report sine die,  mettant à mal le processus transitoire qui demeurera inachevé, en l’absence d’autorités locales élues appelées à veiller sur la gestion et la propreté des villes, et empêchant la mise en application de la constitution, notamment de son chapitre 07 consacré à la gouvernance locale.

Ce nouvel achoppement émane d’une profonde crise de confiance au sein de la classe politique, que, ni les années qui s’écoulent, ni l’éloge fait, sans cesse, au consensus et ses vertus, n’arrivent à dissiper. Cela traduit aussi une alliance au pouvoir fragile, prompte à voler en éclats à tout instant, au gré des aléas.

La coalition gouvernementale, construite sur la base d’un pacte, le fameux document de Carthage, ne semble être que de façade. Sinon, comment peut-on imaginer que des partis participant au même gouvernement, travaillant sur un programme commun, et poursuivant les mêmes objectifs, partent chacun de son côté à l’Assemblée, avec l’incapacité de leurs groupes parlementaires respectifs de choisir un candidat, et de lui donner le nombre de voix requis (109), alors qu’ils en totalisent beaucoup plus, si l’on considère les blocs d’Ennahdha, Nidaa et Afek ; le noyau du gouvernement Chahed.  

Encore une fois, la classe politique rate le coche, et manque d’exemplarité et de conscience envers l’intérêt suprême de la nation, accentuant ainsi le malaise qui traverse la société, dont elle est, en grande partie, à l’origine.  
Gnet
 

 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie/ Blocage à l’ISIE : La transition démocratique marque le pas !
Ecrit par khaled     29-09-2017 08:45
excellente analyse
 
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