Tunisie/ Banque Lazard : Afek a perdu tout sang froid !

Publié le Jeudi 05 Novembre 2015 à 17:54
Yassine Brahim, numéro un d'Afek Tounes. Les dirigeants d’Afek Tounes volent au secours de Yassine Brahim. Ils multiplient les sorties médiatiques pour dire la probité du ministre, et sa démarche irréprochable dans le dossier de la banque Lazard, tirant à boulets rouges sur le député Mehdi Ben Gharbia, qui a fait éclater l’affaire vendredi 30 octobre, en interpellant le ministre au sein de la commission des finances à l’Assemblée.

Ben Gharbia est accusé d’instrumentalisation politique, de politique politicienne et de populisme. Il lui est reproché d’avoir mobilisé une équipe au sein de Tunisair pour servir ses propres intérêts, et qu’un rapport de l’inspection générale serait en cours, à ce sujet. On fait allusion à la licence qu’il vient d’avoir pour lancer sa compagnie aérienne cargo, et on l’accuse de servir de devanture pour des personnes qui rejettent les réformes, et qui veulent garder les privilèges entre les mains d’une minorité.

Les foudres de l’appareil d’Afek s’abattent sur Mehdi Ben Gharbia et l’accablent de toutes les charges, pour avoir osé critiquer le numéro un du parti, Yassine Brahim. L’on se demande pourquoi une telle levée de boucliers. Pourquoi s’en prendre avec une telle virulence au député qui n’a fait que son travail, en posant une question au ministre au sein d’une commission parlementaire, une pratique des plus banales. La mission d’un député n’est-elle pas d’interroger les membres du gouvernement,  de leur demander des comptes, d’en contrôler l’action, dans le cadre du contrôle exercé par le pouvoir législatif sur le pouvoir exécutif.

Si le ministre du Développement n’a rien à se reprocher et s’il a fait les choses dans les règles de l’art, pourquoi n’avoir pas répondu avec sérénité aux interrogations du député et des médias, et leur expliquer les tenants et aboutissants de ce supposé contrat entre son ministère et la banque Lazard.  Il est dommage que dans cette affaire comme dans tant d’autres, on oublie le fond, et on s’intéresse à la périphérie.

Les principaux points à démontrer sont les suivants : Y-a-t-il eu intrusion ou non dans l’élaboration du plan quinquennal du développement, d’une partie étrangère, en l’occurrence ladite banque d’affaires ? Quelles sont les étapes qui ont été suivies en matière de préparation du plan, et quelles sont les parties gouvernementales et non-gouvernementales qui y ont pris part ? Les priorités du plan ont-elles été déterminées, si oui, par qui, sur quelle base, selon quel échéancier, et pour quels objectifs ? S’agissant de la banque d’affaires en question, pourquoi n’y a-t-il pas eu appel d’offres, comme il est d’usage ? Et quels sont les arguments qui plaident pour le choix  d’une banque étrangère, et non d’un bureau de conseil local, les organismes analogues étant légion dans le pays ? C’est-à-dire que le ministre et ses compagnons au lieu de s’énerver, de perdre leur sang froid et de tomber dans le degré primaire de la politique, mus par des mobiles purement partisans, auraient dû développer un argumentaire précis, et tirer les choses au clair devant l’opinion publique.

Les dirigeants d’Afek ont fait montre de beaucoup de susceptibilités, dans cette affaire, encore entourée d’opacité, c’est d’autant plus étonnant qu’une telle attitude émane de dirigeants de la nouvelle génération politique, qui se disent ouverts, partisans de la transparence, et de l’open-Gov et se présentent comme l’incarnation du génie tunisien, étant pour la plupart des diplômés des grandes écoles et des universités prestigieuses. Tout cela leur impose plus que d’autres d’être zen et d’accepter les règles du jeu démocratique. Cela sous-tend que si le ministre s’est trompé et a fait les choses dans l’approximation, il doit rendre des comptes et en assumer la responsabilité, et si sa démarche est réglo et nickel, et se sent objet d’injustice, il doit en faire la démonstration d’une manière insoupçonnable. Sinon, on aurait tendance à croire que le ministre est ses camarades sont partisans de l’adage qui dit : Faites ce que je dis, mais  ne faites pas ce que je fais.

Pour revenir à Mehdi Ben Gharbia et les accusations qui lui sont adressées par Afek, dans ses rapports avec la compagnie Tunisair. Si le parti détenait un dossier compromettant contre le député, pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt, et saisi la justice. Car, le but est de dénoncer les abus et d’empêcher que quiconque, quelle que soit sa position, ne jouisse de l’impunité, et non de recourir à une attitude vengeresse, le moment venu. C’est vrai qu’on ne fait pas la politique avec des gants blancs.
H.J.

 

Commentaires 

 
+1 #2 Le populisme
Ecrit par Hatem     07-11-2015 00:36
Être patriote devient denrée rare en TUnisie . Défendre MBG n'est qu'une façon de blanchir les opposants à tout changement dans ce pays . Leur intérêt est la priorité . ´
 
 
+2 #1 Mr Viagra
Ecrit par VraiBizertin     06-11-2015 17:44
MBG est un corrompu et un traitre ,Nous devons mettre fin au discours populiste
 
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