Tunisie/ ANC : Mehdi Jomaâ présente un programme axé sur les priorités

Publié le Mardi 28 Janvier 2014 à 17:09
Mehdi Jomaâ ce mardi lors de la séance de vote de confiance à l'ANC.Mehdi Jomaâ a évoqué les difficultés qui émaillent le processus transitoire, d’ordre sécuritaire, économique, social et politique. Le chef du gouvernement désigné a présenté, ce mardi 28 janvier lors d’une plénière consacrée au vote de confiance au nouveau gouvernement, "un programme axé sur les priorités" conformément, a-t-il dit à la situation critique que traverse le pays. Il a souligné d’emblée que "l’objectif ultime de ce gouvernement est d’acheminer la Tunisie vers des élections générales libres et transparentes".

"Parvenir aux élections requiert de s’appuyer sur deux principaux piliers. Le premier est celui de répandre la sécurité et la sérénité", a-t-il souligné.

"Notre pays est aux prises avec des défis sécuritaires dangereux", a-t-il dit, évoquant  les crimes odieux contre les martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui ont constitué "un choc" pour les Tunisiens. "Nous œuvrerons à mobiliser tous les moyens pour révéler la vérité et présenter tous les coupables à la justice", s’est-il engagé. Jomaâ a promis de renforcer la coordination et la collaboration avec nos frères des pays voisins, valorisant leurs efforts en matière de sécurisation des zones frontalières communes.

Il s’est engagé à faire face à toues les menaces. "Si le terrorisme menace la pérennité de l’Etat, la contrebande, le crime et l’incitation au chaos visent son entité économique et financière", a-t-il souligné, affirmant sa détermination "à faire face à ces menaces avec l’autorité de la loi".  

"La révolution a un Etat qui la protège"
"On est appelé tous à protéger les libertés, et le droit d’organisation en évitant l’incitation à la violence, l’appel à la haine et les agressions contre les concurrents politiques", a-t-il indiqué, affirmant que "la révolution a un Etat qui la protège". "Il n y a pas de place pour le terrorisme dans notre pays, nous sommes un peuple qui rejette la violence", a-t-il dit, évoquant "une bataille décisive en vue la préservation de notre projet sociétal civilisationnel,  notre régime républicain et notre jeune démocratie".

Le deuxième pilier est le redressement de la situation économique et financière. Jomaâ a souligné que les actions menées par les gouvernements qui se sont succédé pour répondre aux revendications sociales, à travers "une plus large intervention en faveur des couches défavorisées, l’intensification des recrutements dans le secteur public, la hausse du volume des salaires, ont donné lieu à un accroissement sans précédent de la masse salariale, et à une augmentation du volume de compensation à 300/100".

"Mais, nous devons être sincères avec nous-mêmes, ces mesures exceptionnelles ont-elles été accompagnées par plus d’effort ? Ont-elles contribué à améliorer la productivité ? Ont-elles contribué à améliorer le niveau de vie du citoyen ? L’on se demande sur l’efficience de cette démarche reposant sur l’augmentation de la dépense publique et le recours à l’endettement à la lumière de la baisse du taux de croissance", s’est-il interrogé, admettant que la réponse est fatalement par la négative.  

"Il n’est plus permis aujourd’hui de poursuivre sur la même voie, sinon notre révolution sera menacée dans ses principes et ses objectifs", a-t-il indiqué. Il a prôné des solutions permettant de réhabiliter "la valeur du travail et de rétablir la confiance des partenaires". "Cette situation requiert que l’on arrête l’hémorragie et la dégradation financière, que l’on relance la machine économique, que l’on crée des postes d’emploi, que l’on relance la réalisation des projets d’infrastructure, que l’on développe les régions, avec la rationalisation du dispositif de compensation, la réforme des caisses sociales et de l’assurance santé, le sauvetage des entreprises publiques et la réanimation de la finance publique".

"Ces actions requièrent des réformes structurelles et des ressources financières qu’on ne peut assurer par nos ressources propres à elles seules", a-t-il dit, ajoutant "nous comptons sur nous-mêmes, sur la solidarité des Tunisiens, et nous aspirons au soutien des frères et amis de la Tunisie et des institutions de financement pour nous appuyer dans cette étape critique de la transition démocratique".

Une loi de finances complémentaire
Le futur locataire de la Kasbah a annoncé  l’élaboration d’une loi de finances complémentaire, "profitant au citoyen, et améliorant la maitrise des équilibres budgétaires et augmentant la capacité compétitive de notre économie nationale".  

"La Tunisie a besoin d’un apaisement social", a-t-il ajouté, se disant confiant dans "le sens de coopération et de consensus des organisations participant au dialogue national". Il a appelé à réactiver le contrat social conclu à l’ANC lors du deuxième anniversaire de la révolution, et à créer le conseil national du dialogue social.

Le chef du gouvernement désigné a prôné les valeurs "du travail, de l’effort, de l’audace et de l’initiative, sans lesquelles, notre économie ne connaîtra pas la détente et ne se développera pas". Il a appelé les Tunisiens à rompre avec les pratiques préjudiciables à notre économie nationale. "Il n’y a pas lieu de tolérer l’anarchie et le blocage du travail et de la production, tout en garantissant le droit de manifestation et de protestation pacifique".  

"Si on arrive à répandre la sécurité et la sérénité et à redresser la situation économique et financière, on aura instauré la stabilité et un climat propice aux élections", a-t-il dit, mais "ceci n’aboutira pas si le gouvernement ne parvient pas à réaliser la cohésion de tous les Tunisiens autour de ces objectifs dans le cadre d’un large consensus national", a-t-il prôné.  

"La bataille pour l’emploi est longue, difficile et compliquée
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"Les mutations sociales, économiques et culturelles et démographiques ont transformé les jeunes en un grand acteur social mais les ont rendus plus fragiles, outre la baisse des opportunités d’insertion professionnelle à cause de l’incapacité de l’économie nationale à résorber les diplômés des universités et des grandes écoles", a-t-il affirmé, estimant que l’emploi est en tête des difficultés économiques auxquelles se heurtent la Tunisie. "L’emploi est un droit,  mais la bataille pour l’emploi est longue, difficile et compliquée. L’Etat assume sa responsabilité, les jeunes doivent assumer une partie de la responsabilité à travers l’initiative, l’acquisition des aptitudes et le  compter sur soi", a-t-il exhorté.  

"La Tunisie peut se transformer d’un modèle reposant sur les privilèges préférentiels pour la main d’œuvre à un modèle fondé sur la haute valeur ajouté à même de la rendre une destination technologique et numérique", a-t-il indiqué, promettant de renforcer les programmes de consolidation de l’employabilité, de relancer la nouvelle stratégie de formation professionnelle et d’arrêter l’accroissement du chômage. «Je suis sûr que le secteur privé va jouer un rôle pionnier en matière de création d’emplois et de stages notamment en faveur des diplômés du supérieur".

Il a promis de renforcer les liens des Tunisiens à l’étranger avec leur patrie, d’en renforcer la présence et la participation aux affaires nationales, et de relancer le conseil supérieur des tunisiens de l’émigration. Il s’est également engagé à élargir la coopération avec nos frères de l’espace maghrébin, de la région arabe, et d’ouvrir de nouveaux horizons à nos entreprises économiques en Afrique, outre la coopération avec nos partenaires en Europe, en Amérique et en Asie.  

Révision des nominations selon la compétence et l’impartialité
"Notre pays a souffert des polarisations et les tiraillements partisans, confessionnels et idéologiques, ainsi que des tentatives de division et d’annihilation de l’autre", a-t-il regretté, appelant à faire montre de sens de solidarité pour mettre la Tunisie sur une trajectoire de succès. "Le devoir appelle que tout le monde travaille en commun pour préparer un climat sain pour les élections", a-t-il admis.

"Nos nous engageons préparer le climat approprié à la concurrence saine pendant les élections, à assurer la neutralité des gouverneurs et les administrations qui en relèvent à travers la révision des nominations selon les critères d’impartialité , de compétence et d’intégrité dans toues les fonctions en relation avec les élections".

Il a promis "de garantir l’impartialité de l’administration et de la préserver des tiraillements politiques", estimant que "notre pays a besoin de la consécration de l’autorité de l’Etat, de ses institutions, de ses lois et de ses symboles".

Il s’est engagé "à travailler en coordination avec les institutions de l’Etat, la présidence et l’Assemblée nationale constituante, à raffermir les liens avec tous les partis,  les organisations et toutes les composantes de la société civile, et à appuyer les forces de la science, du travail et de la production".  Et d'ajouter : "On travaillera en toute transparence et on se tiendra à la même distance de tout le monde".

Il a promis un gouvernement engagé en faveur "des dispositions de la constitution, du consensus national et de la feuille  de route, un gouvernement qui œuvrera à faire réussir les prochaines élections, qui  fera prévaloir les objectifs de la révolution, défendra les valeurs de la République et garantira les droits et libertés".

Gnet


 

Commentaires 

 
-3 #1 المهدي
Ecrit par james-tk     28-01-2014 22:37
Je n'y crois pas un instant à ses balivernes!C'est un gouvernement troïka ter,je ne vois pas comment il va s'y prendre pour sortir le pays du marasme dans lequel il s'est englué? Déjà,certains ministres au passé sinistre,sont contestés d'entrée,celui des affaires religieuses,de la justice,du tourisme,et la liste risque fort bien de se prolonger?
 
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