Tunisie/ ANC : Ali Laâridh annonce une maîtrise des dépenses en 2014

Publié le Mercredi 25 Décembre 2013 à 11:36
Ali LaâridhL’Assemblée nationale constituante a entamé ce mercredi 25 décembre la discussion du projet du budget de l’Etat de l’année 2014. Conformément aux usages, la plénière a commencé par la déclaration du gouvernement, présentée par Ali Laâridh. Le chef du gouvernement sortant a énuméré les actions qui ont été menées par son gouvernement lors de l’année écoulée, malgré une conjoncture nationale et internationale difficile. Il a loué les réalisations importantes de l’institution militaire, sécuritaire et douanière en matière de lutte contre le terrorisme, la violence, le crime organisé, faisant valoir les développements sensibles au niveau de leur prestation.

Le Locataire de la Kasbah s’est réjoui de l’adoption de la loi sur la justice transitionnelle, qui "va rendre justice aux victimes des deux ères (ndlr : de Bourguiba et de Ben Ali), à compter de l’année 1955, à travers le questionnement, la reddition des comptes, pour parvenir à la réconciliation". Il a indiqué que 29 millions de dollars d’avoirs spoliés ont été restitués en 2013, et les efforts se poursuivent en la matière.

Ali Laâridh a déclaré que son gouvernement a avancé en fonction des quatre priorités à savoir la relance de l’action politique en vue de l’adoption de la constitution et la tenue des élections, la restauration de la sécurité, et la lutte contre le terrorisme, la relance de l’économie, et la relance de la justice transitionnelle et la lutte contre la corruption.

Laâridh a indiqué que le projet de budget de l’Etat de l’année 2014 a été élaboré au milieu de défis imposés par le prolongement de la période transitoire, par une conjoncture internationale difficile, notamment en Europe, notre principal partenaire, et par la flambée des cours du pétrole. Il a fait état de "pressions sur le budget de l’Etat, ce qui a requis une nécessaire maîtrise des dépenses, notamment après avoir répondu aux besoins urgents et aux revendications sociales grandissantes".  

Sans prononcer le mot rigueur ou austérité, qui font recette en dehors de nos frontières dans cette conjoncture de crise, Laâridh a affirmé qu’"une maîtrise des dépenses sera suivie en 2014 par rapport à 2013, s’agissant des dépenses de gestion, et de celles allouées à la masse salariale et au dispositif de compensation, ce qui ramènera le déficit, à 5,7 % du PIB".

Les prévisions de la loi de finances 2014 tablent sur un taux de croissance de 4 %, ce qui va accélérer la création des emplois, consolider les ressources propres de l’Etat, et redynamiser les investissements privés, notamment avec la réactivation du nouveau code d’investissements.

Des actions seront menées pour réduire les pressions sur le taux de change du dinar et maîtriser l’évolution des prix, en préservation du pouvoir d’achat des citoyens, a-t-il souligné en substance.

Le locataire de la Kasbah a plaidé pour "la rationalisation des revendications sociales," promettant "la poursuite de la réforme du dispositif de compensation afin qu’il soit orienté vers ceux qui le méritent et les couches démunies".

L’immensité des défis au niveau des dépenses nous incite à redoubler d’efforts pour mobiliser les ressources du budget de l’Etat qui proviendraient à raison de 27,8 % du taux d’endettement, et de 72,2 % de ressources propres, a-t-il dit.

La maîtrise des équilibres généraux est tributaire du parachèvement des réformes économiques et financières, a-t-il indiqué, évoquant l’audit réalisé dans les trois grandes banques STB, BH et BNA en vue de diagnostiquer les dysfonctionnements, et mettre en œuvre une stratégie à même de développer ces banques afin qu’elles répondent aux standards internationaux en matière de gestion et de gouvernance.

Selon son estimation, "la prestation de l’économie nationale a été positive en 2013, mais en deçà du seuil escompté",(...) vu "le développement négatif" enregistré dans les secteurs des mines, et de l’agriculture, avec le recul de la récolte céréalière du fait du déficit pluviométrique.

Appel au parachèvement de la période transitoire

Il a déclaré que  315 nouveaux projets ont vu le jour en 2013,  et que parmi les principales réalisations de l’année fut la création de la Commission supérieure d’investissement qui a accordé l’autorisation à plusieurs grands projets, entre autres, à Gabes, l’Ariana, et Tabarka. Des projets dont le volume d’investissement s’élève à 3400 millions de dinars, en créant 20 000 emplois au cours des étapes de préparation, de réalisation et lors de leur entrée en activité.

En 2013, le développement régional a pris une grande place, avec l’amélioration de 415 km de routes, l’introduction de l’eau potable dans plusieurs foyers et l’électricité auprès de 7360 foyers, selon le chef du gouvernement. 400 familles ont également bénéficié du programme d’éradication des habitations précaires, et 2000 familles ont eu droit aux aides pour l’amélioration de l’habitat.

En 2014 les efforts de l’Etat seront concentrés sur l’infrastructure, en construisant, entre autres, des routes, comme celle de Boussalem jusqu’aux frontières algériennes, Enfidha, Kkairouan, sidi Bouzid et Gafsa.

Il est également prévu de sécuriser le réseau ferroviaire, et réhabiliter le bassin de Madjerda et de construire 5 bassins de récolte d’eau.

En 2014, il est prévu de démarrer la construction d’une centrale de dessalement de 50000 mètres cubes d’eau de mer  par jour. 228 quartiers populaires seront réhabilités la même année, et 15 centres d’assainissement des eaux seront crées, ainsi que 25 zones industrielles.

Par ailleurs, 235000 familles bénéficieront de la gratuité des soins, tandis que se poursuivront les efforts pour l’éradication des habitations archaïques, expliquera Lâaridh.

« Des études sont en cours pour une réforme du système de soins dans le but d’épancher les dettes ; il ne faut faire face à cette responsabilité, longtemps évitée, et lui trouver une solution salutaire. En 2014, on travaillera à améliorer le secteur de la santé », a dit Lâaridh

La stabilité politique réelle requiert la présence d’un gouvernement légitime investi pour sur une longue période, a-t-il indiqué, appelant à mettre fin à la période transitoire au plus vite et à accélérer la tenue des élections pour attirer plus d’investissements. Les conditions sécuritaires ne sont pas insurmontables, nous sommes capables de nous montrer responsables, en faisant face aux menaces, et à l’instabilité, chose qui reflète le bon sens de nos gouvernants et de notre élite », a-t-il terminé.
Gnet


 

Commentaires 

 
+3 #1 ZIDOU HABLOUNA!!
Ecrit par Tunisien     25-12-2013 18:52
Quand j’ai lu cet article et ce rapport qui montre en chiffre et en pourcentage que tout va bien !!, et bien je dis pourquoi on veut changer le chef et son gouvernement ?
Mais quand je voie réellement l’état des routes (surtout l’autoroute qui fait Tunis Sfax), les ordures partout, les légumes pourries qui sont en vente et avec un prix imaginable et bien j’ai conclu qu’il y a quelque chose qui cloche !! L’exemple dit : (On cache les rayons du soleil avec un tamis).
Il faut dire la vérité que nous sommes dégrades en situation et surtout en pouvoir d’achat et tout va mal.
Si on déclare de cette manière ! Ce qu’on est entrain de cacher la vérité. Mais les Tunisiens ne sont pas inconscient et savent bien sur quelle situation ils sont.
Voir bien Mr Ali si on peut rattraper la bonne marche !!
 
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