Tunisie/ Alliances politiques : une guerre de position et de survie ! |
Publié le Mardi 04 Février 2014 à 17:50 |
Maintenant que tous les partis politiques sont en dehors de la sphère du pouvoir, et que le pays est dirigé par un gouvernement apolitique, l’intérêt semble se focaliser sur les élections, soit les premières présidentielles et législatives à même de faire passer la Tunisie du transitoire au durable. Pour certains partis, dont la place ne cesse de s’amenuiser dans les sondages, affronter les prochaines élections d’une manière esseulée revient à un suicide politique. Les spéculations vont bon train sur les futures alliances politiques en prévision des prochaines échéances électorales, prévues en fin 2014. A l’heure qu’il est, on en est aux déclarations d’intention. Les partis, toutes appartenances politiques et idéologiques confondues, semblent enthousiastes à l’idée de se rassembler dans des coalitions et des fronts électoraux. Les motifs sous-jacents à ce choix varient, même si toutes les formations politiques cherchent à tirer les enseignements des précédentes élections, celles du 23 octobre 2011. Cela suppose une transformation en vue de la physionomie du paysage politique, avec l’avènement de nouvelles forces politiques, que l’on croyait invraisemblables, il y a peu. Des métamorphoses, l’échiquier politique en a connu pas mal depuis la révolution. La première correspondait à la profusion consécutive au 14 janvier, laquelle s’est poursuivie le 23 octobre, avec des partis qui ont fait cavalier seul devant le verdict des urnes. Le scrutin leur a servi de test pour connaître leur poids réel. Cette démarche s’est révélée inefficiente et préjudiciable, notamment pour les partis se proclamant de la famille démocratique, progressiste, moderniste, dont le maigre score a été imputé essentiellement à l’effritement des voix. Mais depuis le lendemain des dernières élections, que d’eau a coulé sous les ponts. Des alliances se sont faites et défaites, d’autres ont résisté aux tempêtes. Côté vainqueurs, le choix s’est porté sur une alliance entre islamistes modérés (Ennahdha) et laïcs modérés (CPR et Ettakatol) ayant donné lieu à une coalition tripartite, dont le règne a duré un peu plus de deux ans : du lundi 26 décembre 2011 au mardi 26 janvier 2014. La troïka qui paraissait, par moments, au bord de l’éclatement, et que l’on prédestinait, à une certaine période, à un élargissement, aura survécu aux chocs, avec deux principaux changements : succession d'Hamadi Jebali par Ali Lâaridh, et attribution des ministères de souveraineté à des personnalités indépendantes. Dans le camp de l’opposition, les coalitions ont été plutôt changeantes, et ne se sont pas toutes inscrites dans la durée. En avril 2012, le parti al-Joumhouri est né avec la fusion du PDP, d’Afek Tounes, et d’autres partis centristes. L’avènement de Nida Tounes conduit par l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, quelques mois après, a redistribué les cartes au sein de l’opposition, et a impacté le paysage politique et le rapport des forces. Chose qui a donné lieu à la naissance de l’Union pour la Tunisie, avec initialement trois partis, Nida Tounes, Al-Joumhouri, al-Massar, rejoints dans un deuxième temps, par deux autres partis. Entretemps, les membres d’Afek font défection, et quittent al-Joumhouri pour ressusciter leur ancien parti socio-libéral Afek Tounes. Al-Joumhouri quitte l’union pour la Tunisie, à l’issue de la réunion de son comité central les 28 et 29 décembre, pour motif de "son échec à se transformer en un pôle politique électoral, comme le prévoit son texte fondateur". Reste le front de Salut national qui s’est raffermi dans la foulée de la crise égyptienne et de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, mais qui semble avoir perdu quelque peu de son aura, après l’adoption de la nouvelle constitution et l’intronisation du nouveau gouvernement. Dans cette période censée nous acheminer aux prochaines élections, la dialectique classique pouvoir/opposition n’est plus de mise. Le nouveau gouvernement issu d’une démarche peu ou prou consensuelle sera certes suivi, et ses actes évalués et jugés, notamment pour qui est de son indépendance et sa neutralité, par rapport aux différentes forces politiques. Mais, la vraie bataille se jouera en dehors de l’arène du pouvoir, ce sera dans les meetings, où les leaders politiques puiseront dans leur don oratoire, pour attaquer l’adversaire et rallier l’électorat à leur cause. En attendant que le code électoral soit prêt dans les prochaines semaines, et que l’instance électorale annonce une date définitive des prochaines élections, l’ordre du jour des instances dirigeantes des partis sera axé sur les probables et futures alliances. Les partis de l’ex-opposition, se montrent enthousiastes à toute coalition, voire à un front électoral, sur une base démocratique, progressiste. C’est le cas d’al-Joumhouri dont le rapprochement avec Afek tounes et l’alliance démocratique est vraisemblable ; du front populaire qui pourra élargir sa base à des partis nationaliste, de gauche ou autres... Côté ex-pouvoir, le CPR et d’Ettakatol pourraient choisir le maintien de la coalition avec Ennahdha. Le parti islamiste plaide, lui, pour la coalition la plus large possible pour la gestion des affaires du pays au lendemain des élections. "La Tunisie doit être dirigée par le consensus", martèle son président. Ennahdha tend la main même à son ancien ennemi, Nida Tounes. Rached Ghannouchi a déclaré hier au JT de 20 heures, que son mouvement est ouvert à toutes les alliances sans exclusion. Le président de Nida Tounes, Béji Caïd Essebsi, n’exclut pas cette éventualité, "pourvu que l’on arrive à un programme commun", a-t-il déclaré au même JT. La politique a des raisons, que la raison ne connaît pas ! H.J. |
Commentaires
Ecrit par Lautruche 05-02-2014 13:08
J'espère juste que ce parti saura écarter les Maater et Ben Amor une bonne fois pour toute!
Ecrit par khammous 04-02-2014 23:22
Ecrit par Acadien 04-02-2014 18:23
Ecrit par Ortho 04-02-2014 18:21
Le reste des partis ne sont que poussières insignifiantes.