Tunisie/ Présidentielle : Ennahdha, FP et autres : La tactique du second tour

Publié le Jeudi 18 Décembre 2014 à 18:11
Dimanche 21 décembre, la Tunisie élira son président. A trois jours du second tour de la présidentielle, le paysage se clarifie, les soutiens des deux finalistes de la présidentielle ne font plus mystère. Les principaux partis politiques ont rendu public leur position officielle et définitive, envers le scrutin du 21 décembre.

Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki et leur équipe de campagne, ont désormais les principales données en main pour pouvoir établir des pronostics quant à l’issue du deuxième et dernier round de la course vers Carthage. Toujours est-il que l’attitude des électeurs reste difficilement envisageable, et il n’est pas dit que la base va suivre systématiquement le mot d’ordre, quel qu’il soit, de la direction ; le facteur surprise reste ainsi très présent lors de l’élection de dimanche.

Le report des voix va tout naturellement trancher la compétition. Les forces politiques qui comptent le plus dans ce second tour, sont celles dont les candidats ont été classés parmi les cinq premiers à l’issue du premier tour, en l’occurrence, le front populaire, l’union patriotique libre et le courant al-Mahaba. C’est aussi Ennahdha, un mouvement de masse, dont les électeurs et sympathisants sont en mesure de  faire basculer la balance en faveur de tel candidat, ou de l’autre.  

Si l’UPL de l’homme d’affaires Slim Riahi a choisi clairement son camp, en se rangeant derrière le candidat de Nida Tounes, et en s’engageant activement dans sa campagne, les trois autres forces ont adopté des procédés moins directs, à chacune ses motifs et ses stratégies.

Le courant al-Mahaba a annoncé avoir laissé la liberté de choix à ses électeurs de choisir le candidat le plus habilité à remplir la fonction présidentielle. Comme à son habitude, son leader Hechmi Hamdi multiplie les déclarations et les virevoltes. Sans donner de consigne de vote claire, et après avoir affirmé que les deux candidats sont à même d’occuper le fauteuil présidentiel, il a appelé dans un communiqué "à voter pour le candidat qui est le plus proche de la protection des libertés, celui qui promeut l’islam modéré, et est aux côtés des démunis".

Le Front populaire, lui, n’a pas osé exprimer un soutien clair à Béji Caïd Essebsi, pourtant ce n’est pas l’envie qui semble manquer à sa direction. D’autant plus que le Front populaire et Nida Tounes étaient des alliés dans le cadre du front de salut national et du fameux sit-in du Bardo, un épisode qui les a rassemblées, et leur a fait oublier leurs anciennes inimitiés.

Mais à chaque étape ses exigences, le FP s’est efforcé à trouver une parade à l’occasion du second tour de la présidentielle, pour ne pas heurter la sensibilité de sa base, en limitant son choix à deux éventualités : soit  cocher BCE sur le bulletin de vote, soit voter blanc.
L’essentiel est de boycotter le président sortant et de lui barrer la route.

Le Front populaire a l’air de ne pas avoir pardonné à Moncef Marzouki son alliance avec Ennahdha, c’est ce qui explique ses anathèmes récurrents à son encontre. La coalition conduite par Hamma Hammami considère existentielle, sa bataille avec le mouvement islamiste, et son attitude à son égard procède d’une extrême idéologisation.

Reste la position d’Ennahdha, qui demeure inchangée, à quelque nuance près, envers le premier et le second tour, soit la neutralité, et la liberté de choix accordée à ses électeurs de choisir la personnalité la plus habilitée à conduire le pays.

Indépendamment de la traduction de cette position sur le terrain, et du comportement qu’auront ses électeurs, le jour du scrutin, le mouvement islamiste semble être soucieux, à travers son attitude, de ne contrarier personne et d'être l’ami de tous.

En apparence, le mouvement chercherait à être conséquent avec lui-même et à mettre en conformité  ses positions politiques, avec son appel au consensus, et ses mises en garde insistantes contre l’exclusion et la polarisation idéologique. En creux, Ennahdha a à cœur à participer pleinement au pouvoir, non seulement au législatif (où il représente la deuxième force), mais aussi à l’exécutif, c'est-à-dire au gouvernement qui sera formé, et conduit par Nida Tounes.

Tous les remous qui l’ont traversé de l’intérieur, ont pour origine cette peur de l’avenir exprimée différemment par ses leaders. Bien qu’ils se veuillent rassurants, quant au non retour du despotisme et de la répression, les caciques d’Ennahdha penseraient que le principal gage contre les dérives de ce type est leur présence au gouvernement d’unité nationale auquel ils appellent de leur vœu, d’où leurs sollicitations allusives et persistantes au parti de la majorité parlementaire, qui ne sont pas, jusque-là, accueillies avec un grand enthousiasme.
H.J.


 

Commentaires 

 
#4 FATALES
Ecrit par eshmoun     21-12-2014 11:56
Origine:gauche+ Agenda étranger(Quatar+fce24+certaine s sympathies gauloises +ou- affichées +LPR+prédicateurs en mal de tribune + contradictions + compromissions+ambiguïtés+++... et j'en passe.... = "Lait de Poule" indigeste?ou bien crypto-islamisme? ...étudiant attardé peut-être?en tous cas déroutant voire inquiétant et dangereux dans cette circonstance ;et si c'est un "lait de poule ,à éviter de consommer vu risque d'empoisonnement.
 
 
#3 Un pas vers la sortie
Ecrit par Chabab     20-12-2014 09:41
En votant Moncef Marzouki le peuple tunisien s'arc-boute aux valeurs universelles et barre la route à l’Archaïsme.
 
 
-1 #2 Votez pour l'avenir
Ecrit par Citoyen libre     19-12-2014 14:42
Essebsi a été médiocre dans les médias hier et aujourd'hui... Un vieil homme qui ne peut même plus se contrôler. Votez l'avenir, votez la liberté, votez Moncef Marzouki...
 
 
#1 je n'irais pas voter
Ecrit par Royaliste     18-12-2014 18:37
en gros Marzouki paye pour son bilan médiocre, même ses alliés d'hier, nahdha, Nejib Chebbi... n'osent pas le supporter en publique.
 
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