Tunisie/ 2018 : Entre austérité et relance, ce sera le paradoxe budgétaire !

Publié le Jeudi 28 Septembre 2017 à 16:56
Sans qu’elles ne soient encore officialisées, les mesures d’austérité qui seraient contenues dans le projet de loi de finances 2018 suscitent les craintes des contribuables, particuliers et entreprises. 
Elaboré dans une conjoncture de crise économico-financière, le PLF devrait être  construit sur trois postulats : le premier est l’inévitable tour de vis à donner aux dépenses de l’Etat, le second est l’impératif de lui assurer des recettes sûres et rapides, que seule une hausse d’impôts est à même de garantir, et le troisième est l'institution de mesures de relance économique. 

Même si le gouvernement évite de prononcer le mot, l’année prochaine sera celle d’un début effectif de l’austérité. Au point où en est la situation, ce sera subi et non choisi, à plus forte raison, que la Tunisie est tenue par un contrat avec les institutions financières internationales, en prime le FMI, auquel elle doit rendre des comptes, s’agissant de l’état d’avancement des réformes, de l’assainissement des finances publiques, de l’amélioration des indicateurs économiques ayant atteint des proportions quasi-immaitrisables (déficit, masse salariale, chômage, endettement, etc.).

2018 devra être l’année du paradoxe budgétaire, voire de la difficile équation. D’un côté, l’Etat doit adopter le mode de gestion rigoureuse, et de l’autre, il doit décréter des mesures de relance et mettre les moyens en vue d’une reprise économique qui se fait trop attendre, malgré l’urgence.

Redynamiser l’investissement intérieur et étranger, booster la croissance, et favoriser la création d’emplois seront nécessaires pour sortir le pays du marasme, amorcer le développement notamment dans les régions défavorisées et donner de la substance à l’éradication, sinon à l’atténuation des disparités régionales ; des thématiques qui tardent à passer du discours à la pratique.

Nonobstant son caractère redoutable, le budget de 2018 devra donner de l’espoir sur la capacité du pays à se redresser. Mais, cela relèverait de la gageure, tellement la situation parait compliquée.

L’année prochaine sera celle où la crise, sous ses différentes manifestations, atteindra un degré plus grave face à un Etat qui a abattu toutes ses cartes, dont la manne de l’endettement utilisée, à fonds perdus, pour la couverture des dépenses et la consommation.

Le gouvernement n’a que peu de recours pour ne pas laisser les choses lui échapper, dans un contexte incertain et sujet à des impondérables.
Gnet