Tunisie : Zied Laâdhari annonce deux grandes réformes pour plus de liberté économique

Publié le Vendredi 24 Novembre 2017 à 14:54
Une vue de la conférenceLa liberté économique est un des principaux facteurs d’exploitation du potentiel de la Tunisie, qui n’a pas progressé sur cet aspect depuis 2011. Le rapport dévoilé montre que 35% des jeunes sont au chômage. Un chiffre effrayant, causé, en grande partie, par les lois qui n'ont pas évolué. Mais, Zied Laâdhari a annoncé deux grandes réformes qui « vont casser les barrières administratives ».

La Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté a organisé, ce vendredi le Forum Liberté Economique Tunisie, en partenariat avec Fraser Institute, L’Economiste Maghrébin, l’IACE, Tunisian Startups et l’Arab Center for Scientific Research and Human Studies.

Selon Ralf Elbert, de la Fondation Naumann, la Tunisie est paradoxalement en retard et n’a pas enregistré d’améliorations notables depuis plusieurs années. Encore pire, il annoncé qu’un écart est en train de se creuser avec des pays voisins : « La Tunisie est 117ème sur un classement de 140 pays. C’est inquiétant quand on sait que d’autres libertés ont été acquises, mais la Tunisie traine toujours sur le plan économique ».

L’expert allemand averti ensuite les intervenants du secteur économique et affirme qu’il est temps de réagir rapidement. Le gap avec les pays nord africains, arabes et même subsahariens grandit quotidiennement : « Le leader en Afrique est le Botswana. C’est un pays qui a choisi de s’ouvrir et rompre avec les anciennes méthodes de gouvernance. La liberté économique de ce pays a permi de multiplier les salaires moyens. En 1960, il était de 1000$, en 2015 il est passé à 7000$. Nous pensons que la Tunisie a un grand potentiel, mais qui est malheureusement sous exploité. Malgré une grande avancée démocratique, si les anciennes structures doivent être changées et pas seulement légèrement modifiées ».

Fondateur d’une start-up et actuellement vice-président de StartupTunisie, Zied Ouled Ali continue sur la même ligne et affirme que les jeunes entrepreneurs font « un parcours du combattant, rien que pour la création d’une société ». Pour lui, la Tunisie restera toujours derrière tant que l’administration sera aussi « rigide ». Il précise : « Le futur de l’économie, ce sont les IT. Les investissements ne sont pas lourds et les bénéfices sont très importants et en beaucoup moins de temps. Les lois souffrent d’une vraie hypertrophie et sont un frein pour le développement. En tant que jeune entrepreneur, j'appelle tous les intervenants à rompre avec les méthodes du passé pour contruire un vrai écosystème économique ».

L’Etat et le gouvernement sont donc appelés à plus de réactivité. Le ministre Zied Laâdhari a confirmé les difficultés contre lesquelles « tous les gouvernements post révolution se sont battus ». Après avoir dressé un constat assez alarmant, il a annoncé les deux plus grandes mesures qui « vont révolutionner le climat des affaires en Tunisie ».

En effet, le ministère travaille d’arrache pieds pour parvenir à mettre en pratique deux principales réformes. Zied Laâdhari explique : « La première sera de mettre en place un tout nouveau cadre juridique, surtout pour les nouvelles activités économiques, et principalement les IT ». Mais, pour lui, le plus important sera « la création d’une instance tunisienne de l’investissement qui aura le droit de substituer des organismes étatiques en cas de retard et sera juridiquement capable de les remplacer ».

Même s’il reste évasif quant aux délais exacts, le ministre a souligné que ces deux réformes qui vont « révolutionner le climat des affaires en Tunisie seront prêtes durant les premiers mois de l’année 2018 ». Pour ensuite conclure : « La Tunisie doit absolument devenir une plateforme arabo africaine pour les métiers des nouvelles technologies. Nous devons libérer le potentiel en donnant plus de liberté économique aux jeunes qui sont la vraie richesse de ce pays. Il y a encore beaucoup de chemin à faire. La liberté doit être étendue principalement dans la sphère économique. Nous en sommes conscients et promettons une nette amélioration dans un avenir proche ».
S.S