Tunisie : Youssef Chahed appelle les Tunisiens à arrêter avec l’auto-flagellation

Publié le Lundi 17 Avril 2017 à 10:16
Youssef Chahed, le dimanche 16 avril 2017. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a appelé les Tunisiens à arrêter avec l’auto-flagellation ambiante, qui nous empêche d’avancer, affirmant que la relance est là, avec la reprise  du Tourisme, du phosphate et des exportations. Il a plaidé pour la stabilité politique, "ce gouvernement doit continuer jusqu'à 2019". Selon ses dires, une mafia de la corruption sévit dans l'administration et les rouages de l’Etat...

Dans une interview accordée hier dans la soirée, dimanche 16 avril 2017, à al-Watnaiya, al-Hiwar Etounsi et Mosaïque, le chef du gouvernement a déploré cette attitude que nous avons "à nous auto-flageller en permanence", avec ce langage de  désespérance et d’abattement qui règne dans les médias, notamment à la télévision et sur Facebook. Le locataire de la Kasbah a regretté "l’absence d’un débat de fond" sur les problèmes qui préoccupent les Tunisiens à l’instar du pouvoir d’achat, du chômage…., signalant que  la sinistrose qui règne à l’intérieur du pays tranche avec l’image positive de la Tunisie à l’extérieur. Il a fait part, à ce titre, de l’admiration que suscite la Tunisie, dans les pays africains où il s’est rendu dernièrement, où les gens sont attirés par les modèle tunisien, souhaitent venir chez nous pour se soigner, etc. 

Le locataire de la Kasbah a dit ne pas être inquiété par ses détracteurs et ceux qui s’opposent à sa personne ou au gouvernement d’union nationale, mais ce qui l’inquiète, ce sont ceux qui s’attaquent à l’Etat et à ses acquis. Il a estimé "inacceptable" que des partis ou des députés de la coalition au pouvoir soient critiques envers le gouvernement, imputant notamment cette attitude au fait que les partis ne soient pas structurés, notamment au niveau régional où ils ne sont pas en mesure d'encadrer les citoyens (en allusion aux députés des partis de la coalition qui sont allés soutenir les protestataires dans les régions). On m’a critiqué même pour m’être rendu dans les régions pour résoudre les problèmes des gens, a-t-il regretté, amer.

Il ne faut pas briser l'élan de la reprise
Youssef Chahed a appelé ses détracteurs à mettre la main dans le cambouis, à proposer des solutions aux problèmes posés dès à présent, et à ne pas attendre 2019. C’est aujourd’hui que la Tunisie a besoin de tous ses enfants et non en 2019. Il a vivement plaidé pour la stabilité politique. "Le pays a besoin de stabilité politique, ce gouvernement doit rester jusqu’en 2019, a-t-il proclamé, réfutant toute volonté de s’accrocher au fauteuil, "je n’ai que 41 ans", a-t-il lancé, histoire de dire que cette idée ne le caresse point.

Il a encore affirmé que la relance économique est là, avec la reprise du tourisme, des exportations et des phosphates ce qui permettra un taux de croissance de 2,5 % en 2017, appelant à ne pas briser l’élan de la reprise. Il a encore affirmé que son gouvernement a présenté, en un laps de temps court,  des solutions urgentes aux problèmes posés, citant notamment le contrat de dignité, le premier logement, etc.

La confiance est rétablie avec le FMI
Le locataire de la Kasbah s’est voulu rassurant quant au versement par le fonds monétaire international (FMI) des  deuxième et troisième tranche du crédit convenu. Il a souligné que le blocage avec le FMI dure depuis une année, et que son gouvernement est parvenu au cours de ces sept derniers mois à rétablir la confiance avec l’institution financière de Washington, disant s’attendre à des résultats positifs. "Qu’est-ce que demande le FMI, il réclame des réformes que nous sommes censés engager de nous-mêmes, soit la réforme des caisses sociales, des banques publiques qui sont en difficulté"... Il a annoncé que des commissions vont travailler sur la réforme des caisses sociales et qu’une commission tripartite (gouvernement, UGTT et UTICA) va se réunir bientôt pour examiner le dossier des caisses sociales et les hypothèses préconisées pour les mettre à l’équilibre, notamment la majoration des cotisations, le prolongement de l’âge de départ à la retraite.

Il a encore réitéré que ce n’est pas le FMI qui est venu nous chercher, mais si nous qui avons frappé à sa porte, signalant que la Tunisie est membre du FMI, depuis des années. Il a annoncé que les fonds qui seront versés par le FMI vont permettre  de détendre l’état des finances publiques, d’allouer de l’argent pour les régions, les PME... signalant que le gouvernement est obligé actuellement de contracter des crédits auprès des banques pour payer les salaires.

"La situation est difficile, il faut comprendre ce que cela veut dire," sur les plan économique et sécuritaire où nous sommes en lutte contre le terrorisme et où des agents sécuritaires et militaires sont déployés 24h/24h dans les régions et les zones frontalières, a-t-il lancé en substance, dans une tentative de secouer les esprits et les consciences. 

Le locataire de Kasbah a affirmé la détermination du gouvernement de lutter contre la corruption, signalant que des lois ont été votées et des centaines de dossiers ont été transférés à la justice.

"Une mafia de la corruption" sévit dans le pays, dans l’administration et les rouages de l’Etat, a-t-il reconnu, réitérant que la place des corrompus est en prison.
Gnet

 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie : Youssef Chahed appelle les Tunisiens à arrêter avec l’auto-flagellation
Ecrit par Agatacriztiz     21-04-2017 12:19
Il ne faut pas briser, selon Chahed, l'élan de la reprise ? Mais il l'a voit où, cette reprise, alors que le dinars ne cesse de dégringoler par rapport à l'euro et au dollar, alors que les prix s'affolent et que la fameuse "mafia" (de la corruption en particulier et du banditisme larvé en général) ne fait que "contrôler" de plus en plus des pans entiers de l'économie au profit des "mafias" turques et "triades" chinoises...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.