Une situation économique mitigée, tributaire de la situation politique

Publié le Vendredi 30 Août 2013 à 16:17
Ridha Saidi, ministre auprès du premier ministre chargé du dossier économique, Elyes Fakhfakh, ministre des Finances et Lamine Doghri, ministre du Développement et de la Coopération internationale ont donné ce matin une conférence de presse au cours de la quelle ils ont passé en revue la situation économique du pays durant le premier semestre 2013.
 
"Le volume des salaires qui était de 6500 millions de dinars en 2010, est devenu de 10000 millions de dinars en 2013...tous les gouvernements qui se sont succédé ne pouvaient pas éviter les nouveaux recrutements ou ne pas accorder d'augmentations salariales, ni ne pas améliorer la situation des fonctionnaires...chose qui nous a coûté cher", a dit Elyes Fakhfah, ajoutant que la hausse du prix du baril de pétrole, se répercutait également sur le budget de l'Etat, ce qui explique l'aggravation du déficit courant.  
La seule solution à cela est l'amélioration des revenus de l'Etat,  selon le ministre, et ce en effectuant une réforme fiscale, qui a déjà commencé, et qui fera gagner 2000 millions de dinars, destinés  à combler les pertes causées par la hausse du coût de l'énergie.
 
Elyes Fakhfakh a parlé de ressources fiscales qui ont augmenté de 4.4% durant le premier semestre 2013, en comparaison avec la même période de l'année 2012, avec une chute de 496 millions de dinars dans le budget de l'Etat en 2013,  et une chute de la croissance de 3% en 2013, alors que les autorités tablaient sur 4.5% au début de l'année. Les dépenses de gestion ont augmenté durant le premier semestre de cette année de 25.8% , soit 14698 millions de dinars. La dette publique estimée de cette année sera de 46.8%, tandis que celle de 2012 était de 44.1%.
 
Lamine Doghri a pour sa part exposé les chiffres de l'investissement, dont les investissements extérieurs se sont élevés à 1097.4 millions de dinars durant les 7 premiers mois de cette année. Soit une baisse de 3.3% par rapport à la même période de 2012. Les investissements déclarés dans le secteurs de l'industrie manufacturière s'élèvent à 2261.8 millions de dinars  durant les 7 premiers mois de 2013, soit une hausse de 17.5% comparé à l'année 2012. Le déficit commercial a augmenté de 2.2%, passant  de 6366.4 durant les 7 premiers mois 2012, à 6505.9, à la même période de 2013.

La situation économique qui prévaut est aussi due à une inflation égale à 6.3%  pour le premier semestre 2013, face à 5.5%  à la même période de l'année dernière.  
Par ailleurs, le chômage aurait régressé pour se situer à 15.9%  durant le deuxième trimestre de cette année, contre 16.5% durant  le premier trimestre. Le taux de chômage parmi les diplômés du supérieur a reculé de 1.6% durant le deuxième trimestre de cette année, en comparaison au premier trimestre, passant de 33.6% à 31.6%. 

Les revenus du tourisme ont progressé de 0.2% et le nombre des touristes de 4.8%, durant le premier semestre de cette année, en comparaison à la même période de 2012. 
 Le ministre du développement et de la Coopération internationale a rappelé que la croissance économique est tributaire de la situation sécuritaire et politique du pays, et que seule la stabilité pouvait donner l'espoir de meilleures réalisations.  
 
Pour faire sortir le pays de la conjoncture difficile, un conseil ministériel restreint a eu lieu le 19 août 2013. Ridha Saidi a rappelé à cette occasion les dispositions prises ce jour-là.  Parmi elles, la mise en place d'un plan économique et financier pour accompagner le restant de l'année économique 2013, veiller à atteindre une croissance économique capable de créer de la richesse et de nouveaux emplois, faire augmenter la production minière et garantir son acheminement aux usines chimiques dans de bonnes conditions, mais aussi la mise en place d'un groupe de travail spécialisé réunissant la présidence du gouvernement, le ministère des finances, le ministère du Développement et de la Coopération internationale, de l'Industrie, du commerce et du Tourisme aux cotés de la Banque centrale de Tunisie, pour élaborer un plan approfondi et précis à présenter au gouvernement dans les plus brefs délais. 

Elyes Fakhfakh a au final parlé de "crise, certes, mais ce n'est pas une situation catastrophique comme je l'entend dire...nous entendons parfois des choses surprenantes, comme le fait que l'Etat  ne paiera pas ses fonctionnaires...on en n'est pas encore là", a-t-il dit.
  Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie : Une situation économique mitigée, tributaire de la situation politique
Ecrit par Montygolikely     30-08-2013 19:05
En résumé, on est en train de patauger dans le même (...)...
C'est le prix à payer quand une bande d'incompétents ne fait que perdre son temps (et le temps des tunisiens)dans des discussions stériles et ne se penche pas sérieusement sur les solutions pouvant tirer le pays hors du marasme dans lequel il s'enfonce de jour en jour.
 
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