Tunisie : Une réunion tripartite en vue, pour une paix civile en 2016

Publié le Vendredi 25 Décembre 2015 à 17:18
Dimanche, ce sera la réunion de la dernière chance pour un accord avant la fin de l'année. Une réunion tripartite rassemblera dimanche le chef du gouvernement et les deux chefs de la centrale syndicale et du patronat. Un accord sur les majorations salariales dans le secteur privé devra être conclu, sans lequel on entamera 2016 sans horizons clairs d'une impérative paix civile.

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Hassine Abassi, a annoncé ce vendredi 25 décembre la tenue d’une réunion tripartite, dimanche 27 décembre, entre le chef du gouvernement, la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamoui et lui-même.

Dans une déclaration aux médias à l’issue de la réunion du groupement du secteur privé, le chef de la centrale syndicale a indiqué n’avoir reçu aucune nouvelle proposition de la part du gouvernement, sur l’augmentation des salaires dans le privé. 

Il a réitéré l’attachement du GSP aux décisions de la commission administrative de l’UGTT. Réunie récemment, la CA a retenu le principe du retour aux grèves régionales dans le secteur privé - suspendues dans la foulée de l’attaque terroriste contre un bus de la garde présidentielle, mardi 24 novembre - si le différend n’est pas aplani.  

"L’UGTT attend une main tendue en vue d’une stabilité sociale, mais ce ne sera pas aux dépens des salariés et des démunis", a lancé  ce vendredi Abassi, à l'issue de la réunion du groupement du secteur privé, rapporte la page officielle de de la centrale syndicale.

Dialogue de sourds
La crise du secteur privé s’inscrit dans la durée. Les organisations syndicale et patronale peinent à parvenir à un modus vivendi sur le taux de la majoration salariale, et la date de son entrée en vigueur.

Le patronat propose une majoration modeste, invoquant une conjoncture économique critique, qui donne du fil à retordre à l’entreprise économique. Celle ne serait pas en capacité d’assurer de nouvelles charges salariales, face aux difficultés de l’heure, et à la récession ambiante, touchant différents secteurs d’activité.

La centrale syndicale ne l’entend pas de cette oreille, et réclame que la rétribution des agents du privé soit revue à la hausse, à l’instar de ceux du public, chose rendue nécessaire, insiste-t-elle, par la cherté de la vie et la dégradation du pouvoir d’achat des classes moyennes et démunies.

Les pourparlers entre les deux organisations se poursuivent depuis des mois, sans qu’elles n’arrivent à accorder leurs violons, s’empêtrant, par moments dans un dialogue de sourds.

Entretemps, le chef du gouvernement, Habib Essid, a fait une proposition d’une majoration de 40 dinars, pour sortir de l’impasse. L’UGTT a dit l’accepter "à contrecœur". L’UTICA, elle, semble tergiverser. Après avoir annoncé mercredi, l’approbation de la proposition, Wided Bouchamaoui s’est rétractée.
 
La présidente du patronat  a précisé au courant de la journée de mercredi avoir accepté une nouvelle proposition du locataire de la Kasbah, qui n’a rien à voir avec celle de 40 dinars, sans donner plus de détails là-dessus.

La centrale syndicale rétorque n’avoir reçu aucune nouvelle proposition, et réitère son attachement à l’augmentation salariale dans le privé, à défaut de laquelle, elle brandit la menace des débrayages régionaux.

La quadrature du cercle en somme. Dimanche, ce sera la réunion de la dernière chance pour qu’un accord soit enfin conclu avant la fin de l’année, car il n’est dans l’intérêt de personne que ce différend soit reporté à 2016, une année qui s’annonce difficile, et qui le sera encore plus, en l’absence d’une perspective de paix civile.
Gnet

 

Commentaires 

 
#1 MFB
Ecrit par fanfan     26-12-2015 18:34
Il faut savoir une chose.
Si l`UTICA accepte la rétroactivité les patrons auront à payer en Décembre les salaires, les primes de fin d´année et les rappels soit environ 3 salaires en un mois.
Ils ont déjà du mal à payer les salaires
mensuels à leurs échéances.
Alors soyez raisonnables Messieurs Dames.
Paroles de Pro.
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.