Tunisie : Une année après, l’effet Nobel s’estompe !

Publié le Vendredi 07 Octobre 2016 à 16:34
Le Nobel de la paix accordé l'année dernière au quartet. Il y a une année ou presque, le vendredi 09 octobre 2015, le Nobel de la paix a été décerné à la Tunisie, représentée par le quartet du dialogue national. C’était l’occasion d’une liesse nationale, de congratulations à n’en plus finir, et de gros espoirs placés dans cette récompense prestigieuse, pour améliorer l’image de la Tunisie, en tant qu’exception,  ayant réussi à gérer pacifiquement ses désaccords et à surmonter sa crise politique par le dialogue, dans une région livrée aux luttes intestines et aux conflits de toutes sortes.

A l’automne 2015,  la Tunisie était en crise, comme elle l’est en cet automne 2016. Douze mois s’écoulent et le pays est confronté aux mêmes difficultés avec toujours plus d’acuité. A pareille période de l’année écoulée, une lueur d’espoir naissait quant à l’impact du Nobel de changer quelque peu la situation et d’entraîner un dynamisme en termes d’investissements, de création d’emploi, de tourisme…les appels ont fusé dans les milieux politiques et civils pour une exploitation intelligente de cette chance qui n’arrive qu’une seule fois, et des réunions se sont tenues au plus haut niveau pour plancher sur son optimisation et l’opération marketing qui devait s’en suivre. 

Plusieurs pays du monde et instances internationales ont rendu hommage au quartet, pour cette distinction, et l’ont reçu par tous les honneurs. Au fil du temps, la flamme s'éteint et l'effet s'estompe. A part étayer une rhétorique politique, redondante et oiseuse, le Nobel ne sert plus à grand-chose.

Dans l’esprit du comité Nobel, le choix des récipiendaires du prix, porté sur le quartet, s’inscrivait dans cet élan de sympathie quasi-planétaire exprimé envers notre pays dès 2011, pour avoir fait une révolution et avoir réussi pacifiquement sa transition politique.

Indépendamment des dessous de l’octroi de cette récompense, éminemment politique, son effet immédiat était positif, ne serait-ce qu’en termes de couverture médiatique, le pays a figuré ce jour-là à la une de la presse internationale. L’effet à court terme, n’a  néanmoins rien produit  sur le moyen et le long terme. 

Une raison évidente, celle liée au climat sécuritaire, avec l’attentat meurtrier contre le bus de la garde présidentielle de mardi 23 novembre 2015, un coup fatal pour l’image du pays, notamment pour le tourisme, déjà frappé de plein fouet, suite aux attaques terroristes du Bardo et de Sousse survenues la même année.

L’immobilisme qu’a connu le pays en matière de réformes économiques, d’assainissement du climat des affaires, de lutte contre le commerce parallèle, de contrebande, etc. , et la persistance des tensions sociales affaiblissaient et affaiblissent encore l’argumentaire de ceux qui sont censés en assurer la défense et en faire la promotion, en tant que destination d’investissement avantageuse et sûre.

Au cours de ces dernières années, la Tunisie a au mieux fait du surplace, sinon a reculé. Le Nobel n’a en rien été le catalyseur pour faire bouger les choses.
H.J.

 

Commentaires 

 
#1 Prix Nobel et dépression
Ecrit par Zenobie     13-10-2016 23:26
Le Nobel n'a contribué en rien à faire bouger les choses parce que certains des récipiendaires ne sont rien d'autre que des corrompus de l'ancien régime. Il fallait être tunisien pour le savoir: la présence de H. Jilani, beau-père de Belhassen Trabelsi, à la remise du prix a montré à quel point tout ceci était une forfaiture. Le Nobel aux proches des familles mafieuses qui ont saigné la Tunisie pendant 20 ans ! Cela a provoqué une immense dépression au contraire, un choc en retour terrible qui explique en partie pourquoi, aujourd'hui, les tunisiens ne croient plus à rien et sont désabusés.
 
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