Tunisie : Une accalmie relative, en attendant les vérités de Mehdi Jomaâ

Publié le Vendredi 28 Février 2014 à 17:21
Mehdi JomaâAu cours de ces dernières semaines, l’heure est à l’apaisement. Les tensions se sont quelque peu désamorcées, et les tiraillements ont perdu de leur intensité, excepté quelques griefs sporadiques émanant de cet acteur politique ou de l’autre envers ses adversaires, signe d’une précampagne électorale qui s’annonce longue et chaude.  

Cette relative accalmie politique n’empêche pas l’agitation dans d’autres domaines, dont celui de la justice. Le conflit qui oppose ces derniers jours avocats et magistrats entache l’image de l’institution judiciaire, celle qui est censée défendre la vérité et instaurer la justice, dans son acception la plus large.

Cette querelle a jusque-là du mal à être circonscrite, signe d’un malaise touchant un dispositif qui cherche à se débarrasser des anciennes pratiques et à donner de la substance à son vœu d’indépendance. Cette dispute entre deux corps indissociables, dans la mesure où l’un ne peut travailler sans l’autre, entrave le fonctionnement normal de la justice à l’heure elle devrait statuer sur des affaires cruciales ; compromet le climat général, et met en péril la préparation des prochaines élections où l’institution judiciaire est censée jouer un rôle primordial. Les deux professions ont une responsabilité commune à aplanir ce contentieux, et à prémunir la justice contre les dérives à même d’en menacer l’inviolabilité, a fortiori qu’il s’agisse d’un pilier majeur de la démocratie.

Excepté cette querelle intra-judicaire, l’opinion publique est assaillie par plusieurs autres  préoccupations. La détente sur le plan politique, enregistrée depuis l’adoption de la constitution le dimanche 26 janvier dernier, et l’intronisation du gouvernement de Mehdi Jomaâ le 29 janvier 2014, a certes redonné espoir à l’intérieur et à l’extérieur en l’avenir de la Tunisie, et en ses chances de réussir sa transition, mais n’a guère atténué l’ampleur des problèmes et des difficultés qui attendent des solutions.

Mehdi Jomaâ s’apprête à dire la vérité aux Tunisiens, dans son  adresse au peuple prévue en début de semaine prochaine. Le chef du gouvernement fera le bilan de son premier mois au palais de la Kasbah, et exposera les actions entreprises par son équipe dans différents domaines et les difficultés qui restent à surmonter. Jomaâ recevra auparavant, demain samedi 1er mars, les chefs des partis politiques pour les  briefer  sur la réalité des choses, sur les plans économique, social et sécuritaire.

Le chef du gouvernement aurait, selon toute vraisemblance à évoquer, devant l’opinion publique, les équilibres généraux de l’Etat, la situation des caisses de l’Etat, la position du gouvernement envers le nouveau round de négociations sociales réclamée par l’UGTT en vue d’une majoration des salaires, la manière dont il compte allouer les crédits débloqués dernièrement par les différents bailleurs de fonds en faveur de la Tunisie, l’approche qui serait suivie par son équipe pour répondre aux revendications sociales touchant différents secteurs, la situation sécuritaire, la stratégie suivie en matière de lutte contre le terrorisme, etc.

Mehdi Jomaâ en appellerait au sens de responsabilité des Tunisiens, afin qu’ils soient compréhensifs envers le caractère critique de l’étape, et les exhorterait à réapprendre à respecter la valeur travail, condition sine qua non à la relance de la machine économique.

Le chef du gouvernement aborderait, indéniablement, le processus de préparation des prochaines élections, qui constituent, comme il l’a déjà affirmé, la finalité ultime de son mandat, et demanderait le concours des partis politiques, des organisations nationales, et des organisations de la société civile en vue de contribuer à l’apaisement général à même de permettre la tenue des échéances électorales avant la fin de l’année, comme le stipule la constitution.

Mehdi Jomaâ révélera des vérités, qui sont connues de tous à quelques chiffres ou défis près, son pari ne sera gagné que s’il arrive à inciter les différentes parties à changer d’attitude, et à conjuguer leurs efforts à ceux de l’Etat pour franchir ce cap difficile et mener notre pays à bon port.
H.J.


 

Commentaires 

 
+2 #3 La vérité si je mens...
Ecrit par citoyen     03-03-2014 10:08
Ben la "Vérité" est trés simple: Il faut que les tunisiens s'apprêtent à.. TRAVAILLER.. tout simplement, à oublier RIZQ EL BEYLIK, El Khobza el Barda, la caisse de compensation, ... et revenir au BOULOT. C'est la seule vérité qu'aucun tunisien ne veut écouter!!!
 
 
-1 #2 RE: Tunisie : Une accalmie relative, en attendant les vérités de Mehdi Jomaâ
Ecrit par Royaliste     02-03-2014 11:51
démocratie:

1- Mehdi Jomaa dit la vérité, il faut faire des economies, il faut couper, rationaliser les ressources...

2- Hamdi va promettre le transport gratuit et la khobza a 100Millimes (ce qui est financierement imsupportable pour le pays)

=> en cas d'élections, qui va gagner?

la démocratie est l'art de mentir
 
 
#1 Peur de rien
Ecrit par khammous     01-03-2014 22:33
== son pari ne sera gagné que s’il arrive à inciter les différentes parties à changer d’attitude, et à conjuguer leurs efforts à ceux de l’Etat pour franchir ce cap difficile et mener notre pays à bon port.==
Et s il n y arrive pas que va-t-il faire ...Eh bien a mon avis il passe outre Il fait ce que lui dicte sa propre conscience sans peur de rien ni de qui que ce soit
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.