Tunisie : Un Etat conciliant devant des malfaisants de tout poil !

Publié le Mardi 23 Mai 2017 à 17:16
La Tunisie connait les premiers signes de relance, avec une reprise de la croissance et des indicateurs économiques qui s’améliorent, et voici que la situation s’embrase au Sud, notamment à Tataouine, plus précisément à el-Kamour, depuis deux mois bastion de la résistance d’une jeunesse qui réclame sa part de la rente pétrolière.

Pacifique pendant deux mois, la contestation d’el-Kamour a donné lieu à un cycle de négociations entre le gouvernement et les protestataires, au cours duquel, outre le démarrage immédiat de l’application des 64 mesures annoncées lors de la visite de Youssef Chahed dans la région, les jeunes sit-inneurs ont demandé un quota plus important pour la région, en termes de recrutement dans les compagnies pétrolières. Le gouvernement dit avoir accéder à leur demande, et un compromis était sur le point d'être trouvé, qui aurait été favorablement accueilli par une majorité de contestataires, alors qu’une minorité l’a rejetée. Les campements installés au milieu du Sahara ayant commencé à être démantelés, ne l’ont pas été finalement et le sit-in s’est poursuivi.

L’arrivée de l’armée sur les lieux pour protéger le site pétrolier, en application de la décision du président de la république, ne semble pas avoir dissuadé les contestataires à s’en éloigner, bien au contraire, ils ont essayé depuis samedi dernier de faire irruption dans la station de pompage et de la mettre à l’arrêt. Une escalade qui s’est poursuivie selon un mouvement de flux et de reflux, jusqu’à ce que les choses dégénèrent hier, lundi 22 Mai, avec un bilan lourd et déplorable, un mort et des blessés au rang des manifestants, des blessés parmi les forces de l’ordre, d’importants dégâts matériels avec des postes de police et de la garde nationale mis à feu, des voitures sécuritaires brûlées, etc.

Un spectacle de désolation. Le gouvernement accuse des bandes malfaisantes, une personne ayant perdu un contrat pétrolier qui cherche à le reprendre, des partis politiques voulant imposer un agenda électoral, et d’autres partis en faillite d’en être derrière. Des accusations à l’emporte-pièce qui ne font qu’accentuer ce climat de doute et de manque de confiance dans le pays, sans pour autant éclairer la lanterne de l’opinion publique, sur les vraies raisons ayant attisé la tension tant au Sahara, que dans la ville de Tataouine.

Le gouvernement dit pourtant être au fait de tous les détails des événements, affirme savoir les noms des sit-tinneurs, ainsi que de ceux qui sont à l’origine de l’exacerbation de la tension, pourquoi dans ce cas-là, ne pas appeler les choses par leur nom, ouvrir une enquête sur ce qui s’est passé, saisir la justice au sujet des personnes ou des entités ayant instrumentalisé ces événements, qui outre les pertes occasionnées, détériorent l’image du pays, et brisent l’élan de la reprise, à l’heure où le pays est confronté à plusieurs échéances cruciales, Ramadan, saison estivale, examens de fin d’années, etc.

Quid de la restauration de l’autorité de l’Etat, évoquée sans cesse dans les discours. Quid de l’application de la loi ? Jusqu’à quant va-t-on pratiquer la politique de l’autruche, et permettre un tel laxisme, une telle dilapidation des ressources du pays et une pareille violation de l’intérêt suprême de la nation ?

L’usage de la force à l’endroit de manifestants pacifiques est à bannir strictement, le fait d’incendier un poste de police ou de la garde nationale, ou un quelconque lieu de souveraineté, et de s’attaquer à des biens publics et privés sont des actes répréhensibles, devant être lourdement punis. 

Le fait que des parties malintentionnées s’infiltrent dans des sit-in pacifiques pour semer la pagaille, et les détourner de leurs objectifs légitimes, ceux de demander emploi, développement et attributs d’une vie décente, met en péril la démocratie, le droit d’organisation, de manifestation et de rassemblement.

D’analogues dérapages dangereux, on en a connu plusieurs pendant les années post-révolution, avec les gouvernements successifs, si on les laisse passer à chaque fois sans sévir, on finira par transformer notre démocratie naissante, en une anarchie rampante.
Gnet    

 

Commentaires 

 
#1 Les masques vont finir par tomber
Ecrit par Agatacriztiz     24-05-2017 11:13
Au lieu de philosopher sur une situation dont vous maitrisez très mal les tenants et aboutissants, reportez vous plutôt aux récentes arrestations de "ripoux" notoires et à la vague d'incarcérations de crapules qui vont suivre et à leur implications directes ou indirectes dans la situation dans le sud du pays où, entre autres, la contrebande veut imposer la loi du milieu.
Informez vous un peu sur le récent et très sévère avertissement de l'armée algérienne aux "factions" libyennes à propos de leurs "incursions" aux frontières algériennes et tunisiennes, ce, entre autres pour servir d'appui aux contrebandiers précités et passeurs d'immigrants clandestins agissant dans ces régions frontalières.
Ne vous trompez pas de cible, l'anarchie rampante est déjà là par la faute de cavaliers d'industrie sans scrupules, contrebandiers notoires appuyés par des politiciens véreux, qui ne font que profiter de la situation précaire de certains de nos concitoyens des régions du sud pour jeter de l'huile sur le feu.
 
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