Tunisie/ Chaâmbi : Tâchons de préserver le moral des troupes

Publié le Vendredi 07 Juin 2013 à 17:48
Nos soldats paient le plus lourd tribut aux événements de Chaâmbi. Les événements de Chaâmbi passent à un palier supérieur, avec le martyre jeudi 06 juin de deux membres de l’armée nationale. La mine a explosé hier dans le village Doghra de la zone Chaâmbi (gouvernorat de Kasserine). "L'explosion sanglante visait tous les usagers de ce parcours, citoyens, militaires et garde nationale", dit le ministère de la Défense dans un communiqué, appelant à la vigilance.

La situation est assez redoutable, de quoi nourrir les peurs et les inquiétudes. A fortiori que ces événements recèlent encore des zones d’ombre, quant à leurs commanditaires et acteurs. Les bribes d’informations jusque-là communiquées par les ministères de l’Intérieur et de la Défense sur le déroulement des opérations, les arrestations dans le rang des éléments armés ou de leur soutien logistique, ne permettent pas, à l’heure qu’il est, de reconstituer les pièces du puzzle, et avoir une idée claire sur les fantômes de la montagne, et les poseurs de mines. Les Tunisiens attendent, à juste raison, que toute la lumière soit faite sur ces événements pour qu’ils puissent mieux les affronter, du moins psychologiquement. 

Certes, le terrorisme est un phénomène mondial, et ses tentacules s’étendent aux quatre coins de la planète. Aucun pays n’est à l’abri de ses menaces. La Tunisie, même si elle a connu des opérations terroristes par le passé du temps de l’ancien régime, à l’instar de l’attaque de la Synagogue de la Ghriba en 2002, les événements de Slimane en 2006, ainsi qu'après le 14 janvier avec ceux de la Rouhia en 2011, et de Bir Ali Ben Khelifa en 2012, et diverses autres escalades de violence, se retrouve pour la première fois aux prises avec des événements qui s’inscrivent dans la durée, et dont le dénouement semble incertain, au rythme de ces explosions qui secouent par intermittence la montagne, voire ses environs.

Les forces sécuritaire, les membres de la garde et l’armée nationales paient le plus lourd tribut à ces crimes, avec des blessures graves au niveau des yeux, des amputations… et le martyre des deux nos vaillants soldats, un adjudant-chef et un caporal-chef de l’armée tunisienne, ainsi que l'adjudant-chef tué dans la nuit de dimanche à lundi 3 juin par des tirs amis, laissant derrière eux des familles désemparées, éplorées et sans soutien.

Le moment est certes grave, l’inquiétude de nos compatriotes à Kasserine monte d’un cran, dans la mesure où ils côtoient un ogre dont ils ignorent tout. Au-delà, l’appréhension s’empare des Tunisiens qui ont peur pour leur avenir et celui de leurs enfants. Des craintes, somme toute, légitimes, et tout le monde appelle de ses vœux a ce que ce triste épisode connaisse rapidement son épilogue. Entretemps, ce sujet ne doit pas se banaliser, et être l’objet de surenchères à tout va. N’est pas stratège militaire qui voudra ! Critiquer l’institution militaire et sa méthode dans l’affrontement de ces groupes ne fera que semer le doute et la zizanie dans la population et entamer le moral des troupes.

Cela fait plus de deux ans et demi, que les forces de sécurité, de la garde et de l’armée mènent de nombreuses missions de front, pour faire régner la stabilité et la sécurité, préserver l’invulnérabilité du territoire et son inviolabilité et protéger les Tunisiens. Si les exigences de la vie et le destin les ont prédestinés à une mission aussi difficile, ne leur compliquons pas davantage  la tâche. "Craignez Dieu en vos militaires et en vos membres de sécurité", disait hier l’air grave le Colonel-major Mokhtar Ben Nasr.

Les forces de sécurité, et de l’armée sont des Tunisiens comme nous. Si on  peut les aider, de quelque manière que ce soit, qu’on le fasse, sinon qu’on garde le silence, qu’on soit de cœur avec eux  et qu’on les laisse finir le travail. C’est quand même égoïste et indécent, de se mettre à spéculer et à critiquer les stratégies militaires, alors que leurs acteurs, qui sont les seuls à en connaître le secret, frôlent l’handicap et la mort à chaque instant.

Les graves événements de chaâmbi exigent de chacun de nous de la responsabilité et de la retenue. Les Tunisiens se sont découverts après le 14 janvier des dons cachés à n’en plus finir, et s’improvisent experts en tout, mais lorsque c’est notre sûreté nationale qui est visée, notre devoir est de faire preuve de réserve et de patriotisme. Parfois, il faut savoir se taire, et dire je ne sais pas. Socrates disait : "Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien". A méditer.
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #4 A Notre Reporter du Maquis.
Ecrit par Fan-Club     08-06-2013 16:58
L’Armée Nationale est au service de la nation. Elle a pour mission d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes formes d’agressions, la sécurité & la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la nation ainsi que la sauvegarde de la population.

Le peuple adule nos militaires mais le peuple a tout le droit de se demander comment des bandits de chemin, trafiquants et autres illuminés artisanalement armés s'approprient Chaâmbi depuis 2 ans et peuvent encore faire la loi!!!

Si notre Armée est incapable de sécuriser la zone, alors il faut la renforcer et améliorer sa capacité

S'il faut que notre Armée commence à désobéir à Carthage ou Ennahda..Eh bien, soit!!
 
 
+1 #3 la vérité est amère
Ecrit par baniwatani     08-06-2013 10:53
Les masques sont tombés, maintenant ils passent à l'action et appliqueent à la lettre ce que leur chef suprême Ghannouchi "radhia allah raânhou" a déclaré dernièrement...."l'armée n'est pas garantie il faut patienter un peu" et voilà, maintenant tout un pays est pris en piège et que le grand dieu nous préserve de tout malheur.
 
 
+1 #2 le plan est en marche
Ecrit par Royaliste     08-06-2013 09:52
mémoire courte? et bien je vous rappel que le terrorisme a frappé aussi Sousse et Monastir en 87 aussi des tunisiens ont etes brulés vifs a Babsouika, pourquoi vous oubliez toujours ces épisodes?

le gourou disait « L’armée n’est pas garantie! L’armée n’est pas garantie, La police échappe encore à notre autorité ...Vous devez patienter, on va appliquer la politique des étapes».
Seuls l'appareil sécuritaire peut tenir tete a ghannouchi et ses milices, de ce fait il faut les affaiblir, les destabiliser, les discréditer...
 
 
+3 #1 Pourtant c'est simple
Ecrit par khammous     07-06-2013 22:42
°° reconstituer les pièces du puzzle, et avoir une idée claire sur les fantômes de la montagne, et les poseurs de mines.°°Pour le savoir
C'est simple tenir un seul cordon qui mènera à tout le reste.. C'est d'identifier le plus rapidement possible qui a tué CHOKRI BELAID et surtout qui a commandité le meurtre Avec cela tout le puzzle sera dénoué dans les 48h
 
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