Tunisie : Pourquoi faut-il apprendre le coran aux enfants ? |
Publié le Lundi 25 Avril 2016 à 17:28 |
Dans les années 60 du siècle dernier, envoyer son enfant au Koutteb (école coranique) faisait partie des traditions largement partagées et scrupuleusement respectées. Le koutteb était un passage obligé pour l’enfant, deuxième lieu de socialisation après avoir quitté le giron familial. Il supplantait en cela le jardin d’enfants, naguère peu commun, sinon apanage des enfants issus des milieux aisés. C’est ainsi que des générations entières ont cumulé leurs premiers acquis linguistiques grâce à l’apprentissage du Coran, des connaissances qu’ils perfectionnaient et approfondissaient à l’école, ce qui leur permettait plus tard une parfaite maîtrise de la langue arabe. Au fil des ans, et avec les mutations sociétales et la modernisation de la société, le Koutteb a perdu du terrain à la faveur des jardins d’enfants qui faisaient florès notamment dans les milieux citadins, devenant une étape obligatoire de l'enseignement préscolaire. L’apprentissage du coran figure dans leur programme, lequel se poursuit à l’école pendant les cours d’éducation islamique. Prégnance du sentiment religieux L’initiation au texte révélé est une constante des programmes d’enseignement depuis des lustres, ce qui est en accord avec la prégnance du sentiment religieux chez les Tunisiens. L’initiative d'apprentissage du coran à l’école pendant les vacances estivales, prise conjointement par les ministres de l’Education et des Affaires religieuses, n’a pour ainsi dire rien à voir ni avec la modernité, ni avec la ringardise, mais cela traduit une volonté de consolider l’enseignement coranique, sur des bases correctes, ce qui est fort constructif pour la formation linguistique, cognitive, et éthique de l’enfant. Au-delà de l’aspect spirituel et religieux, le Coran initie à la profondeur, à la rationalité, aux règles de la morale, incite au savoir et à la science, promeut les valeurs humanistes universelles, incite à l’interrogation sur le sens de la vie, la beauté de l’univers, et la manière dont il est géré. Le texte sacré initie à l'histoire de l'Islam, mais aussi à celle des deux autres religions monothéistes (Judaïsme et Christianisme), montre la voie de la sagesse, de la responsabilité et de la responsabilisation à travers les récits des prophètes. Il donne lieu à la sérénité et la paix intérieure, prélude à des rapports pacifiés avec soi, et avec autrui. L’apprentissage, la lecture régulière et la compréhension du message coranique dans sa juste et profonde acception, donnent lieu à de bons citoyens, à des êtres bienfaisants et équilibrés qui promeuvent les bonnes actions, pour leur bien et celui de la communauté. Ils affranchissent l’Etre des tentations matérialistes, freinent la montée des égoïsmes, et revivifient les notions de solidarité, et d’intérêt général, sans lesquelles la société ne peut connaître progrès et bien être. La controverse est toujours la bienvenue, dans la mesure elle enrichit le débat sur des questions cruciales qui font avancer les programmes éducatifs, les méthodes pédagogiques et permettent de promouvoir le niveau des élèves qui régresse de plus en plus, de l’aveu de tous. Mais lorsqu’elle touche des questions identitaires, réglées et assumées par les Tunisiens, dans leur quasi-majorité, mais avec lesquelles une certaine élite n’est pas réconciliée, cela ne peut que nous faire retourner à des débats byzantins et nous faire tomber dans le piège de l’idéologisation à outrance qui nous n’avancent nulle part. Si l’on veut combattre le terrorisme et l’extrémisme, il faut commencer par initier les enfants aux vrais fondements de l’Islam, à travers l’enseignement du coran et la sunna, suivant une méthode basée sur la compréhension, l’analyse et l’esprit critique. Aujourd’hui, c’est une lecture réformiste du Coran qui est nécessaire, de manière à le mettre en phase avec les exigences et les problèmes de l’heure, sans en toucher la substance et les fondamentaux. Vivement que nos Maderessas se transforment en lieux où foisonnent les enseignements religieux, scientifiques, artistiques, philosophiques… pour faire transcender la notion du Savoir à cette superficialité ambiante et dégradante. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Mehdi 06-05-2016 13:14
je t'invite a te rendre alors en Malaysie, en Indonesie, en Tanzanie etc etc les pays que tu cites ne sont que des pays parmis d'autres (musulmans ou pas) a la difference seule que l'Arabie abrite les lieux saints de l'Islam.
Apprenez vous meme les valeurs que l'Islam enseigne et vous verrez ccertainement que le probleme vient du fait que les gens ne connaissent pas leur religion qui leur apprend tout ce que vous citez...a bon entendeur.. bon voyage..
Ecrit par Sekmir 26-04-2016 16:48
Si comme les religieux le disent, que la religion n'est pas un problème, alors c'est bien que ce sont les hommes qui font la religion. Le Coran ou l'Islam en général ne sont pas le problème, ils ne peuvent donc pas être la solution.
Ecrit par Royaliste 26-04-2016 16:13
donnez moi 1 exemple d'un pays 'musulman' ou on apprend le Coran aux enfants et ou il fait bon vivre?
nommez moi 1 pays 'musulman' ou la corruption est limitée,la justice est efficace et ou l'Etat est plus au moins équitable envers TOUS ses citoyens?
pour moi, le Coran n'est ni le probléme ni la solution, il faut apprendre aux enfants les valeurs et non leurs faire répéter betement un texte complexe et incompréhensible.
certes il faut ouvrir les ecoles en Ete parceque les enfants n'ont aucun endroit pour jouer, (a Tunis, 3 parcs pour 2 millions d'habitants c'est peu), mais a part la mémorisation béte d'un texte écris il y a 1400ans, il faut offrir autre chose qui va aider les enfants a devenir, propres, responsables, respectueux... tout un programme
PS: une religion qui ne rend pas ses adeptes meilleurs est-elle une bonne religion?
Ecrit par Montygolikely 25-04-2016 18:14
Quant aux "maderessas", il y a toujours danger que ça dérape en un lieu de lavage de cerveau et d'embrigadement...