Tunisie : Pourquoi avoir la Turquie pour partenaire stratégique est un atout ? |
Publié le Mercredi 27 Décembre 2017 à 17:11 |
La visite de Recep Tayyip Erdogan en Tunisie suscite des sentiments contrastés. Auréolé par une large partie de l’opinion qui voit en lui un leader musulman digne de respect, et un défenseur des causes justes, sa visite fait grincer des dents. Des reproches sont formulés à l’égard du président turc, en milieu civil et politique, de réprimer les libertés dans son pays, et de jouer un rôle suspect dans la région. Une personnalité clivante, Erdogan l’est inexorablement, non seulement chez lui, mais au-delà. C’est ainsi que le chef d’Etat turc est la hantise de l’Occident, et sa bête noire, là-bas, les propos l’épinglant sont récurrents tant dans les réunions officielles, que dans les médias. Toute critique ne vaut que par sa rationalité, loin de toute charge passionnelle et autres aprioris idéologiques. Dans le cas d’espèce, si l’on se réfère à des éléments factuels, l’on s’aperçoit qu’Erdogan est un dirigeant qui a réussi à transformer son pays économiquement et politiquement. Il n’y a pas photo entre l’état de la Turquie aujourd’hui, et celui d’il y a une quinzaine d’années, avant que le fondateur de l’AKP, parti islamo-conservateur, n’en détienne les rênes. En termes de croissance, la Turquie fait mieux que l'Allemagne et la France réunies La Turquie est aujourd’hui une puissance économique qui joue dans la Cour des grands. Son économie ne connait pas la crise, là où les pays européens pataugent dans une crise irréductible, ce pays à cheval entre l’Europe et l’Asie se prévaut d’une croissance à deux chiffres. La Turquie a enregistré une croissance de 11,1 % au 3ème trimestre de 2017 (chiffre officiel publié le 11 décembre dernier par l’Institut turc des statistiques (Tüik). L’un des signes de sa réussite est qu’elle a exporté plus qu’elle n’a importé ; ses exportations ont augmenté de 17,2%, alors que ses importations ne se sont accrues que de 14,5% pendant la même période, ajoute le Tüik. Sur toute l’année 2017, la croissance annuelle du pays sera entre 5,5 % et 7 %. Parallèlement, à titre de comparaison, la croissance en Allemagne n’était que 0,8 % au troisième trimestre 2017, et sera sur toute l’année entre 1,5 et 2 % (source : l’office fédéral des statistiques Destatis). En France, la croissance a atteint 0,5% au troisième trimestre 2017, et sera de 1,8 % sur toute l’année 2017 (Source : INSEE : Institut national de la statistique est des études économiques). La Turquie est aujourd’hui en plein essor économique, et le fait que sa demande d’adhésion à l’Union européenne, ce club judéo-chrétien, soit rejetée, ne semble pas l’avoir freiné, loin s’en faut. Le pays doit, en grande partie, sa prospérité à la stabilité politique, une situation qui tranche avec la période antérieure au règne de l’AKP où le pays était plongé dans l'instabilité, théâtre, qu'il était, de coups d’Etat militaires permanents. En termes de politique étrangère, Ankara compte dans le concert des nations, pèse de tout son poids sur le cours des affaires régionales et internationales, et a voix au chapitre dans les cercles de décision mondiaux. C’est un pays qui se fait respecter par les puissances mondiales, avec lesquelles, il entretient des rapports d’égal à égal. Que le pays ait des problèmes internes, et qu’il vive des tensions entre le régime en place d’un côté, l’opposition et la presse de l’autre, cela ne change en rien que cette nation de 80 millions d’habitants (chiffre de 2016), est une démocratie, où le combat politique est tranché dans les urnes, et où les élections sont libres, transparentes et au dessus de tout soupçon. Quant à Erdogan, il n’est ni un ange, ni un enfant de chœur. Mais dans l’aréopage des dirigeants qui veillent aujourd’hui sur les destinées d’un monde à la dérive, où l’injustice et l’oppression des peuples n’ont jamais été aussi grandes, il reste certainement sur une longueur d’avance, à plusieurs égards. Ces raisons et tant d’autres font qu’avoir la Turquie comme partenaire économique et stratégique est un atout, d’autant plus que ce pays reste une destination de prédilection pour les Tunisiens, qui se rendent en grand nombre pour les vacances, et autres, et qui sont admiratifs de son niveau de développement, de la beauté de ses sites, et de l’hospitalité de son peuple. Ce faisant, si les produits turcs envahissent le marché local, au point que ça nuise à notre produit local, ce n’est pas la faute de la partie turque, mais c’est bien celle des autorités tunisiennes qui n’agissent pas suffisamment pour appuyer la production locale, soutenir le tissu économique et industriel national et l’immuniser contre les produits étrangers quels qu’ils soient. Tous les pays de la planète cherchent à conquérir de nouveaux marchés pour leurs produits et à améliorer leurs exportations. A notre pays de faire pareil, et de se montrer conquérant, tout en protégeant son économie. Il ne s’agit pour la Tunisie ni de vivre en autarcie, ni de se jeter dans le giron de tel pays ou tel autre, mais de développer ses échanges commerciaux et de faire en sorte que ce qu’elle exporte soit plus important que ce qu’elle importe, c’est le chemin recommandé pour une croissance à deux chiffres. Pour y parvenir, il faut miser sur les bonnes politiques, et les bons choix économiques. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Montygolikely 28-12-2017 13:16
- les américains vont probablement cesser ou diminuer considérablement toute aide destinée à notre pays vu notre dernier vote à l'ONU contre la reconnaissance de Jérusalem par l'autre abruti de Trump,
- les européens font courir le bruit que l'on est devenu, selon leurs dernières "fake news", des recycleurs d'argent sale et justifieront ainsi leur refus d'investir dans le pays et enfin,
- Les pays du Golfe, hormis le Qatar grâce aux copinages avec certains de nos politiques, et qui n'ont jamais vu notre révolution d'un bon oeuil, ont toujours rechigné à investir dans notre pays et commencent aujourd'hui à révéler leurs "aimables" intention en interdisant de vol nos compatriotes.
Donc, la Turquie aujourd'hui et pourquoi pas l'Iran, la Chine, l'Inde demain pourraient devenir l'objectif de conquètes commerciales pour notre pays.
Ecrit par Léon 28-12-2017 06:56
Un voisin qui nuit de la sorte ne peut pas être musulman. Et ne peut pas se prétendre de la Sunna du Prophète.
Si Ben ALi avait fait le centième de ce qu'a fait Erdogan en Turquie, on l'aurait comparé à Hitler.
Mais le peuple de dupes et d'ingrats que le pays a instruit n'a que ce qu'il mérite.
LÉON, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.