Tunisie : On est en guerre contre une certaine forme de civilisation (BCE)

Publié le Mardi 30 Juin 2015 à 13:15
Béji Caïd EssebsiLe président de la république, Béji Caïd Essebsi, a déclaré ce mardi que "les Tunisiens ont peur, mais n’ont pas de raisons d’avoir très peur. L’Etat est là, et est debout. C’est vrai que c’est un coup très mauvais, très dur, très douloureux et quant nous perdons des amis, c’est comme si nous sommes, nous-mêmes, morts, mais il n’y a pas de raison de paniquer", a-t-il souligné dans une interview accordée à  Europe 1.

Interrogé par Jean-Pierre Elkabbach, à Carthage, le chef de l’Etat a affirmé qu’"il n’y aucun Etat qui est à l’abri d’une action terroriste quel qu’il soit. Chaque fois qu’un Etat est attaqué, tout le monde doit se sentir concerné", a-t-il dit, soulignant avoir reçu des appels téléphoniques de plusieurs dirigeants de ce monde. "Il n’y a pas un chef d’Etat qui ne m’a pas téléphoné pour me présenter ses condoléances, et dire sa compréhension et ses dispositions à nous soutenir". Il a  cité les dirigeants français, égyptien, saoudien, la chancelière allemande, Angela Merkel, le Premier ministre britannique, David Cameron, ainsi que le président américain Barack Obama, avec qui il aura une deuxième communication téléphonique, aujourd’hui même.  

Sur le système de sécurité installé sur la plage, il a reconnu qu’il n’était pas parfait. "C’est vrai que nous avons été surpris par cette affaire, ils ont pris des dispositions pour le mois de Ramadan, mais jamais ils n’avaient pensé que ça devait se faire sur les plages," a-t-il dit, faisant part de la décision "d’ouvrir une enquête stricte, et s’il y a des défaillances, des sanctions seront prises immédiatement".

3 mille jeunes tunisiens en Syrie et en Irak
A propos des 3 mille jeunes tunisiens actuellement en Irak et en Syrie. Daech les recrute, selon Elkabbach, à 2 mille euros pour les garçons, et 1 500 euros pour les filles, e à la question de savoir comment se fait-il qu’il y a tant de jeunes, BCE rétorque que "la Tunisie n’a pas 2 mille euros à donner à chaque chômeur".

"Nous avons de la pauvreté dans certaines régions, et des régions complètement marginalisées. Nous sommes en train de changer le plan de développement, il faut du temps au temps. Les jeunes tunisiens sont désœuvrés, et pauvres. Ils n’ont pas de travail chez nous, ils sont victimes de ces manigances", a-t-il déploré.   

Le locataire de Carthage considère que notre ennemi pour le moment est le terrorisme. "C’est Daech et toute cette phraséologie autour du califat", a-t-il souligné, évoquant l’interdiction de lever le drapeau noir en Tunisie, "on a qu’un seul drapeau celui blanc et rouge".

Sur la question de savoir s’il partage l’expression guerre des civilisations, employé par des politiques français, dont tout dernièrement Manuel Valls, il a répondu : "En ce qui nous concerne, nous sommes en guerre contre une certaine forme de civilisation, qui est le dévoiement de l’Islam, celle de daech et d’autres formations de djihadistes".

BCE a, par ailleurs, énuméré les dispositions prises dans la foulée de l’attentat de Sousse, dont le déploiement d’une police touristique armée sur toutes les plages, et l’appel lancé aux réservistes pour renforcer notre armée. "L’armée est toujours confrontée à des actions sur les frontières. A défaut de moyens, nous n’avons pas pu sécuriser la frontière sud, c’est de là que les choses viennent puisque Daech est actuellement implanté à plusieurs endroits de la Libye".

Sur le soutien étranger, il a répondu : "Ceux qui veulent et peuvent nous aider, ils seront les bienvenus mais nous allons faire le maximum par nos propres moyens et allons mobiliser tous ces moyens dans un budget complémentaire".

Il a cité la fermeture de 80 mosquées, identifiées comme étant "à danger". "Nous continuerons à en fermer si jamais il s’avère qu’il y a des mosquées comme cela."

Sur la question de savoir où les salafistes vont-ils prier ? Il a rétorqué : "Je ne pense pas qu’ils croient en Dieu, s’ils croyaient en Dieu, ils n’auraient pas fait ce qu’ils ont fait, mais de toute façon, ce n’est pas ma préoccupation, qu’ils ne prient pas ou qu’ils prient dans les autres mosquées", a-t-il dit, promettant de faire "le maximum pour qu’ils soient surveillés", "le salafisme étant le réservoir de toutes ces affaires".

Béji Caïd Essebsi estime que "la guerre (contre le terrorisme) n’est pas l’affaire de l’armée et de la police, c’est l’affaire de toute la société tunisienne". Il a dit avoir le sentiment que "la société tunisienne n’était pas mobilisée, elle doit être mobilisée".
Gnet


 

Commentaires 

 
#4 Ou sera le prochain massacre?
Ecrit par Royaliste     01-07-2015 09:48
Surpris?
Il y a quelques mois, un terroriste s’est fait explosé sur la plage du ‘Riadh Palms’ a Sousse… alors Mr le président le massacre du ‘Marhaba’ n’est pas une surprise, il faudra admettre notre incompétence et/ou la complicité de certains responsables dans ce massacre.
En continuant à mentir vous allez détruire le peux de crédibilité qui vous reste a vous et aux institutions que vous représenter.
Un étudiant avec peu d’expérience a pu commettre ce massacre. Quel est la capacité de nuisance de nos terroristes retournant de Syrie?
Quel est le plan pour ‘accueillir’ au moins 1 000 terroristes entrainés et ayant combattu contre des armés régulières et des milices?
Quel est le plan pour éviter que d’autres attentats ne surviennent dans les prochains jours? Maintenant que nous avons montré notre faiblesse, qui nous garantie que d’autres actions similaire ne se feront pas? Imaginez 10 terroristes du même genre opérant simultanément dans 3 villes différentes?
Qui a formé ce dernier terroriste? Qui a formé les tueurs du Bardo? Les assassins de Belaid?…..et la liste est longue ? Qui les a poussés à faire ces actes? Qui leur a injecté la haine dans leurs veines? Qui a financé? Qui a ouvert la porte de la Tunisie aux jihadistes? Qui leurs a donné des tribunes et des mosquées ? Jusqu’à quand nos politiciens vont rester spectateurs et pourquoi?

Dans l'attente du prochain massacre, qui sera surement plus sanglant, essayez de répondre a ces questions
 
 
#3 Action
Ecrit par Tunisien     30-06-2015 21:22
N’est pas l’affaire de l’armée et de la police, c’est l’affaire de toute la société tunisienne". Il a dit avoir le sentiment que "la société tunisienne n’était pas mobilisée, elle doit être mobilisée".
On doit passer a l'action,On arrete la tolerance.On a trop laisse aller. Le resultat aujourdhui c'est qu'on est dans les impasses.
 
 
-2 #2 Je n'ai pas peur mais j'ai honte
Ecrit par Royaliste     30-06-2015 14:58
nous avons été surpris par cette affaire

c'est de l'incompétence, c'était très prévisible mais la Police était occupé a chasser les non-jeuneurs ... voila vos priorités.

Je n'ai pas peur du terrorisme mais j'ai honte d'avoir des dirigeants aussi complaisant, peut être même complice dans la destruction de mon pays.
 
 
+2 #1 Hors sujet
Ecrit par Royaliste     30-06-2015 14:01
Peur? non, je n'ai pas peur, je suis extrêmement déçu et je me sens trahi pas ces politiciens aussi irresponsable les uns que les autres.

BCE accuse l'instabilité en Libye:
l'attentat est 100% tunisien, les terroristes ont depuis des années des camps au chaambi, ils n'ont pas besoin d'aller a l'étranger pour apprendre la haine et le maniement des armes.
ce n'est pas en reniant le problème qu'on va le résoudre.

BCE dit que l'origine du terrorisme est la misère et le chômage:
je rappel a BCE que l'assassin est un étudiant, il n'est pas chômeur.

l'envoie de jeunes en Syrie était un choix politique de la troika pour répondre a l'appel du Qatar.

ce que BCE refuse de dire a cause de ses alliances politiques contre-nature est que la violence est une option politique choisie délibérément par les islamistes
 
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