Tunisie, notre ciel est déjà ouvert au trafic charter

Publié le Mercredi 27 Octobre 2010 à 02:00
Abderrahim Zouari"Je voudrais rassurer", une formule qui est revenue tel un  leitmotiv dans les propos d’Abderrahim Zouari, ministre du Transport, lors du débat télévisé de ce soir. Sur un ton monocorde, il a tracé les réalités et les perspectives d’un secteur qui saura, à ses yeux, surmonter les contraintes et les difficultés énormes qui le guettent.

L’open Sky, voire l’ouverture du ciel qui entrera dans les faits d’ici 2011 suscite des inquiétudes, et des interrogations. Les transporteurs nationaux s’y préparent activement. La compagnie Tunisair est en pleine restructuration depuis des années, et s’est muée en un groupe de sept filiales. Kartago et Nouvel-Air ont fusionné pour faire face à la nouvelle donne qui n’est pas facile, reconnait-il, toute en positivant : "nous avons un capital d’expérience avec la libéralisation totale des charters, qui ont toute latitude d’atterrir dans tout aéroport tunisien sans restrictions. 100 compagnies étrangères opèrent sur les aéroports tunisiens en matière de charter, dont 50% du trafic renvient aux compagnies locales".

A l’approche de l’échéance de la réorganisation du ciel tunisien, il y a un problème qui demeure, celui des retards des vols. Un problème qui s’explique par des facteurs exogènes (facteurs climatiques, grève dans tel pays ou tel autre dont l’impact est direct sur nous, pouvant provoquer des retards, voire une annulation des vols). Par ailleurs, les pays européens exigent, en vertu de la réglementation dite slots, qu’un avion ne décolle que s’il obtient une autorisation, qui peut mettre une heure à être accordée, souligne le ministre. Quant aux facteurs endogènes, ils ont trait à des aspects techniques. On privilégie la sécurité à la ponctualité, note-t-il en substance. La modernisation de la flotte est en mesure de réduire les retards. Tunisair a réceptionné jusque-là deux avions, dont le deuxième est constitué d’un composant fabriqué en Tunisie. En effet, Aréola, la filiale du groupe EADS est présente en Tunisie, en vertu de l’accord signé avec Airbus, qui assortit l’acquisition d’appareils du constructeur européen à la création d’au moins 2 000 emplois. Le ministre a évoqué les possibilités énormes de travail dans l’aérien, avec 55 mille postes de pilotes ouverts dans le monde sur les cinq prochaines années, et 500 offres en Tunisie au courant de la même période.

Exit le transport aérien, place au transport ferroviaire. Tout le monde s’interroge sur le retard qu’a pris le démarrage des travaux de construction du RFR (Réseau ferroviaire rapide). Parole d’un ministre, "le projet va démarrer avant la fin de l’année". On en est donc à la dernière ligne droite, la plupart des marchés ont été conclus, reste celui des équipements qui sera finalisé dans les prochaines semaines, annonce-t-il, rappelant que ce projet va coûter dans sa première phase la bagatelle d’un milliard de dinars, et profitera à 600 mille bénéficiaires, issus des quartiers à forte densité urbaine. L’un des objectifs du RFR est d’inciter les gens à délaisser leurs voitures particulières, à la faveur de ce nouveau mode de transport qui promet confort et rapidité.

Des professionnels du tourisme et du transport aérien présents au débat.En attendant que le nouveau réseau se concrétise, le Grand Tunis avec ses 2,5 millions habitants a maille à partir avec son transport collectif, encombré et en mal de ponctualité. Et là, le doigt est pointé sur le bus jaune, qui fait voir aux passagers des vertes et des pas mûres, notamment pendant les heures de pointe. Le ministre, lui, se dit fier du bus jaune. Celui qui transporte avec le métro  un million 500 mille passagers par jour, le transport privé n’assure lui que 7 à 8% de ces déplacements. Toujours est-il que la voiture particulière continue à dominer les bouchons. Ce n’est pas la baisse de l’âge de l’obtention du permis de conduire qui arrange les choses. Un problème qui n’en semble pas un, d'après ministre. Puisque les benjamins de la route, les 18 ans et plus ne sont impliqués (et ils ne sont pas toujours fautifs) que dans une proportion de 6% des accidents de la route, et 0,2% des accidents mortels. Par ailleurs, "sur les 500 mille postulants au permis de conduire, seuls 125 mille, soit 25% réussissent à l’avoir, ce qui prouve l’intransigeance suivie en la matière".

Le transport maritime n’est pas, à son tour, à l’abri de la congestion, avec ces ports pris d’assaut par les containers de marchandises, qui se transforment en dépôts, puisque 50% des marchandises y demeurent, même après l’acquittement des taxes douanières. Un vrai handicap qui freine l'activité portuaire, en attendant que les dispositions idoines soient instaurées.

Autre sujet, le tourisme de croisière. La Tunisie a accueilli 750 mille croisiéristes depuis  le début de l’année, le but est d’en atteindre un million, souligne le ministre, annonçant l’ouverture de nouveaux ports de plaisance, dans d’autres gouvernorats du pays, tel que le préconisent les études menées à ce sujet. Les différents intervenants œuvrent maintenant à prolonger le séjour des croisiéristes, connus pour être de grands dépensiers, mais difficiles à retenir, puisqu'ils ne sont que de passage pour quelques heures avant de mettre le cap sur d'autres destinations.

Un tour d'horizon, s'il en est, d'un secteur complexe et transversal, celui du transport dont la contribution au PIB est de l’ordre de  6 à 7%, avec l’objectif d’atteindre 9%. Et là tout l’espoir est placé dans les zones logistiques qui seront érigées tout autour des aéroports, des ports et des rails, pour produire de la valeur ajoutée, et des  dividendes.
H.J.


 

Commentaires 

 
#4 RE: Tunisie, notre ciel est déjà ouvert au trafic charter
Ecrit par Question ?     07-11-2010 19:18
Pourquoi un Tunis Tripoli AR acheté chez Tunisair à Tunis vaut un prix et que le meme billet acheté chez Tunisair à tripoli vaut 70 dinars de moins ?
Taxes d'aéroport ?
vivement le changement.
 
 
#3 RE: Tunisie, notre ciel est déjà ouvert au trafic charter
Ecrit par el_manchou     27-10-2010 16:49
alors pourquoi le paris/tunis aller/retour est au même prix qu'un paris/new york
 
 
#2 le Tanit d'or des Retards
Ecrit par Mahdi     27-10-2010 16:08
retards des vols: Un problème qui s’explique par des facteurs exogènes

Évidemment!!! ici tout est beau tout est parfait, ce sont les vilains européens qui nous cause les retards!!!

même les 1ers vols de la journée de Tunisair font des retards, de quel facteur exogènes vous nous parlez?

et les retards des trains Tunis-Sousse L c est aussi a cause des grévistes en France?
 
 
#1 OPEN SKY
Ecrit par Tarak KLAA     27-10-2010 14:22
Le charter a donné au tourisme tunisien ses lettres de noblesse et il faut donc tout faire pour le préserver , voire le renforcer davantage.
Mais il ne suffit plus.Il faut absolument le COMPLETER par une offre low cost digne de ce nom.
Le low cost permet de voyager à un prix charter mais sur des vols réguliers , clairement imprimés et planifiés , et bénéficiant d'un meilleur étalement dans le temps , notamment hors week-end et hors périodes de pointe , alors que la répartition des vols charters est très déséquilibrée , et si les jours de pointe il y a de véritables ponts aériens , les autres jours l'offre est souvent insignifiante.
Du coup de plus en plus de voyageurs privilégient les destinations desservies par les low cost.
Par ailleurs je constate que tous les pays qui ont ouvert leur espace aérien aux low cost ont vu leur trafic aérien augmenter de manière exponentielle et au profit de tous les opérateurs.
Je veux parler notamment du Maroc et de la Turquie qui sont nos principaux concurrents en matière de tourisme.
Il faut donc sans plus attendre mettre en place l'OPEN SKY ,aussi bien pour les vols charters que les vols réguliers , car on n'a que trop tardé et tergiversé.
Il en est de même pour la mise en place de lignes longs-courriers et le développement du fret aérien.
Des pays beaucoup plus pauvres et moins touristiques et dont le commerce extérieur est insignifiant par rapport à la Tunisie exploitent une armada d'appareils longs-courriers et traitent beaucoup plus de fret.
 
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